Le courage dans la prière

Le courage dans la prière

Le courage dans la prière


Tout le secret de la paix du cœur, de l'avancement dans la vie spirituelle est dans le saint courage de la prière.
Je dis courage, car je sais qu'il en coûte d'abandonner ses pensées, ses réflexions : c'est là l'abnégation, le renoncement.
On veut réfléchir, se rendre compte, et Dieu, qui nous a placés ici-bas dans un état de foi, veut que nous y priions.
Dans quel endroit de l'Évangile est-il dit de penser, de raisonner ?
Et, au contraire, notre Seigneur nous dit sous toutes les formes possibles : "Toutes vos sollicitudes, jetez-les, c'est le mot, jetez-les en Dieu".
C'est bien simple de prier, mais c'est la chose la plus difficile, la plus rare.
Donnez-moi une âme de prière, ou plutôt donnez-moi l'âme la plus imparfaite ; si cette âme sait se jeter dans la prière, si elle sait changer ses peines en prière, je suis rassuré, sa place est écrite au Ciel. Il y a dans cette âme disposition à la prière, donc il y a disposition à acquérir de grandes vertus.
Toutes les vertus, tous les biens sont dans la prière ; oui, là est la patience, là est le zèle, là est la lutte, là est la force, là est la paix, la vie mortifiée, la vie sacrifiée, la vie patiente et humiliée ; tout est là.
Vous cherchez des pénitences ?... prenez celle-là, quand vous voudrez penser, jetez-vous à genoux, et dites : "Je ne penserai pas, je prierai" ; c'est là la croix, le crucifix de votre intérieur.
La nature se révolte, parce qu'à certains moments elle a horreur de la prière ; mais avons-nous besoin d'autre exemple que de celui de notre Seigneur au Jardin des Olives ? Que fait-il ? Il se prosterne la face contre terre, et étant réduit en agonie, il prolonge sa prière...
Humiliez-vous, persévérez comme notre Seigneur.
Vous êtes agitée, troublée, vous avez horreur de la prière ; faut-il raisonner ?... non, il faut se jeter à genoux, avec ennui, dégoût, prier contre soi-même.
Vous avez besoin de refuge, d'appui... Où le chercheriez-vous ? Dans vos raisonnements ?... mais c'est là que le démon se met, que la faiblesse se travaille ; c'est l'atelier d'où sortent toutes les fautes. On prie, mais on raisonne trop, on insiste trop sur sa peine.
Laissez tout cela ; priez, faites effort, violentez-vous pour sortir de vous-même. Il faut un très grand courage pour changer en prières ses impressions, mais prenez cette habitude.
Quand on a un travail, il faut le faire par la prière.
Quelquefois, on doit parler, écrire, on ne trouve rien ; mais je ne puis rien faire... ; je prierai, puis je ferai et j'arriverai...
Dites-vous donc une bonne fois : Quoi qu'il arrive, je ne me perdrai pas dans mes découragements et mes retours sur moi-même ; quand mon âme sera agitée, tentée, vite je déposerai mes pensées pour me jeter dans la prière, comme un chien se jette à la nage, comme on court pour se sauver. Mais où courez-vous ?... n'y pensez pas : je vais prier.
Ainsi, quand vous êtes tenté de tout laisser, allez à la prière, sauvez-vous dans la prière. Mais prier est une force et nous ne l'avons pas ; il faut donc prier pour savoir prier, et dire comme les Apôtres à notre Seigneur :
"Seigneur, apprenez-nous à prier !"

P de Ravignan




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