Le mois du rosaire : 1er octobre

Le mois du rosaire : 1er octobre

Le mois du rosaire : 1er octobre

Source : Livre "Le mois d'octobre consacré à N.D. du Rosaire ou manuel du chapelet & du rosaire à l'usage des fidèles"

Le mois d'Octobre était le seul qui, jusqu'à présent, n'eût pas son manuel propre à fournir aux fidèles des méditations pour tous les jours.
Il était cependant naturel que ce mois dans le cours duquel se célèbre la fête du saint Rosaire, fût sanctifié par des considérations sur cette salutaire pratique de dévotion qui, depuis son institution par saint Dominique, a été partout une source si féconde de grâces et de bénédictions.
C'est pour combler cette lacune que nous avons commencé et terminé sous les auspices de Marie, et dans le mois de mai qui lui est consacré, cet opuscule que nous offrons à ses serviteurs et en particulier aux confrères du Rosaire et aux nombreux associés du Rosaire vivant.
Nous n'avons guère fait que mettre en ordre le Manuel du Chapelet et du Rosaire de la sainte Vierge par Mr l'abbé de Sambucy, qui présente sur cette excellente dévotion les notions les plus précises, les plus authentiques et les plus édifiantes, est-il dit dans l'approbation.
Puisse la sainte Vierge, invoquée sous le titre de Notre-Dame du Rosaire, daigner accueillir ce petit travail et combler de ses faveurs les fidèles qui sanctifieront le mois d'octobre en faisant la méditation de chaque jour pour s'éclairer sur cette dévotion si répandue et si salutaire, et pour se pénétrer de l'esprit qui doit animer ceux qui aiment à la pratiquer.
Nous prévenons qu'en mettant en ordre cet opuscule nous n'avons pas perdu de vue le conseil de Vincent de Lérins :
« Le vrai caractère de la modestie et de la prudence chrétienne est de transmettre religieusement aux fidèles les traditions de nos ancêtres, au lieu d'y substituer nos opinions particulières. »

1er jour
De la dévotion du Rosaire.
Quoique la dévotion envers la glorieuse Vierge Marie doive être recommandée en général à tous les chrétiens, comme un puissant secours pour mener une vie plus sainte, comme un moyen de trouver plus d'accès auprès de Dieu, et enfin, comme une marque peu équivoque de prédestination ; on peut dire qu'entre toutes les pratiques de dévotion inspirées aux fidèles par l'Esprit-Saint pour rendre à la Mère de Dieu le culte qui lui est dû, celle de réciter le rosaire avec les sentiments conformes au but de son institution, est l'une des plus authentiques et des plus agréables à la sainte Vierge.
Aussi trouve t-on peu de personnes recommandables par leur sainteté, respectables par leur rang, leur savoir, leur dignité, qui n'aient été zélées pour cette solide dévotion.
Combien de souverains Pontifes, de rois, de princes, etc., ont regardé comme un honneur de se faire inscrire dans les confréries du Rosaire pour pratiquer plus exactement cette dévotion ?
Jouissez-vous, ami lecteur, du même bonheur ?
Si vous avez l'avantage de connaître l'excellence de la dévotion du Rosaire, et si, inscrit ou non dans une association formée en l'honneur de Notre-Dame du Rosaire, vous honorez votre bonne Mère par ce tribut quotidien ou hebdomadaire de louanges, nous vous en félicitons, parce que nous sommes convaincu avec l'Église que ce sera pour vous une source de bénédiction et de salut dans le cours de votre vie et à l'heure de votre mort.
Si vous négligez cette pratique de dévotion, si vous n'en connaissez pas l'utilité, oh ! prenez, nous vous en conjurons, prenez la résolution de consacrer ce mois à lire attentivement, à étudier, à méditer ce que nous allons tâcher de recueillir sur cette dévotion que les fidèles de nos jours n'apprécient plus en général comme elle mérite d'être appréciée, et par suite ne la pratiquent plus avec l'esprit, les dispositions qu'elle exige.
Nous avons choisi le mois d'octobre pour présenter aux fidèles des considérations sur la dévotion du Rosaire, parce que le premier dimanche de ce mois l'Église célèbre la fête solennelle du saint Rosaire, appelée vulgairement la fête du grand Rosaire. Nous dirons plus loin à quelle occasion cette fête fut établie.
Plus une dévotion est générale et populaire, a dit un docteur de l'Église, plus elle doit nous paraître sainte et divine. 
Par dévotions populaires on ne peut entendre que celles qui sont plus répandues dans toute l'Église, et honorées du suffrage et des faveurs du saint Siège ; parce que les dévotions approuvées par le vicaire de J.-C., le chef visible de l'Église, sont seules vraies, solides, et toujours conformes à la foi et à la raison.
De là, les dévotions populaires ne sont pas les dévotions propres uniquement au peuple, mais celles qui sont plus accessibles à toutes les classes inférieures, et qui sont si universellement répandues que les hautes classes de la société se font gloire de s'y associer : par exemple, les dévotions du Scapulaire, du Chapelet, du Rosaire, etc. ; ces sortes d'agrégations, où se confondent les noms les plus grands avec les plus communs, honorent la dévotion au lieu de lui nuire" et sont conformes à l'esprit de J.-G. qui a voulu que les sacrements fussent communs à tous ses disciples ; que le pauvre s'asseyait à la table sainte à côté du riche ; que tous eussent part à ses grâces sans distinction de rang, de condition, etc.
Cependant les mauvais chrétiens, les faux disciples de J.-C., les pharisiens du christianisme qui ne pratiquent pas la religion, critiquent ces dévotions populaires, parce qu'elles sont une continuelle censure de leur indifférence : ils déclament contre leur abus et contre leur multiplicité.
Mais d'abord les abus ne peuvent jamais détourner d'une bonne œuvre ; il suffit de les connaître et de s'en préserver.
N'abuse-t-on pas des meilleures choses ? Ces dévotions, ces associations ne sont-elles pas bonnes en elles-mêmes, comme par leurs effets ? Si elles ne l'étaient pas, comment l'Église les aurait-elle approuvées et enrichies d'indulgences ?
D'ailleurs, elles se bornent à des exercices pieux, à des prières communes ou particulières, à quelques œuvres de charité ; or, rien n'est plus capable de nourrir et d'animer la piété ; rien n'est plus propre à resserrer tous les liens de la religion, à répandre partout l'édification et à exciter une sainte émulation pour la vertu.
Quant à la multiplicité des dévotions que l'on se plaît à critiquer, c'est un reproche qui semble sinon ridicule, du moins injuste ; car il en est des dévotions, comme des mets dans un repas, ou des fleurs dans un jardin : on n'impose à personne l'obligation de manger de tous les mets, ni à un particulier de cultiver toutes les fleurs ; on ne force personne non plus à embrasser toutes les dévotions : la variété des fleurs dans un jardin et la diversité des mets sur une table sont tout à la fois un ornement et une nécessité pour s'adapter à tous les goûts : de même la multiplicité des dévotions est un ornement pour la piété et une ressource pour les fidèles ; mais ils peuvent choisir parmi les dévotions qui leur plaisent davantage, celles qui sont plus analogues à leur état ou à leurs besoins, et qui ne peuvent ni les surcharger, ni nuire à leurs devoirs ou à leurs emplois.
Parmi les dévotions destinées à honorer la sainte Vierge, il en est deux surtout qui ont l'avantage d'être plus anciennes, plus connues, plus faciles et plus universellement répandues ; à savoir : celle du Rosaire et celle du Scapulaire.
Il n'entre pas dans notre plan de parler de l'excellence de la dévotion du Scapulaire qu'on a la consolation de voir se répandre chaque jour davantage en Belgique ; nous ne traiterons, dans ce mois , que de la solide dévotion du Chapelet et du Rosaire. 
 Nous disons du chapelet et du rosaire ; car ce sont deux dévotions que les fidèles confondent souvent, n'y ayant au fond que quelques nuances presque imperceptibles qui les distinguent ; nous parlerons donc d'abord du chapelet, et ensuite nous nous étendrons sur ce qui concerne le rosaire.
Nous ne voulons rien exagérer et nous nous garderons bien de dire que la dévotion du rosaire est une marque infaillible de prédestination, le signe le plus certain du salut et le gage le plus assuré d'une alliance éternelle avec Jésus et Marie ; mais nous ne craignons pas de dire avec confiance, en commençant ce mois, que la dévotion éclairée et pratique du rosaire est un grand moyen de salut, une marque non équivoque de prédestination, une voie sûre pour se procurer la protection de la Mère et les faveurs du Fils, et que ces avantages sont promis aux vrais dévots et aux confrères du Rosaire, qui, prosternés au pied de l'autel de Marie, ne s'en approchent pas de bouche mais du cœur, et ne l'honorent pas seulement des lèvres, mais du fond de leurs entrailles. (Isaïe 29. 13).

Résolution.
Si nous mettons en pratique la dévotion du Rosaire, nous devons aimer à connaître sa solidité et ses avantages ; si nous ne la mettons pas en pratique, nous serions plus qu'indifférents si, ayant en mains cet ouvrage, nous ne prenions pas la résolution de nous éclairer sur ce point, en en faisant la lecture dans le cours du mois d'octobre, dont le 1" dimanche est consacré par l'Église à Notre-Dame-du-Rosaire. 
 Disons donc avec l'auteur la prière suivante.

Prière
Nous venons nous jeter à vos pieds, Vierge Sainte  pour vous demander de bénir ce nouveau mois et d'en accepter l'humble dédicace.
Obtenez-nous de votre divin Époux les lumières qui nous sont nécessaires pour profiter de sa lecture.
Il n'a été composé qu'en vue de rappeler aux fidèles une dévotion qui a toujours été chère à vos serviteurs , parce que vous avez donné mille preuves qu'elle vous était agréable.
Faites, Vierge sainte, secours des chrétiens, qu'elle produise encore de nos jours les effets qu'elle produisit lorsque vous l'inspirâtes à saint Dominique. Ainsi soit-il.






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