Le mois de saint Joseph 28 mars

Le mois de saint Joseph
28 mars

Les gifs animés saint Joseph page2


TRIDUUM
CONTENANT TROIS SUJETS DE CONTEMPLATION
SUR
LES SEPT DOULEURS — LES SEPT ALLÉGRESSES ET LA MORT
DE SAINT JOSEPH

VINGT-HUITIÈME JOUR
LES TROIS PREMIÈRES DOULEURS ET ALLÉGRESSES
DE SAINT JOSEPH
1er jour du triduum
Autant la multitude de mes douleurs avaient inondé mon cœur, autant vos consolations ont réjoui mon âme. (Ps. XCIII- 19.)
Il est dans les destinées de saint Joseph de partager toutes les gloires et les grâces, tous les titrés et priviléges de la sainte vierge Marie, son épouse immaculée. Il est réellement entré dans tous les mystères de sa vie ; il a connu toutes les douleurs et toutes les joies de son cœur !

Nous ne devons donc jamais les séparer ; et l'Église, toujours inspirée par l'Esprit divin, n'a pas célébré une fête en l'honneur de Marie, sans en instituer une semblable en l'honneur de saint Joseph, son fidèle époux.

Presque aussitôt que l'on a commencé à faire le mois de Marie, on a pensé au mois de saint Joseph...

Aussitôt après le patronage de Marie, on a fixé la fête du patronage de saint Joseph, etc., etc.

C'est pour entrer dans ce sentiment de foi et d'amour, qu'après avoir donné deux jours, dans le mois de la sainte Vierge, à la méditation de ses douleurs et de ses allégresses, nous désirons aussi en consacrer deux à méditer sur les sept allégresses et les sept douleurs de Joseph.

En parlant des allégresses de Marie, nous avons fait remarquer qu'elles étaient toutes mêlées de quelques amertumes ; et ici, pour saint Joseph, nous ferons une observation analogue, et nous dirons que toutes ses peines et douleurs ont été accompagnées d'une consolation divine, ou d'une joie céleste, de sorte que les joies de la mère de Jésus étaient pour elle une source de douleur, et que les douleurs de Joseph devenaient pour lui une source de joie et de bonheur.

— Le lecteur pieux, en voyant cette destinée de Marie et de Joseph, ne pourra s'empêcher de croire que la souffrance n'est pas un si grand mal, puisqu'un Dieu infiniment bon a voulu conduire au ciel, par cette voie de larmes, sa mère bien-aimée et son père chéri.

Pour saint Joseph, il est comme impossible de séparer les douleurs et les allégresses ; nous en verrons donc trois dans le premier exercice et les quatre autres dans le second.

I. Première douleur et première allégresse.

— Le doute de saint Joseph,

— et son bonheur en apprenant le secret du ciel, le mystère de l'incarnation.

1° Le doute.

— Ce fut pour le cœur de notre saint une douloureuse surprise, une bien cruelle inquiétude. Il était si heureux de vivre dans la plus intime et religieuse affection avec la Vierge très-pure et immaculée, son auguste épouse... Marie, par humilité, ne lui ayant rien révélé de son entretien avec l'ange de Dieu, ni de la grâce ineffable qui en avait été la conséquence, Joseph ne pouvait en aucune sorte s'expliquer le mystère dont les signes certains venaient de frapper ses regards. Témoin des vertus célestes de la vierge Marie, et sûr de sa pureté incomparable, que fera-t-il ? à qui pourrait-il confier le secret de ses incertitudes, de ce doute affreux ?... Joseph d'ailleurs si prudent, se rappelait le conseil du Sage, et voulait garder le silence : virprudens tacebit (Prov. XI, 12). Il n'en parla donc qu'au ciel ; il épancha son cœur dans le cœur de son Dieu ; et il ne songeait plus qu'à se séparer de Marie.

Mais quelle pouvait être alors la pensée la plus secrète de cet homme juste et fidèle ? Le sens le plus simple et le plus naturel du texte sacré, nous l'avouerons, offre bien quelque difficulté à l'interprétation que nous préférerions de beaucoup ; tout semblerait en effet indiquer que Joseph, dans son doute, voulait simplement quitter Marie, parce qu'il ne pouvait expliquer et comprendre ce mystère ; mais d'un autre côté pouvait-il la croire coupable d'infidélité ? Oh ! non, non, c'est impossible !

C'est pourquoi nous aimons à croire, avec de pieux interprètes, que ce fut dans un sentiment d'humilité. Sans chercher à pénétrer ce secret divin, mais comprenant qu'il y avait là quelque mystère du ciel, il allait se décider à rendre à Marie toute sa liberté, et peut-être la reconduire au temple du Seigneur et au pontife de Jérusalem.

Entrez dans le cœur de ce saint patriarche, et vous pourrez à peine vous faire une idée de sa douleur...

Le doute, l'incertitude, la perplexité, c'est une des peines les plus cruelles pour l'esprit d'un homme juste ; mais ici la tristesse du cœur nous paraît encore plus grande et plus amère.

2° A cette immense et première douleur a succédé la joie la plus vive, la plus douce allégresse. Un ange du ciel, peut-être le même qui avait apparu à Marie lors du mystère de l'incarnation, un ange vint et dit à Joseph : N'ayez pas peur de garder pour épouse Marie ; c'est par la vertu de l'Esprit-Saint qu'elle est devenue mère, elle mettra au monde un fils à qui vous donnerez le nom de Jésus, car c'est lui qui délivrera son peuple du péché.

A ces paroles, tout le poids qui pesait sur le cœur de Joseph, tomba, et il est impossible de se figurer de quelle joie son âme dut être inondée. Quel bonheur et quelle gloire pour lui de conserver Marie, ce trésor de toutes vertus, la mère du Dieu-Messie ! et lui, Joseph, est l'époux légitime de cette Vierge féconde, et de droit le père nourricier et le gardien de ce Dieu fait homme ! Méditez, entrez dans le cœur de Joseph, et, comme vous avez pris part à sa douleur, partagez sa joie et son bonheur.

Remarquez la première parole de l'ange à Joseph : Ne craignez pas !... Il nous semble que, loin de s'opposer à l'interprétation que nous avons donnée plus haut, elle la favoriserait plutôt et la rendrait vraisemblable.

II. Seconde douleur et seconde allégresse de saint Joseph.

— Ce fut de voir la pauvreté extrême de Jésus dans l'étable

— et la joie d'entendre les anges chanter sa gloire, et de contempler toutes les merveilles de cette nuit.

1° Joseph avait en vain frappé à la porte des hôtelleries de Bethléem ; il n'y avait pas de place pour lui, ni pour cette pauvre femme qui l'accompagnait ; il fut donc réduit à chercher quelque abri pour la nuit, et le ciel lui fit trouver une étable. C'est dans cette étable que, vers minuit, la Vierge très-pure, dans une extase d'amour, mit au monde Jésus, son Dieu, l'enveloppa de quelques pauvres langes et le coucha sur la paille de la crèche... Joseph, prosterné aux pieds du petit Enfant, l'adora en silence pendant des heures entières.

Mais qui pourrait dire les douleurs de son âme, à la vue de cette pauvreté souffrante de son Dieu ! les désirs de son cœur, pour venir en aide à la mère de Jésus, et pour adoucir les souffrances de l'un et de l'autre ! Au moindre mouvement de l'Enfant, au premier cri, inquiet il s'approchait de la crèche ; il interrogeait d'un regard la sainte Vierge, prêt à faire tout ce qu'il aurait pû pour adoucir leurs peines... Si vous demeurez quelques instants dans l'étable auprès de Joseph, si vous le contemplez avec foi, il vous sera impossible de ne pas entrer dans ses douleurs et ses craintes, et c'est un des fruits les plus doux que l'on puisse recueillir de ces méditations pieuses.

2° Et puis, tout à coup la scène va changer sous vos yeux : Une sainte et religieuse allégresse succède à ce chagrin profond : une joie céleste brille sur le front de l'auguste Vierge et dans les yeux du saint patriarche Joseph !..

Ils viennent d'entendre le cantique des anges, et cette douce harmonie qui remplit le ciel : Gloire à Dieu et paix sur la terre !...

A la voix des esprits célestes, voici que les bergers de la montagne accourent en foule et viennent se prosterner aux pieds de Jésus, qu'ils adorent comme leur Sauveur, et ils s'empressent d'offrir à Marie et à Joseph leurs petits présents, bien précieux dans cette circonstance. Quelle joie et quel bonheur de contempler le spectacle de cette foi vive !

Plus, tard, quand les rois mages apportèrent à leur tour leurs présents mystérieux, de l'or, de l'encens et de la myrrhe, ce fut encore pour le bon saint Joseph une plus douce allégresse...

Et c'est ainsi que, dans le même mystère, vous trouverez une source abondante de toutes les grâces, parce que vous aurez partagé tous les sentiments de son cœur.

III. Troisième douleur et troisième allégresse.

— La Circoncision de l'Enfant,

— et l'Imposition du nom de Jésus.

1° Le huitième jour, l'Enfant fut circoncis, et on lui donna le nom de Jésus.

Dans ce verset du Nouveau Testament, que vous méditerez avec attention, vous trouverez la cause d'une douleur bien sensible et en même temps d'une joie toute céleste pour le cœur de saint Joseph. La douleur, à la vue du sang qui coule sous le couteau de la circoncision, en même temps que les larmes de Marie.

La Vierge-Mère et Joseph comprenaient bien que ce n'étaient que les prémices de ce sang précieux, qui devait être répandu pour les péchés du monde ; et leurs cœurs se brisaient à cette pensée.

Peut-être que l'Enfant Dieu fit entendre un cri, une douce plainte qui retentit dans leur âme ! Méditez ; et vous aussi, vous serez touché de compassion à la vue de l'Enfant, de sa mère et de saint Joseph.

2° Mais lâchez de comprendre quelle joie ce fut pour le cœur de Joseph, quand, au moment même de cette mystérieuse cérémonie de la circoncision légale, il donna à l'Enfant le nom de Jésus, ainsi que l'ange du Seigneur le lui avait ordonné : Vocabis nomen ejus Jesum (Luc. 1,31 ): nom sacré, dont le saint patriarche comprenait si bien toute la gloire et la puissance. Ce nom fut alors pour Joseph, ce que dit saint Bernard : il fut plus doux à ses lèvres qu'un rayon de miel : mel in ore... à ses oreilles il retentit avec la plus suave harmonie des cieux, in mire melos ; et dans son cœur, il fut une joie divine : in corde jubilns. Prenez part à cette allégresse.

Puis vous terminerez cet exercice sur les trois premières douleurs et allégresses de votre saint patron, en lui demandant trois grâces particulières, qui vous paraîtront être les fruits de votre contemplation sur tous ces mystères.

Par exemple, pour le dernier, la circoncision, ce serait la grâce de la mortification intérieure, et de mourir un jour en prononçant avec amour ce doux nom de Jésus, votre Sauveur !









Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire