Le mois de Marie de l'Immaculée conception
15 décembre
Source : Livre "Le mois de Marie de l'Immaculée conception" par A. Gratry
XVe MÉDITATION.
Mère admirable, priez pour nous !
Mère
admirable, dont nous avons compris toute la beauté, toute la grandeur
par la méditation de la sainte Écriture, des Pères et des Docteurs ;
Vierge que nous n'avons trouvée inférieure qu'à Dieu seul, priez pour
nous, priez pour toute l'Église, afin qu'en ce temps, et bientôt, votre
puissance éclate par quelque lumineuse manifestation !
Et
en quoi consiste surtout la puissance de votre admirable beauté, si ce
n'est à détruire toutes les hérésies, c'est-à-dire à vaincre ce principe
d'apostasie et d'orgueil qui divise les hommes et recule le moment de
leur union entre eux et avec Dieu, dans la lumière et dans l'amour ?
Et quel rayon de lumière et d'amour peut tarir la source intellectuelle des hérésies, sinon la plus claire exposition du mystère de l'immaculée Mère de Dieu ?
Le
mystère de la Mère de Dieu Portant Son Fils Ou dans son sein, ou dans
ses bras, est manifestement le nœud des vérités, le centre des questions
sur Dieu et l'homme, et le rapport de Dieu au monde. Ce qui fait dire à
un savant théologien que « Ce qui achèvera de dévoiler dans tout son
éclat le mystère de Marie doit faire faire un pas immense à la science
catholique, sur l'économie générale du mystère de l'Incarnation. »
Mieux connue, Mère admirable, vous exterminerez toute hérésie dans l'univers entier.
Le
mystère du rapport de Dieu au monde, perpétuellement cherché par tout
esprit qui sort un peu du sommeil commun, n'a cessé en tout temps de
produire des hérésies et des erreurs dans les sens les plus opposés.
Or,
le mystère de la Mère immaculée de Dieu, portant son Fils ou dans son
sein, ou dans ses bras, est le centre et le nœud des vérités, et répond à
toutes les hérésies sur Dieu, sur l'homme et leurs rapports.
Méditons
donc ce que l'Église universelle, dépositaire de toute vérité, présente
à notre adoration et à notre contemplation, savoir : l'Homme-Dieu, Fils
de Dieu, conçu du Saint Esprit ; l'Homme-Dieu enfant, l'Homme-Dieu
porté dans les bras de sa Créature toujours immaculée, malgré la chute
du premier homme ; l'Homme-Dieu, porté dans les bras de sa Mère, d'une
Mère qui mérite d'être Mère de Dieu, d'une Mère dont l'âme et le corps
ont été dignes de porter Dieu ; l'Homme-Dieu enfant, ainsi porté dans
les bras de sa Mère, au milieu de ce monde déchu, pour le sauver, et
relever la création vers l'éternelle et immuable perfection.
Oui,
toutes les hérésies sont vaincues par la lumière de ce centre des
dogmes et de cette plénitude des vérités, de ce vrai Soleil aux rayons
duquel nulle erreur ne peut plus se cacher.
Jésus,
Dieu et homme, envoyez un rayon, et dissipez l'horrible nuit où se
perdent les intelligences qui cessent d'apercevoir Dieu et ne voient plus
que l'homme tout seul, et disent qu'il n'y a dans le monde ni âme, ni
Dieu. Vous qui êtes vraiment Dieu et vraiment homme, Dieu revêtu de
l'homme, d'une âme humaine, d'un corps humain, faites luire à ces yeux
malades l'âme libre et spirituelle à travers les formes du corps, et, à
travers ces enveloppes de votre corps et de votre âme, faites rayonner
la gloire infinie de Dieu même.
0
Jésus, vrai Dieu et vrai homme, envoyez un autre rayon et dissipez
l'horrible nuit où se perdent les intelligences qui, cessant
d'apercevoir Dieu, veulent que ce corps et cette âme humaine, qu'ils
aperçoivent, soient Dieu lui-même, et que toute chose soit Dieu.
Montrez-leur votre humanité infiniment distincte de la Divinité, sujette
à toute infirmité et à la mort ; montrez-leur votre croissance, qui est
celle de l'humanité, et non de l'éternelle et immuable Divinité, qui ne
peut croître. Montrez-leur, au dehors de vous, le monde déchu qu'il
faut sauver, le monde borné, passager, imparfait, qu'il faut relever
vers la perfection et la vie éternelle.
O
Jésus, vrai Dieu et vrai homme, unissant en votre personne les deux
natures infiniment distinctes, envoyez un autre rayon et dissipez
l'horrible nuit où se perdent les intelligences qui, voyant bien que le
monde n'est pas Dieu, et qu'un Dieu a créé ce monde, ne croient pas
qu'un rapport existe de Dieu au monde, et voient ce monde borné et le
Dieu infini comme séparés par l'infini et par l'éternité. Montrez-leur, ô
Jésus, la créature et le Créateur unis dans l'unité de votre personne
divine ; montrez-leur que non seulement nous sommes, nous vivons et
respirons en Dieu ; que non-seulement Dieu porte chaque atome de la
création par son Verbe et par sa vertu ; que non-seulement Dieu porte
tout ce qui est et vivifie tout ce qui vit, agit en tout mouvement,
opère en toute action, et gouverne, par sa Providence, tout l'univers et
chaque atome de l'univers, avec le même soin que l'ensemble ; mais
montrez-leur encore que cette présence naturelle de Dieu, présent à
toutes les parties de son œuvre, par son essence et sa puissance, n'est
rien, comparée à cette surnaturelle union de
Dieu aux âmes par sa grâce divine, laquelle est elle-même peu de chose
comparée à l'union substantielle, absolue, hypostatique, de la nature
divine à la nature humaine, dans la personne du Verbe. Montrez-leur
votre amour, ô mon Dieu, Fils de Dieu et de l'Homme, dépassant, dans la
surnaturelle puissance de son embrassement, toutes les unions possibles
entre les créatures et celles de tous les liens du sang : celle de
l'époux et de l'épouse, celle du fils et de la mère, celle des âmes
unies par l'amour, et celle de l'âme à son propre corps. Montrez-leur, ô
Dieu, s'il est vrai que vous êtes un Dieu sans amour, un Dieu séparé du
monde. Montrez-leur votre divinité unie à votre humanité; montrezleur,
Verbe incarné, porté par votre Créature immaculée, montrez-leur laMère
qui vous porte, marchant dans cette vallée de larmes et tenant Dieu
entre ses bras.
O
Jésus, Jésus enfant, porté par votre Mère , envoyez un autre rayon et
dissipez la triste nuit où dorment les esprits qui n'ont pas la vertu
d'espérance ! Voyez les pauvres infidèles ! Voyez ceux
des chrétiens qui dorment ! Montrez-leur le Verbe incarné, enfant dans
les bras de sa Mère, et grandissant jusqu'à la formation de l'homme
parfait. Montrez-leur que c'est là tout le sens de l'histoire de
l'humanité, comme c'est le sens de Histoire de chaque âme, tout le plan
de l'œuvre de Dieu, pour chaque âme comme pour tout l'ensemble.
Bannissez les esprits ténébreux et les fantômes nocturnes qui leur
montrent l'œuvre de Dieu comme frappée de stérilité et d'immobilité dans
la misère et dans le mal, et qui les livrent, désespérés, à la paresse,
aux joies présentes et au mortel engourdissement des sens. Votre œuvre
est sainte, ô mon Dieu ! Ce lieu même où vous nous avez placés pour un
temps, ce lieu est saint, car il vous porte, puisqu'il porte la divine.
Mère qui vous tient en ses bras.
Guérissez
ces désespérés violents, dont parle Isaïe, pour lesquels il n'y a point
d'aurore, qui passent à travers la lumière sans le savoir, qui,
maudissant leur Roi et leur Dieu, regardent au ciel, regardent sur la
terre, et n'y voient partout que ténèbres, dissolution, angoisses ; et
guérissez ces désespérés plus doux qui ne demandent pas que votre
volonté soit faite en la terre comme au ciel, qui ne l'attendent point
pour la terre, encore moins pour le ciel ; qui ne savent pas qu'il y a
une marche de Dieu sur la terre, un plan de salut pour les nations, un
progrès de Dieu dans le monde et dans chaque âme, une croissance de
l'Homme-Dieu, au milieu de son œuvre, jusqu'il la proportion de l'homme
parfait.
Oui,
Jésus enfant, Homme-Dieu croissant en grâce et en sagesse devant Dieu
et devant les hommes, croissant jusqu'à la proportion de l'homme
parfait, daus l'homme sauvé et relevé par vous, donnez-leur l'espérance
de voir Dieu naître en eux, croître en eux, les purifier, les glorifier.
Donnez-leur l'espérance de voir un jour le nouveau ciel et la nouvelle
terre dans lesquels la justice habitera, dont vous serez la vie, la
lumière, le bonheur. Donnez-leur l'espérance de voir la volonté de Dieu
s'accomplir en la terre comme au ciel, par votre croissance au sein de
l'humanité, devant Dieu et devant les hommes.
O
Jésus, dans les bras de votre Créature immaculée, envoyez un autre
rayon et dissipez l'épouvantable nuit où se sont abîmés de tout temps et
où s'abîment encore les sombres scrutateurs des mystères du mal, les
contemplateurs de la nuit, soit qu'ils aiment la nuit et le mal, soit
qu'ils les craignent et les croient plus puissants que vous, ou tout au
moins égaux à vous. Ils croient voir le bien et le mal se partager le
monde comme la nuit et le jour. Ils donnent au mal des grandeurs qu'il
n'a pas, et adorent le principe des ténèbres autant ou plus que le
principe de la lumière. D'autres, sans croire votre ennemi plus fort que
vous, croient tous les êtres mauvais jusque dans la racine, et toute la
vie de la nature changée en infernal venin. Ils croient que Dieu, par
le péché, a été vaincu pour un temps, que son œuvre lui a échappé tout
entière, et qu'à peine si, par un effort immense, il en a pu ressaisir
les débris. Il en est, même parmi ceux qui se disent chrétiens, qui
glorifient la puissance du mal en lui donnant, malgré l'Église, des
grandeurs qu'il n'a pas, et supposent qu'il a tout occupé, même un
instant la Mère de Dieu, sans qu'il restât au
genre humain une étincelle,un germe de vie à venir. Ils pensent qu'il a
été donné au mal d'anéantir dans toutes les âmes toute trace de liberté
et toute trace de raison ; que notre volonté, absolument esclave, ne
peut que le mal ; que notre intelligence, absolument éteinte, ne voit
que l'erreur, et qu'il ne reste rien dans l'âme des fils d'Adam qui ne
soit maudit d'une absolue malédiction. Ces terroristes de la religion
mettent en Dieu une prédestination fatale, une éternelle et tout
arbitraire volonté d'aveugler et de perdre la multitude des âmes. Pour
eux l'homme ne peut ni voir ni agir, et cet esclave qui ne peut rien,
cet aveugle qui n'aperçoit rien, Dieu se plaît à le perdre, et il livre
ce prédestiné du mal au supplice éternel en vue duquel il a été créé.
0
Jésus ! porté dans les bras de votre Mère Immaculée, montrez-leur donc
que vous aviez éternellement sauvé du mal cette Mère de tous les hommes,
ce principe de l'humanité nouvelle, et que jamais il n'a été donné au
mal d'arriver jusqu'à votre ciel, principe et cœur de votre création.
Là votre volonté s'est toujours faite, dans ce paradis du nouvel Adam,
dans ce grand et divin monde de Dieu ; et les deux âmes royales, la
vôtre et celle de votre Mère, celle de l'Époux et de l'Épouse de qui
devaient naître tous les élus, n'ont pas cessé d'avoir le pied sur la
tête du serpent. Toujours cette Mère Immaculée, foulant aux pieds le
mal, et portant en ses bras son divin Fils, a été l'éternelle idée et le
centre immobile de votre création ; les ténèbres, selon le nom que le
Christ leur donne, n'ont jamais été qu'extérieures.
Enfin,
ô très-sainte Vierge ! qui portez votre divin Fils, envoyez d'abondants
rayons pour vaincre ces grandes hérésies encore maîtresses de tant de
peuples qui protestent aujourd'hui même contre l'Église et contre vous.
Éclairez ceux qui n'ont pas le sens de l'unité, qui croient que votre
Église est divisible, et qu'elle peut vivre comme les tronçons d'un
serpent coupé. Éclairez ceux qui ne connaissent pas la tradition.
Eclairez ceux qui ne croient pas à l'assistance continue de
l'Esprit-Saint dans votre Église. Éclairez ceux
qui ne croient pas à votre règne sur la terre et qui attribuent vos
pouvoirs aux sceptres temporels ; ceux qui n'ont pas l'intelligence de
la virginité, et encore moins celle de l'humilité, et qui attribuent à
chaque membre l'inspiration continue de l'Esprit, promise au corps
entier ; ceux qui ne veulent d'autres souffrances expiatrices que celles
que vous souffrez, et n'entendent pas, avec saint Paul, souffrir
eux-mêmes la suite de vos souffrances ; ceux qui ne croient pas au
mérite du travail de l'homme, aux mérites de sa volonté libre et de ses
œuvres, et méconnaissent tout le côté humain de la Rédemption. Que tous
ceux-là vous regardent, ô divine Mère, vous qui avez mérité d'être la
Mère de Dieu, et par qui nous avons mérité de recevoir en nous la source
de la vie ; qu'ils regardent l'Homme-Dieu, entré dans le monde par
vous, par votre consentement; qu'ils vous voient au pied de la croix,
unie au sacrifice et sacrifiant la chair de votre chair, le sang de
votre sang ; qu'ils comprennent l'absolu et profond sacrifice
personnel de la virginité sans tache et de l'humilité sans bornes,
humilité, virginité nécessaires à la conception de Dieu ; qu'ils vous
regardent, Mère de l'Église entière, en qui tous les membres vivants de
l'Église n'ont qu'un cœur et qu'une âme, qui est la vôtre, ô Mère de
Dieu, unie au cœur et à l'âme de Jésus ; qu'ils vous regardent, vous,
seule féconde du Saint-Esprit, qui ne verse ses dons qu'en vous et en
ceux qui vous sont attachés comme le grain de blé à l'épi ; qu'ils vous
regardent, Reine du monde, vous dont le Fils porte le monde attaché à
son sceptre, qui est la Croix, et qu'ils comprennent que vous êtes à la
fois, Mère admirable, le nœud des vérités et le lien nécessaire de
l'unité.
Telle
est donc, ô Marie, votre puissance. Par votre pureté immaculée, et par
le divin Fils que vous avez mérité de porter, seule vous exterminez dans
l'univers entier toute hérésie, depuis la grande et primitive hérésie
contre laquelle vous préservez le fond du monde et le cœur de l'œuvre de
Dieu, jusqu'à toutes ces hérésies dérivées qui
travaillent à diviser l'Église. Toute hérésie, outre l'orgueil du cœur,
est dans l'esprit une vue partielle et un excès. L'esprit enfle un côté
du vrai pour anéantir l'autre. Vous donc, qui êtes d'abord l'humilité,
et puis, parce que vous avez votre Fils dans vos bras, qui êtes le nœud,
le centre, l'ensemble des vérités, comment pourriez-vous ne pas être la
glorieuse exterminatrice des hérésies ? Ceux qui dans la création ne
voient que Dieu, ceux qui n'y voient pas Dieu ; ceux qui n'y voient pas
le mal, ceux qui n'y voient que le mal, ceux qui l'adorent, ceux qui le
mettent en Dieu, ceux qui le nient, ceux qui le craignent plus que Dieu
même ; ceux qui ne voient que l'homme, ceux qui mettent les méchants
dans le royaume de Dieu ; ceux qui livrent aux flammes éternelles à peu
près tout le genre humain ; ceux qui font expier, par d'éternelles
tortures, le péché qui n'est pas personnel ; ceux qui nient la nécessité
de la lutte, du sacrifice et de la croix ; ceux qui ne voient rien de
plus grand que la nature humaine, ceux qui la croient radicalement
maudite, tous ces aveugles n'ont qu'à
vous regarder, ô Mère de Dieu, chef d'œuvre immaculé de Dieu, écrasant
la tête du serpent, et portant en vos bras l'Homme-Dieu, l'Enfant divin
qui soutient de l'une de ses mains le monde surmonté d'une croix. Dieu,
l'homme, le monde, leur rapport, la liberté, le péché, ses limites,
l'union surnaturelle de Dieu au monde, la victoire sur le mal, la lutte,
le sacrifice et le travailla croix, salut du monde, toutest dans votre
image, Mère admirable, qui portez votre Fils, et êtes ainsi le nœud des
vérité.
Priez,
et demandez, Mère admirable, que Jésus grandisse dans vos bras, et que
la manifestation croissante de vos mystères allume dans un plus grand
nombre d'esprits ce foyer de la vérité, ce commencement de la vue du
ciel, cette étoile dont l'apôtre saint Pierre dit aux chrétiens : «
Attachez-vous aux textes prophétiques et à leur lettre, jusqu'à ce que
l'Étoile du matin se lève dans vos cœurs. » C'est alors que se réalisera
cette autre parole, prononcée par saint Paul. Rencontrons-nous enfin
tous dans l'unité de la foi, dans la contemplation du Fils de Dieu,
dans l'homme parfait et dans la plénitude de l'âge du Christ. Ne soyons
plus flottants comme des enfants emportés à tous vents de doctrines par
l'erreur et la ruse des méchants. »
Je
comprends maintenant pourquoi la piété catholique répand et multiplie
l'image de l'Immaculée Mère tenant son enfant dans ses bras : c'est que
la sainte image nous propose toute vérité sous la forme la plus aimable.
Dieu soit loué de ce qu'il daigne répandre ainsi la vérité ! Une pauvre
image, dessinée par le plus pauvre artiste, offre à l'intelligence la
plus faible l'ensemble des plus grands mystères. La plus humble femme,
devant sa Madone, voit combien Dieu nous aime et comment il est avec
nous. Elle voit Dieu tellement uni à l'homme qu'il est fait homme. Elle
le voit porté par sa créature, nourri par elle dans son humanité ; elle
comprend le grand mot de saint Paul : « Portez Dieu, glorifiez Dieu dans
votre corps. Elle comprend que c'est une
créature vierge, sans tache, immaculée, qui conçoit Dieu, l'incarne, le
porte et le nourrit. Elle croit à la perfection incréée et à la
perfection créée. Par contraste elle connaît son péché et le pleure,
mais elle voit aussitôt Celui qui le rachète et qui l'efface ; elle se
relève de ses douleurs vers l'espérance ; elle croit au ciel, à la
possession de Dieu pour toujours, à la vie éternelle, dont elle a
l'image sous les yeux. Oui, Seigneur, il vous a plu qu'il en fût ainsi !
Vous avez révélé ces choses aux humbles et aux petits, pendant que les
savants les cherchent encore. Aussi, Seigneur, je veux méditer et aimer
plus que par le passé la sainte image, et la répandre et l'expliquer.
Bénissez quelque saint et noble artiste pour qu'il lui soit donné d'en
produire, par le ciseau, par le pinceau, par le burin, quelque type
supérieur aux plus illustres, toujours trop peu célestes. Et surtout
bénissez mon esprit, et ce miroir de mon esprit où se forment les
images, pour qu'il me soit donné de porter dans mon âme l'image de
l'immaculée Mère et du divin Enfant, plus divine, plus animée,
plus suave et plus compatissante qu'aucun peintre ne peut la produire
sur la terre. Heureux ceux de vos saints, ô Jésus ! qui dès cette terre
ont vu plus que l'image.
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