Le mois de la Passion de Jésus-Christ 26 avril

Le mois de la Passion de Jésus-Christ
26 avril

Le mois de la Passion de Jésus-Christ  26 avril
 Un homme tend au Christ la Sainte Éponge
trempée de vinaigre au bout d'un roseau


MÉDITATION
Pour le vingt-sixième jour.
Jésus abreuvé de fiel et de vinaigre
Considérons avec St. Matthieu, que Jésus ayant été attaché à la Croix, eut soif, et fut altéré par la violence des souffrances qu'il avait endurées. Mais ces impitoyables Juifs, au lieu de lui donner du vin, ou quelques gouttes d'eau rafraîchissante, qu'on ne refusait pas même aux criminels dans leurs tortures, et qu'on avait accoutumé de leur donner, ils mêlèrent du fiel avec du vinaigre, et le lui présentèrent. O l'étrange boisson que celle-là ! Jésus, dit S. Augustin , avait souffert en tous ses sens, excepté dans le goût, et pour n'épargner aucune partie de son corps, il permit que sa langue fût mortifiée par l'amertume du fiel et du vinaigre.
Entrons dans l'intérieur de Jésus, et considérons les causes de cette soif, et de cette amère boisson. Il voulut être abreuvé de fiel et de vinaigre, pour satisfaire à son Père éternel, pour tous les excès de bouche et pour tous les péchés d'intempérance où tant de personnes se laissent tomber avec scandale, perdant dans la crapule et dans le vin, la raison et la bienséance. Il s'écria, j'ai soif, c'était pour leur faire connaître combien était ardent le désir qu'il avait de leur salut, pour lequel il versait son sang sur le Calvaire. II s'écria, j'ai soif, pour leur apprendre combien il souhaitait de souffrir encore davantage, s'il eût été nécessaire, pour les sauver ; et S. Matthieu ajoute que Jésus ayant goûté le fiel et le vinaigre qu'on lui avait présenté, il n'en voulut point boire. Ce ne fut pas son amertume qui en fut la cause ; mais seulement parce que cette boisson l'aurait rendu insensible aux douleurs qu'il ressentait, et qu'il voulait ressentir jusqu'à la mort, pour l'amour de nous.

Affections.
Ah, mon aimable Sauveur ! expirant sur la Croix ; que de merveilles je découvre dans cette seule parole que vous prononcez sur la Croix : J'ai soif, dites-vous : Mais, hélas ! c'est la soif et le désir ardent que vous avez pour le salut de mon âme, qui vous enflamme. C'est ce grand amour que vous avez pour moi, qui vous fait désirer de souffrir davantage, s'il était nécessaire, pour mon salut ; et dans cette soif ardente, on vous donne à boire du fiel, et du vinaigre, pour expier tous les excès que j'ai commis toute ma vie au boire et au manger. Faites-moi la grâce de vivre à l'avenir dans une abstinence chrétienne, selon les régies d'une sobriété toujours accompagnée de quelque mortification secrète que je pratiquerai à table, par un motif de pénitence, me privant toujours ; de quelque chose dans mes repas, pour punir le goût sensuel que j'ai pris dans l'usage immodéré du vin et des viandes : cependant, ô mon Divin Sauveur, pardonnez-moi tous ces excès indignes d'un esprit pénitent et d'une âme qui doit participer aux amertumes de votre passion, je les déteste avec horreur, communiquez-moi ce désir ardent que vous témoignez de vous mortifier en toutes choses, afin que je puisse souffrir à mon tour quelques peines pour l'amour de vous, rendez-moi tempérant au boire, et sobre au manger, et que je ne cherche plus à contenter mon goût en vous voyant abreuvé de fiel et de vinaigre.

Résolutions.
D'éviter tous les excès au boire, et au manger, de ne jamais se plaindre de quoi qu'on nous présente à table, pour insipide, dégoûtant et mal assaisonné qu'il soit ; considérant que quelque mauvais que soit ce que l'on nous donnera, il sera toujours meilleur que le fiel de Jésus, d'observer parfaitement le jeûne, quand il sera commandé, de nous condamner à ne boire et manger qu'à certaines heures, et non pas en tout temps, et de nous mortifier des viandes les plus délicates, et les plus agréables à notre goût, pour l'amour de Jésus, et en satisfaction de nos excès passés.
Qui de Jésus goûte le fiel,
Le trouve doux comme le miel.






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