Le mois de la Passion de Jésus-Christ 27 avril

Le mois de la Passion de Jésus-Christ
27 avril

Le mois de la Passion de Jésus-Christ  27 avril



MÉDITATION
Pour le vingt-septième jour
Jésus abandonné de son Père, et se détachant de sa propre Mère, qu'il remet à saint Jean
Entrons dans l'intérieur de Jésus, et considérons à loisir la tristesse extrême dont son cœur divin fut saisi, quand il se sentit abandonné de son Père. Ce fut alors, au rapport de saint Matthieu et de saint Paul, qu'il jeta un grand cri accompagné de larmes, disant : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-vous abandonné ? Saint Thomas nous assure que Jésus par cette plainte amoureuse, où il répète deux fois, mon Dieu, nous marque une grande affection à l'endroit de son Père éternel, pour l'amour duquel il endurait cet abandonnement intérieur, quant à la partie sensible et inférieure de son âme, non que la Divinité eût abandonné l'humanité, ni qu'il s'ennuyât de souffrir, mais pour nous enseigner de merveilleuses leçons.
Considérons les raisons pourquoi Jésus voulut souffrir cet abandon si sensible.
1° Origène dit, que ce fut pour satisfaire à la justice divine pour tous nos péchés, qui nous avaient fait quitter Dieu, et qui l'avaient obligé à nous abandonner.
2° Il voulut être abandonné de son Père, pour nous servir de consolation quand nous refleurirons des dégoûts, des sécheresses, des distractions et de la répugnance pour l'oraison mentale, pour les vertus opposées à nos tempérament, et pour tous les exercices de dévotion dont la nature se plaint et s'ennuie, rebutée qu'elle est de la peine qu'elle y ressent. Jésus nous apprenant par son exemple, à recourir à Dieu alors, à nous plaindre amoureusement à lui, et à nous ressouvenir des peines intérieures et de l'étrange abandon qu'il souffrit sur la Croix ; imitons-le sans jamais perdre courage, ni quitter le saint exercice de l'oraison, quoiqu'il nous semble que nous y perdions le temps.
Considérons le Fils de Dieu, qui se détache de sa Mère, qu'il aimait si tendrement. Ce divin Jésus regardant avec des yeux noyés de sang, cette chère Mère abîmée dans une mer d'amertume au pied de sa Croix, lui dit les dernières paroles, qui ne servirent qu'à augmenter sa douleur. Il ne lui donne point le nom aimable de Mère, dans la crainte qu'il n'attendrît davantage son cœur ; mais il l'appelle femme ; puis lui disant par ses tristes regards le dernier adieu , il ajoute : voilà votre Fils, en lui montrant St. Jean, comme s'il disait : vous allez maintenant perdre pour le temps ce Fils unique et naturel, le seul objet de votre amour, et  qui seul est capable de vous consoler ; il faut que vous vous contentiez maintenant du Disciple, et qu'un homme tienne désormais auprès de vous le rang & la place qu'y a tenu un Dieu. O Dieu, que cet échange est affligeant, s'écrie saint Bernard.

Affections.
O la plus affligée de toutes les Mères ! s'écrie saint Bonaventure ; où est votre cœur à ce dernier adieu, que votre cher Fils vous fait ? Je cherche votre cœur dans votre cœur, et je ne le trouve plus, puisqu'au lieu de cœur, je n'y rencontre qu'un composé de fiel, de myrrhe et d'absinthe : je cherche la Mère de mon Dieu, et je ne la trouve plus en Marie ; je n'y trouve que des épines, des clous, une éponge, du fiel et du vinaigre ; je n'y découvre plus que des crachats, des opprobres, des plaies et une Croix. O la plus parfaite et la plus chérie des filles de Sion, où pourrais-je trouver des personnes affligées, dont les grandes douleurs pussent entrer en parallèle avec les vôtres ? Hélas ! accordez-moi la grâce de ressentir cette douleur dont votre cœur fut pénétré.

Résolutions
De n'appréhender plus rien au monde que le péché, qui nous fait abandonner Dieu ; de ne chercher dans nos oraisons, dans nos communions et dans tous nos exercices de piété, ni le goût, ni la consolation, ni notre satisfaction, mais seulement le bon plaisir de Dieu ; de faire pénitence de nos péchés, afin de n'être pas abandonnés de Dieu à l'heure de notre mort, de se détacher de tout ce qui peut nous faire plaisir, et contribuer à la satisfaction de nos sens, à l'imitation de Jésus et de Marie ; et de prier ce débonnaire Sauveur, de ne nous jamais abandonner, dans le temps ni dans l'éternité.
Jésus ne m'abandonne pas
Dès maintenant jusqu'au trépas !







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