Le mois de la Passion de Jésus-Christ 3 avril

Le mois de la Passion de Jésus-Christ
3 avril

Le mois de la Passion de Jésus-Christ  3 avril


MÉDITATIONS
Pour le troisième jour.
Jésus affligé jusqu'à la mort.
Considérons l'infinie bonté d'un Dieu, d'avoir voulu ressentir dans son âme toutes les peines et les douleurs, dont les nôtres peuvent être capables. Ces peines étaient si grandes, qu'au rapport de saint Marc, elles le réduisirent à l'agonie, d'où vient qu'il dit : Mon âme est triste jusqu'à la mort.
Considérons que ce n'était pas tant la crainte des souffrances et de la mort, qui causait à Jésus cette excessive tristesse, comme c'était, au rapport de saint Ambroise, la vue de tous les crimes qu'avaient commis et devaient commettre les hommes contre sa divine Majesté. C'était aussi, dit saint Jérôme, la perte d'un Judas qui le devait trahir, le péché d'un saint Pierre qui le devait renier, la fuite de ses Apôtres, qui le devaient abandonner, la damnation des Juifs, qui le devaient mettre à mort ; c'était enfin le peu de profit, et l'abus que Jésus prévoyait que tant de Chrétiens feraient de sa Passion, de son Sang, de sa mort et de toutes ses grâces. Voilà les tristes et funestes sujets de la tristesse de Jésus affligé jusqu'à la mort.
  Affections.
O mon Sauveur, que vous êtes digne de compassion dans cette excessive tristesse, qui vous réduit à l'agonie ! Hélas, ce sont mes péchés, qui vous ont mis dans cet état ; c'est l'abus que j'ai si souvent fait de vos grâces et de votre mort. Vous vous affligez pour l'amour de moi et pour satisfaire pour mes joies dissolues et pour mes plaisirs criminels : je vous en demande mille fois pardon. Mettez, ô mon aimable Sauveur ! dans mon âme les mêmes sentiments de tristesse et de crainte pour toutes mes offenses, qui vous ont réduit à l'agonie et vous ont fait suer sang et eau.
Considérons que Jésus-Christ avait tant à cœur le salut des hommes, et la damnation d'un nombre infini d'âmes le touchait si sensiblement, que considérant le péché comme la cause de leur perte, comme le seul obstacle qui s'oppose à ses intentions, comme l'occasion funeste de tous ses déplaisirs et de son supplice, il tomba dans une agonie si rude que tout son corps s'ouvrit et fut couvert de sang et de sueur. Hé quoi ! Seigneur, vous considériez le péché hors de vous comme un ennemi impuissant qui ne pouvait vous offenser, et néanmoins l'horreur qu'il vous fit et le frisson qu'il vous causa, vous jeta dans des convulsions si cruelles, que toutes vos veines s'ouvrirent pour marquer de leur sang l'horrible image du péché ; et moi bien loin de m'épouvanter d'un tel monstre, loin de fuir avec horreur ses funestes approches, je le recherche avec soin, je prends plaisir d'être avec lui des journées entières, je me nourris de ce venin mortel, je porte cet aspic dans mon sein sans craindre le péril affreux où je m'expose, je lie commerce avec l'ennemi de Jésus, dont la seule vue le fait agoniser : où est ma raison, ma foi ? où est l'attention sérieuse que je dois au salut de mon âme, que je sacrifie au péché et que je perds pour une Éternité, sans espérance et sans ressource ?

Affections.
 Divin Jésus, puisque le péché vous fait tant d'horreur, que sa malice épuise le fonds infini de votre bonté, qu'il est l'ennemi implacable qui vous poursuit à mort, le cruel bourreau qui vous l'a donnée, que c'est pour le punir que votre justice a creusé des abîmes et allumé des feux éternels, où il sera sans fin l'objet irréconciliable de votre colère, je le hais et je le déteste de toutes mes forces, je me repens de tout le commerce que j'ai eu avec lui, parce qu'il vous offense, qu'il est contraire à votre sainteté, à l'amour que je vous dois et à celui que vous me portez.
 Résolutions.
 Je me résous, o mon Dieu, moyennant votre grâce, de ne passer aucun jour de ma vie sans réfléchir sur mes péchés, avec douleur de les avoir commis, de vous en demander pardon et de tâcher plusieurs fois le jour de m'exciter à la contrition, pour m'attirer votre miséricorde.
 Afflige-moi Seigneur, réduit à l'agonie,
 Et faites-moi pleurer tout le temps de ma vie.







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