Le mois de la Passion de Jésus-Christ
3 avril
Source : Livre "Méditations sur la Passion de N.S. Jésus-Christ pour tous les jours du mois" par Antoine Montagnon
MÉDITATIONS
Pour le troisième jour.
Jésus affligé jusqu'à la mort.
Considérons
l'infinie bonté d'un Dieu, d'avoir voulu ressentir dans son âme toutes
les peines et les douleurs, dont les nôtres peuvent être capables. Ces
peines étaient si grandes, qu'au rapport de saint Marc, elles le
réduisirent à l'agonie, d'où vient qu'il dit : Mon âme est triste
jusqu'à la mort.
Considérons
que ce n'était pas tant la crainte des souffrances et de la mort, qui
causait à Jésus cette excessive tristesse, comme c'était, au rapport de
saint Ambroise, la vue de tous les crimes qu'avaient commis et devaient
commettre les hommes contre sa divine Majesté. C'était aussi, dit saint
Jérôme, la perte d'un Judas qui le devait trahir, le péché d'un saint
Pierre qui le devait renier, la fuite de ses Apôtres, qui le devaient
abandonner, la damnation des Juifs, qui le devaient mettre à mort ;
c'était enfin le peu de profit, et l'abus que Jésus prévoyait que tant
de Chrétiens feraient de sa Passion, de son Sang, de sa mort et de
toutes ses grâces. Voilà les tristes et funestes sujets de la tristesse
de Jésus affligé jusqu'à la mort.
Affections.
O
mon Sauveur, que vous êtes digne de compassion dans cette excessive
tristesse, qui vous réduit à l'agonie ! Hélas, ce sont mes péchés, qui
vous ont mis dans cet état ; c'est l'abus que j'ai si souvent fait de
vos grâces et de votre mort. Vous vous affligez pour l'amour de moi et
pour satisfaire pour mes joies dissolues et pour mes plaisirs criminels :
je vous en demande mille fois pardon. Mettez, ô mon aimable Sauveur !
dans mon âme les mêmes sentiments de tristesse et de crainte pour toutes
mes offenses, qui vous ont réduit à l'agonie et vous ont fait suer sang
et eau.
Considérons que Jésus-Christ avait tant à cœur le salut des hommes, et la damnation d'un nombre infini d'âmes le touchait si sensiblement, que considérant le péché comme la cause de leur perte, comme le seul obstacle qui s'oppose à ses intentions, comme l'occasion funeste de tous ses déplaisirs et de son supplice, il tomba dans une agonie si rude que tout son corps s'ouvrit et fut couvert de sang et de sueur. Hé quoi ! Seigneur, vous considériez le péché hors de vous comme un ennemi impuissant qui ne pouvait vous offenser, et néanmoins l'horreur qu'il vous fit et le frisson qu'il vous causa, vous jeta dans des convulsions si cruelles, que toutes vos veines s'ouvrirent pour marquer de leur sang l'horrible image du péché ; et moi bien loin de m'épouvanter d'un tel monstre, loin de fuir avec horreur ses funestes approches, je le recherche avec soin, je prends plaisir d'être avec lui des journées entières, je me nourris de ce venin mortel, je porte cet aspic dans mon sein sans craindre le péril affreux où je m'expose, je lie commerce avec l'ennemi de Jésus, dont la seule vue le fait agoniser : où est ma raison, ma foi ? où est l'attention sérieuse que je dois au salut de mon âme, que je sacrifie au péché et que je perds pour une Éternité, sans espérance et sans ressource ?
Considérons que Jésus-Christ avait tant à cœur le salut des hommes, et la damnation d'un nombre infini d'âmes le touchait si sensiblement, que considérant le péché comme la cause de leur perte, comme le seul obstacle qui s'oppose à ses intentions, comme l'occasion funeste de tous ses déplaisirs et de son supplice, il tomba dans une agonie si rude que tout son corps s'ouvrit et fut couvert de sang et de sueur. Hé quoi ! Seigneur, vous considériez le péché hors de vous comme un ennemi impuissant qui ne pouvait vous offenser, et néanmoins l'horreur qu'il vous fit et le frisson qu'il vous causa, vous jeta dans des convulsions si cruelles, que toutes vos veines s'ouvrirent pour marquer de leur sang l'horrible image du péché ; et moi bien loin de m'épouvanter d'un tel monstre, loin de fuir avec horreur ses funestes approches, je le recherche avec soin, je prends plaisir d'être avec lui des journées entières, je me nourris de ce venin mortel, je porte cet aspic dans mon sein sans craindre le péril affreux où je m'expose, je lie commerce avec l'ennemi de Jésus, dont la seule vue le fait agoniser : où est ma raison, ma foi ? où est l'attention sérieuse que je dois au salut de mon âme, que je sacrifie au péché et que je perds pour une Éternité, sans espérance et sans ressource ?
Affections.
Divin
Jésus, puisque le péché vous fait tant d'horreur, que sa malice épuise
le fonds infini de votre bonté, qu'il est l'ennemi implacable qui vous
poursuit à mort, le cruel bourreau qui vous l'a donnée, que c'est pour
le punir que votre justice a creusé des abîmes et allumé des feux
éternels, où il sera sans fin l'objet irréconciliable de votre colère,
je le hais et je le déteste de toutes mes forces, je me repens de tout
le commerce que j'ai eu avec lui, parce qu'il vous offense, qu'il est
contraire à votre sainteté, à l'amour que je vous dois et à celui que
vous me portez.
Résolutions.
Je
me résous, o mon Dieu, moyennant votre grâce, de ne passer aucun jour
de ma vie sans réfléchir sur mes péchés, avec douleur de les avoir
commis, de vous en demander pardon et de tâcher plusieurs fois le jour
de m'exciter à la contrition, pour m'attirer votre miséricorde.
Afflige-moi Seigneur, réduit à l'agonie,
Et faites-moi pleurer tout le temps de ma vie.
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