Le mois de janvier consacré à l'Enfant Jésus
21 janvier
Source : Livre "Le mois de janvier consacré à l'Enfant Jésus" par Hallès
XXIe jour
JÉSUS POURSUIVI A MORT FUIT EN ÉGYPTE.
I.
Ce que les mages avaient dit à Hérode lui fit craindre de perdre son
royaume ; il combina donc les moyens de faire tomber Jésus entre ses
mains. Voilà ce qu'on fait pour un royaume fragile, et que fait-on pour
l'éternel ?
II.
Hérode se voyant trompé, résolut de faire périr tous les enfants de
Bethléem et des environs en dessous de deux ans. Mais Dieu enjoint à
saint Joseph de prendre la fuite. Ah ! si nous avons à cœur de conserver
Jésus, fuyons les dangers.
III.
Le voyage est long et incommode ; il n'entrevoit que des misères. Oui,
mais il s'agit d'obéir a Dieu, et cela suffit. Il part donc aussitôt
sans attendre le jour. Est-ce là la conduite que nous tenons ?
Prière.
0
très-doux Jésus, la sollicitude des mondains pour les biens fugitifs de
la terre, est une instruction et un stimulant pour nous.
Elle nous engage à tout faire et à tout souffrir volontiers pour ne pas vous perdre et pour procurer votre gloire.
Tout n'est rien comparé à vous ; la mort serait même un riche gain, si nous l'endurions pour vous.
Faites
donc que nous n'ayons autre chose à cœur que votre gloire, et que, pour
elle, nous fassions et nous souffrions tout ce qu'il vous plaira.
Que vos ordres soient la règle unique de toute notre vie.
C'est ainsi que nous ferons mourir notre volonté propre, source de tous les déplaisirs que nous vous avons causés par le passé.
Que
votre main puissante réprime les répugnances de cet amour-propre
aveugle, qui ne sait point apprécier nos véritables intérêts, intérêts
qui consistent à vous obéir et à vous plaire. Pourvu que vous ne nous
abandonniez pas et que vous ne vous éloigniez pas de nous, nous serons
toujours contents.
O
notre tendre mère, vous qui, par obéissance aux ordres du ciel, avez
fui avec votre époux pour sauver les jours de Jésus, attachez-nous
étroitement à son amour, et obtenez-nous une sainte indifférence pour
tout le reste. Ainsi soit-il.
Exemple.
La soumission aux dispositions de la providence est fort agréable au saint Enfant.
C'est
ce que l'on va voir dans l'histoire d'une enfant nommée Marguerite
Allegri, qui depuis mourut en odeur de sainteté à Florence.
Très-jeune
encore, elle gardait auprès de son lit une statue de l'Enfant Jésus, et
souvent elle s'entretenait avec lui, en pleurant sur les égarements de
tant de pécheurs.
Son
père qui n'approuvait pas qu'elle vécût si retirée, lui disait que
c'était là vouloir se dessécher et se flétrir, au point de n'être plus
bonne à rien.
En rentrant un jour chez lui, il se montra fâché de ne pas voir Marguerite et demanda où elle était.
En
entendant la voix de son père, celle-ci se tourne vers Jésus, et lui
dit les yeux pleins de larmes : Mon Jésus, je voudrais rester toujours
près de vous, mais mon père m'appelle.
Le
divin Enfant lui ordonna en termes exprès de se rendre près de son père
: Allez, lui dit-il, pensez à moi, aimez-moi, et soyez sûre que je
penserai à vous et que je vous aimerai.
En
même temps, il élève la main et lui donne la bénédiction, témoignant
ainsi combien lui plaisait cet acte d'obéissance quoique pénible.
Or, le jour de sa première communion, Marguerite étant ravie en extase, vit la très-sainte Vierge et son cher Fils.
Celui-ci
tenait dans une main un superbe bouquet de fleurs et de l'autre une
petite croix. Il lui fit entendre que les fleurs qui lui plaisent le
plus sont les vertus, et spécialement l'obéissance, la pureté et le
détachement des choses du monde ; il ajouta que, pour les conserver
intactes, elle devrait endurer toutes sortes de tribulations, figurées
par la petite croix.
L'enfant obéissante et résignée inclina la tête.
Depuis,
elle souffrit avec beaucoup de patience toutes les traverses auxquelles
elle fut soumise, se souvenant toujours des lumières qu'elle avait
reçues du ciel.
L'hommage de ce jour consistera à nous priver de quelque entretien ou divertissement conforme à notre goût.
Nous
imiterons saint Camille de Lellis qui, abandonnant en l'honneur du
saint Enfant la vie licencieuse qu'il avait tenue jusque là, s'écriait :
Monde, je ne veux plus de toi !
Oraison jaculatoire de saint Ignace de Loyola.
O mon Jésus, donnez-moi votre amour et votre grâce, et je ne vous demande rien de plus.
(Les autres exercices comme au Ier jour.)
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