Le mois de janvier consacré à l'Enfant Jésus
18 janvier
Source : Livre "Le mois de janvier consacré à l'Enfant Jésus" par Hallès
XVIIIe JOUR.
JÉSUS ENTRE LES BRAS DU SAINT
VIEILLARD SIMÉON.
VIEILLARD SIMÉON.
I.
En voyant la modestie de Marie, Siméon reconnut sur le champ qu'elle
était la mère de son Seigneur. Peut-on de même reconnaître notre foi
dans notre manière d'être ?
II.
Touché, jusqu'aux larmes, le saint vieillard prit Jésus entre ses bras,
et protesta que désormais il mourrait content. Ah ! que sera-ce,
lorsque nous le verrons au ciel ?
III.
Les vertus qui méritèrent une si grande faveur à saint Siméon, furent
la crainte de Dieu, et un ardent désir de voir le Sauveur. Et nous,
jusqu'à quel point désirons-nous le voir et craignons-nous de le perdre ?
Prière.
Quel
bonheur pour nous, ô très-aimable Jésus, s'il nous est donné un jour de
vous contempler à découvert en paradis ! Cette vue si douce ne sera pas
alors une vue passagère, et nous ne serons plus en danger de vous
perdre. Nous vous aimerons et nous vous posséderons à jamais, inondés de
délices et de consolations inexplicables.
Ah
! lorsque nous nous demandons quels sont nos mérites pour parvenir à un
bonheur si sublime, notre cœur se resserre, et nous tremblons dans la
crainte de n'y point atteindre.
Mais
bénie soit votre divine charité qui, en nous cédant ses mérites, a mis
entre nos mains le prix de cette gloire, et qui, en nous en inspirant le
désir, nous donne le moyen d'y parvenir.
Ah
! oui, si nous le désirons sincèrement, nous ferons tous nos efforts,
afin de le mériter par les vertus qui en sont la condition
indispensable.
Cependant toute notre espérance est fondée sur votre secours ; et votre miséricorde, votre bonté nous animent à l'espérer.
Et
puis votre intercession, ô tendre mère de Jésus, nous console aussi et
nous encourage. Oui, nous l'espérons, après cet exil amer, vous nous
montrerez votre Fils pour le bénir et le posséder avec vous pendant
toute l'éternité.
Exemple.
Saint Cajétan de Thienne venait tout récemment de célébrer sa première messe à Rome.
Jugeant
qu'il n'avait pas traité ces mystères sacrés avec toute l'humilité et
la ferveur requises, il s'appliquait à avancer dans les voies de la
vertu, en employant les moyens qui sont familiers aux saints.
La
vigile de Noël étant venue, il crut qu'il ne devait point perdre une si
belle occasion d'obtenir du saint Enfant la grâce qu'il désirait.
Il alla donc cette nuit là à Sainte Marie-Majeure, où l'on conserve encore de nos jours la sainte crèche de Bethléem.
Là, recueilli en lui-même, il se mit à contempler la charité et les abaissements du Dieu Enfant.
Tout
à coup, il voit devant lui saint Jérôme, dont le corps repose dans la
même basilique, et il remarque que le saint docteur, prosterné devant la
très-sainte Vierge, la conjurait de lui accorder le divin Enfant pour
quelques moments, et de le déposer entre ses bras.
L'auguste
Reine consentit avec bienveillance à cette requête, et prenant dans la
crèche le petit Jésus, elle le porta à Cajétan et le mit entre ses bras.
Celui-ci,
tenant dans son sein Celui qui était son trésor et son tout, se sentait
comme tout embrasé d'amour ; il le serrait contre son cœur et lui
baisait les pieds.
Oh
! de quelles larmes de tendresse il les mouillait ! Il n'eut alors
qu'un regret, ce fut de ne pas mourir d'amour, comme il l'eût désiré.
Dans
la suite, quand cette pensée lui revenait, il avait coutume de dire
qu'il devait être plus dur que la pierre et le diamant, pour avoir
résisté à ce spectacle sans mourir.
Cependant la faveur que lui avait faite le divin Enfant resta profondément gravée dans son cœur.
Il
quitta la cour pontificale, dont il faisait partie en qualité de prélat
domestique du pape Jules III, et il ne songea plus désormais qu'à
procurer la gloire du Seigneur, en vivant dans l'humilité et la pratique
de la pauvreté apostolique.
L'hommage de ce jour consistera à entendre la sainte messe à genoux et avec une grande modestie.
L'enfant
Jésus apparut entre les mains du prêtre à la bienheureuse Christine, de
l'ordre de Saint-Dominique, pendant qu'elle entendait la sainte messe,
et il lui apprit à bien profiter de ce sacrifice de miséricorde.
(La prière jaculatoire, comme au XVIe jour. — Le reste des exercices, comme à la fin du Ier jour.)
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