Le mois de janvier consacré à l'Enfant Jésus
4 janvier
Source : Livre "Le mois de janvier consacré à l'Enfant Jésus" par Hallès
4ème jour
AMABILITÉ DU SAINT ENFANT.
I.
L'incarnat, les traits, le coloris et la douceur de ce cher Enfant sont
le dessin et le travail du Saint-Esprit, qui l'a formé afin d'attirer
tous les cœurs. Et pourtant, où sont ceux qui aiment Jésus ? Ah ! ou n'y
pense pas.
II.
Quand la crèche eût été d'or massif et émaillée de pierres précieuses,
nos yeux et nos cœurs, dit saint Cyprien, se seraient fixés uniquement
sur ce beau visage, et ils y eussent trouvé toutes leurs délices. Ah !
vraiment, celui-là n'a point de cœur qui n'aime pas Jésus.
III. Mais c'est surtout le cœur de Jésus qui ne respire que douceur et amour. Le Père éternel lui-même met en lui toutes ses complaisances, et nous, où trouverons-nous le bonheur hors de lui ?
Prière.
Toutes
les beautés terrestres ne sont que vanité, ô mon Jésus ; elles
ressemblent à celle de la fleur qui se flétrit et s'évanouit en un jour.
Mais telle n'est pas la vôtre, car elle ne peut se flétrir, et elle ne nous inspire que dévotion et ferveur.
Ah
! elles le savent bien, ces âmes fortunées qui, méprisant les beautés
mensongères et dangereuses, ont eu dès cette vie la consolation de vous
voir et de vous caresser petit enfant, et qui maintenant vous
contemplent dans une extase de bonheur au ciel.
Et
nous aussi, nous espérons de votre miséricorde la grâce de parvenir un
jour à vous voir et à vous posséder pour toujours dans la céleste
patrie.
Afin
de mériter cette félicité, nous nous abstiendrons volontiers d'arrêter
nos regards sur les beautés mondaines ; volontiers nous vous sacrifierons la satisfaction que nos yeux pourraient y trouver.
Il nous suffit de vous voir, vous et votre Père céleste.
Ah
! rendez-nous dignes d'un si magnifique spectacle, et faites que nous
dédaignions toute beauté trompeuse capable de nous séduire et de nous
priver du bonheur de vous voir et de vous aimer.
Très-sainte
Vierge, qui avez eu la joie de contempler dès ici-bas, pendant tant
d'années, cette céleste beauté, et qui maintenant la contemplez de si
près dans le ciel, obtenez-nous la grâce d'être admis à l'adorer avec
vous pendant toute l'éternité.
Exemple.
Ce
n'est pas une chose nouvelle que Dieu éprouve ses serviteurs fidèles
par les tribulations, comme on épure l'or dans le creuset.
C'est
ainsi entre autres qu'il éprouva par une maladie le saint évêque
Boniface. Comme le mal s'était déclaré pendant les fêtes de Noël, il en
fut très sensiblement affligé, parce qu'il ne pourrait assister aux
offices de l'Église pendant cette sainte nuit, ni jouir au saint autel
de la présence de son Seigneur.
Or,
pendant que résigné aux ordres de la Providence, il s'occupait, étendu
sur sa couche de douleur, de ces grands mystères, tout à coup il voit
apparaître à ses regards la mère de Dieu, tenant son divin Fils
emmailloté et couvert d'un voile.
On
s'imagine aisément combien il fut consolé de cette apparition ; mais là
ne se borna pas la faveur : il voit que la très-sainte Vierge dépose le
saint Enfant sur son lit, et celui-ci, dégageant une de ses mains,
découvrit son visage et se montra sous un aspect si doux, que les
séraphins même en eussent été épris.
Alors
le saint, inondé de consolations, s'écria dans un transport de joie :
Ah ! lors même qu'il n'y aurait pas d'autre beauté à contempler au ciel
que ce visage béni, toutes les tribulations de cette vie devraient nous
paraître légères pour mériter de le voir.
Plein
de reconnaissance pour une faveur si signalée, il s'anima toujours
davantage à se rendre digne, par l'exercice des vertus de son état, de
jouir à jamais de la douce vue de son bien-aimé Sauveur.
Notre
hommage aujourd'hui consistera à porter sur la poitrine l'image du
saint Enfant. Serrez-la tendrement sur votre cœur, et baisez-la avec
amour à cinq reprises.
Le
père Jean Ruiz, jésuite, grand serviteur de Dieu, la tenait toujours
sur son cœur, et il mourut en lui baisant tendrement les pieds.
(L'oraison jaculatoire et le reste comme ci-dessus à la fin du premier jour).
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