Le mois d'Août consacré au Très Saint
et Immaculé Cœur de Marie
Vingt quatrième jour
Vingt Quatrième jour
Le martyre du Cœur de Marie consommé dans le testament de son Fils mourant sur la Croix.
I.
Considérez comment Jésus, après avoir légué à ses ennemis la ferveur de
ses prières, au bon larron le paradis, laisse encore à Marie, par un
testament public et solennel, un autre fils en sa place dans la personne
de Jean, et donne à Jean, pour mère, Marie sa mère. « Du haut de la
croix Jésus-Christ dictait son testament ; Jean l'écrivait et le
scellait, digne témoin d'un si grand testateur. » Voici ses propres
paroles : « Femme, voilà votre Fils, » s'adressant à sa mère ; « Voilà
votre Mère, s'adressant à Jean. Cette parole, Femme, fut comme un glaive
cruel qui pénétra douloureusement jusqu'au fond du Cœur déjà tout
déchiré de Marie. « Ce fut bien plus qu'un glaive, dit saint Bernard ;
elle ne s'entend plus appeler du nom de mère ! Et puis, quel échange !
Jean, au lieu de Jésus ! l'esclave, pour le Seigneur ! le disciple, pour
le Maître ! le fils de Zébédée pour le Fils de Dieu ! un homme, une
simple créature, pour le créateur, le vrai Dieu ! Et comment cette
parole n'aurait-elle pas percé son âme si sensible, quand le souvenir
seul fend nos cœurs de pierre ? Cette douleur surpassa toutes ses autres
précédentes douleurs. » « A ce peu de mots, dit saint Bernard, ces deux
âmes chéries ne cessaient de verser des larmes, et gardaient le
silence, l'excès de la douleur ne leur permettant pas de parler. » 0
ciel ! que n'en a-t-il pas coûté au Fils de Dieu, pour que sa mère
devînt la nôtre ? et à la Mère de Dieu pour que nous devinssions ses
enfants ? Prix inestimable d'une douleur immense, qui pourrait vous
évaluer ?
II.
Mais quel cas avons-nous fait de ce don si précieux et qui a coûté si
cher ? Car est-il une mère (quelque grandes que soient les douleurs
qu'elle souffre dans l'enfantement) dont le fils lui coûte autant que
nous avons coûté à celle qui nous a enfantés au pied de la croix, avec
des douleurs si cruelles, qu'elles surpassent de beaucoup tous les
tourments de tant de millions de Martyrs, dont pour cela elle est
appelée la Reine ?
Ah
! dit l'Esprit-Saint : « N'oubliez point les douleurs de votre mère. »
Il faut y correspondre avec un amour filial. 0 glorieuse reine des
Martyrs, par ces douleurs et ces angoisses mortelles, que je vous ai
coûtées quand vous m'avez enfanté au pied de la croix, faites que je
n'oublie jamais ni vos gémissements, ni vos larmes, ni le don précieux
que votre Fils m'a fait en mourant ; faites que je vous honore comme ma
Mère, ainsi que le veut d'ailleurs votre Fils Jésus, qui me dit : «
Voilà votre Mère. »
PRIÈRE.
O
Marie ! proclamée à si juste titre reine des Martyrs ! dont le cœur fut
plongé dans un océan d'amertume, par la douloureuse agonie endurée sur
la croix et par la mort de votre divin Fils, faites que par les mérites
de vos souffrances inouïes au pied de la croix, nous éprouvions les
effets de votre miséricorde, afin que nous puissions obtenir à l'heure
de la mort, le plein pardon de nos péchés, et que nous soyons tellement
munis de votre assistance, que nous sortions heureusement de ce monde,
pour jouir à jamais des fruits de la passion et de la mort de notre
divin Rédempteur.
Ainsi soit-il.
Fleur. Se consacrer à Marie, au pied du crucifix, l'accepter amoureusement pour sa mère, et remercier Jésus d'un don si précieux.
Fruit. Remplir tous les devoirs d'un fils envers une telle mère, c'est-à-dire, l'honorer, l'aimer, l'imiter.
INDULGENCE.
Indulgences
accordées à perpétuité à tous les Fidèles qui réciteront, avec dévotion
et un cœur contrit pour les agonisants, trois Pater en l'honneur delà
passion et de l'agonie de N-S. J-C, et trois Ave en l'honneur des
douleurs de la sainte Vierge.
1° Indulgence de trois cents jours, une fois par jour.
2°
Indulgence plénière, une fois par mois, à tous ceux qui réciteront ces
prières chaque jour pendant un mois, le jour, à leur choix, où s'étant
confessés et ayant communié, ils prieront pour les intentions de
l'Église.— Ces indulgences sont applicables aux âmes du purgatoire. (,
18 avril 1809 )
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