Saint Joseph, protégez nos prisonniers
et leurs familles
Saint Joseph, protégez nos prisonniers et leurs familles.
A nos chers prisonniers
La
fête de Saint Joseph, patron de la Belgique, nous fournit l'occasion
désirée de vous dire à chacun en particulier la sollicitude de vos
évêques, de vos prêtres et de tous les fidèles de notre pays.
L'aumônerie
des prisonniers de guerre et de leurs familles les représente auprès de
vous et est heureuse de pouvoir vous affirmer que votre souvenir reste
vivace dans tous les cœurs.
Depuis
bientôt quatre ans, d'incessantes prières s'élèvent pour vous vers le
Ciel, épouses, parents, enfants se réunissent, le soir venu, dans leur
foyer, pour réciter le chapelet à votre intention, vos noms figurent sur
un tableau d'honneur dans vos églises paroissiales, vos curés invitent
périodiquement les fidèles à participer à des cérémonies religieuses
célébrées à vos intentions.
Le
jour de l'Assomption, fête de notre Mère du Ciel, d'impressionnantes
solennités se sont déroulées dans toutes les localités du pays : depuis
la collégiale Sainte Gudule où son Éminence officia pontificalement
devant vos familles rassemblées, jusqu'aux plus humbles églises de nos
villages.
Ce jour-là partout, tant en Flandre qu'en Wallonie, la Belgique croyante a prié pour vous.
Depuis
lors, l'on voit encore à la fenêtre des maisons l'image de la Vierge
avec l'inscription : "Notre-Dame protégez nos absents !" répandue à
cette occasion.
Aujourd'hui, nous nous engageons à vous grouper le dimanche 19 mars, autour du protecteur attitré des foyers séparés.
Dès
l'année 1679, le Pape Innocent XI proclamait Saint Joseph patron de la
Belgique. En ces temps d'épreuve, tournons nos regards vers lui, il a
plus d'un titre, en effet, à notre confiance. Mis par la Providence à la
tête de l'humble foyer de Nazareth, Saint Joseph fut associé
étroitement à l'œuvre de notre rédemption. Son autorité paternelle lui
donne un crédit tout spécial au Ciel et c'est pourquoi l'Église
universelle a été placée sous son patronage. Vous ne pourriez trouver un
gardien plus vigilant pour votre foyer privé de votre présence. Comme
vous, Saint Joseph connut l'épreuve de l'exil où il parvint après
d'épuisantes étapes sous un soleil de plomb.
Un
envoyé du Ciel lui avait enjoint d'emporter en pleine nuit le précieux
trésor qui lui avait été confié dans la personne de l'Enfant Dieu. Au
cours de ce pénible voyage à travers le désert, Joseph et Marie
connurent l'anxiété de se voir ravir le bébé dont le cruel Hérode
voulait s'emparer, puis ce fut l'exil prolongé sans possibilité de
déterminer la date du rapatriement.
Dieu
veillait sur ce foyer comme il ne manquera pas de veiller sur le vôtre
si vous mettez en Lui votre confiance. Ici encore Saint Joseph peut vous
servir de modèle : jamais il ne désespéra de la Providence, les
malheurs semblaient pourtant s'être accumulés à l'envi sur la Sainte
Famille.
Mais
Joseph croit, il espère et il aime ; sa foi, son espérance et sa
charité trouvent leur source non pas dans les hommes si peu accueillants
mais en Dieu. Il sait que le Père Éternel veille sur le Verbe incarné
et il attend avec confiance le jour du retour.
Le
19 mars vos familles se grouperont dans toutes les églises du pays :
elles vous donnent rendez-vous et vous invitent à vous unir à elles dans
la Sainte Communion, vous recevrez alors en même temps que votre
épouse, vos parents, vos enfants, le même Christ qui nous unit tous au
même Père. Si avant la communion vous ne pouvez pas vous approcher du
sacrement de pénitence, nous vous engageons à vous y préparer par un
acte de contrition parfaite, c'est-à-dire, par un acte de repentir
profond et sincère des fautes passées, par amour pour Celui qui nous a
tant aimés.
Cette
fête sera chez vous et ici une préparation au devoir pascal. Comme
l'année dernière, si nous n'avons pas eu le bonheur d'ici là de vous
voir rentrer dans vos foyers. Pâques vous donnera l'occasion de vous
retrouver à nouveau unis au Sauveur pour célébrer sa résurrection.
Nous
ne voulons pas terminer ce message sans nous être adressés,
spécialement, à ceux d'entre vous qui sont privés de secours religieux
par suite de leur éloignement du stalag. Nous vous demandons de suppléer
à l'absence du prêtre en organisant la prière en commun. Réunissez-vous
spécialement le dimanche pour réciter ensemble le texte de la messe, le
saint Rosaire ou d'autres prières. Chargez un des vôtres qui a toute
votre confiance de se mettre en relation avec nous.
Qu'il
nous écrive pour nous faire part de vos besoins spirituels. Nous
pourrions vous aider à réaliser cette vie religieuse commune dont
découlerait pour vous un surcroît de grâces et de réconfort. Si vous
n'avez pas l'occasion d'entendre la messe et de vous approcher des
sacrements le 19 mars et à Pâques, nous vous engageons à vous réunir
pour prier ensemble en union avec vos familles qui redoubleront de
ferveur à vos intentions.
Nous
demandons au grand Saint à qui Dieu Lui-même n'a pas hésité à confier
le Rédempteur, de vous prendre, ainsi que ceux que vous aimez, sous sa
particulière protection.
L'Aumônier des prisonniers de guerre,
R. VERBRUGGEN
Imprimatur
† CARTON de WIART
Vic. gen.
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