Neuvaine de méditations pour les neuf jours qui précèdent la fête de L'assomption de la très sainte Vierge

Neuvaine de méditations
pour les neuf jours qui précèdent la fête de L'assomption de la très sainte Vierge

 
Elle commence le 6 Août.
Ces Méditations sont composées sur les Litanies de la sainte Vierge et peuvent servir pour toutes les Neuvaines qui précèdent les principales fêtes de Marie.
PREMIER JOUR.
1. Sancta Maria, ora pro nobis ; sainte Marie, priez pour nous.
Puisque dans les Litanies de la sainte Vierge, l'Église nous enseigne à lui répéter si souvent la demande de prier pour nous, Ora pro nobis ; il convient, avant de méditer les titres sous lesquels on l'invoque, de considérer combien les prières de Marie sont puissantes auprès de Dieu. Heureux celui pour qui Marie s'intéresse ! Jésus prend plaisir à être prié par cette Mère qu'il aime tant, afin de lui accorder tout ce qu'elle demande. Sainte Brigitte entendit qu'un jour Jésus disait à Marie : "O ma Mère, demandez-moi ce que vous voudrez, vous savez que je ne saurais rien vous refuser. Vous ne m'avez jamais rien refusé sur la terre, je ne dois rien vous refuse dans le Ciel."
"Il suffit, dit saint Bernard, que Marie Parle, pour que son Fils l'exauce"
Prions donc toujours cette mère divine, si nous voulons obtenir le ciel ; et disons-lui, avec saint André de Candie (ou de Jérusalem) : "Nous vous supplions, ô Vierge sainte ! de nous accorder le secours de vos prières auprès de Dieu, prières plus précieuses que tous les trésors du monde ; prières qui nous obtiennent les grâces les plus abondantes, prières qui confondent nos ennemis et nous font triompher de tous leurs efforts.

CONSÉCRATION
A LA SAINTE VIERGE
DE S. FRANÇOIS DE SALES,
Mise en vers par H. B.
Salut à vous, Vierge Marie :
Recevez mon amour, mon cœur ;
A vos doux soins je me confie ;
Acceptez-moi pour serviteur.
Non , je ne veux plus d'autre Mère.
J'élève mes regards aux cieux ;
Oui, je suivrai votre bannière :
O Marie, écoutez mes vœux.
Daignez surtout, puissante Mère,
Par votre amour si bienfaisant.
De tous les vices de la terre
Préserver votre faible enfant.
Compatissez à ma misère :
Accordez-moi votre secours :
Laissez-moi vous prier, ma Mère :
En vous j'espère pour toujours.
Ah ! donnez-moi, Vierge Marie,
Votre admirable charité ;
Donnez votre bonté chérie.
Votre excellente pureté.
Je graverai dans ma mémoire
Votre douce protection ;
Je celébrerai votre gloire,
Et benirai votre saint nom.
II Sainte Marie.
Le nom de Marie est un nom de salut. Ce nom ne vient pas de la terre ; il vient du ciel.
"Aussi, nous dit saint Epiphane, ce ne furent pas ses parents qui le lui donnèrent ; il lui fut imposé par la volonté expresse de Dieu."
Après le nom de Jésus, le nom de Marie est au-dessus de tout autre nom : car Dieu l'a rempli de grâce et de douceur, afin qu'il procure toutes sortes de biens à ceux qui le pronocent.
O Marie ! disait saint Bernard, on ne peut prononcer votre nom sans être enflammé d'amour."
Et le bienheureux Henri de Suzon : "Qu'êtes vous donc vous-même, Marie, si votre nom est si aimable et si doux ?" C'est un nom de bénédiction.
On ne peut l'invoquer, disait saint Bonaventure, sans en retirer les plus grands avantages.
Ce nom a surtout la force de dissiper et de vaincre les tentations de l'enfer.
Ah ! puissante reine, si je vous avais toujours invoquée dans mes tentations, je ne serais jamais tombé.
A l'avenir je ne manquerai jamais de l'invoquer ce saint nom, en vous disant :
Marie, aidez-moi ;
Marie, secourez-moi ;
et vous, obtenez-moi la grâce de vous invoquer toujours dans les périls de mon âme.
III Sainte Mère de Dieu.
Si les prières des Saints peuvent beaucoup auprès de Dieu, que sera-ce des prières de Marie ? Celles-là sont les prières des serviteurs : celles-ci sont les prières d'une mère.
« Auprès de Jésus-Christ, dit saint Antonin, la prière de Marie vaut un ordre. Il est donc impossible que cette mère demande une grâce à son Fils, et que son Fils ne la lui accorde pas. »
C'est pour cela que saint Bernard nous exhorte à « demander par Marie toutes les grâces que nous voulons obtenir de Dieu ; parce qu'elle est sa mère, et qu'elle en est toujours exaucée. »
0 puissante Marie ! mère de Dieu, priez Jésus pour moi.
Considérez le misérable état de mon âme, et ayez pitié de moi.
0ui, priez-le, et ne cessez de le prier pour moi Jusqu'à ce que vous me voyiez sauvé et dans le paradis.
0 Marie ! vous êtes mon espérance, ne m'abandonnez pas. Sancta Dei genitrix. ora pro nobis; sainte Mère de Dieu, priez pour nous.

DEUXIÈME JOUR.
I. Mater divinœ gratiœ ; Mère de la divine grâce.
Saint Anselme appelle Marie : « Mère de toutes les grâces ; et le bienheureux Raimond Jourdan, qui par humilité se faisait appeler l'Idiot : "Trèsorière des grâces."
Saint Bernardin de Sienne dit que « toutes les grâces qui nous viennent de Dieu, c'est par les mains de Marie que nous les recevons ; c'est Marie qui les dispense à qui elle veut, quand elle veut, et comme elle veut. »
Elle le dit elle-même : « Le Seigneur a mis en mes mains toutes les richesses de ses grâces ; afin que j'en enrichisse ceux qui m'aiment. »
Ainsi, ô grande reine ! si je vous aime, je ne serai plus pauvre comme je le suis. Je veux donc vous aimer, après Dieu, et je vous aime réellement par-dessus toutes choses ; mais augmentez encore ma tendresse et mon amour pour vous.
Saint Bonavetiture m'assure que « celui que vous voulez sauver sera sauvé. » Je vous dirai donc avec ce même Saint : « 0 salut de ceux qui vous invoquent, préservez-moi de enfer ; et pour cela, préservez-moi d'abord du péché, qui est la seule voie qui mène à l'enfer. »
Il. Mater purissima ; Mère très-pure.
Cette mère Vierge, cette colombe, ce lis le pureté, rend chastes et purs ceux qui la servent. Lorsque Marie était sur la terre, dit saint Ambroise, « sa seule présence inspirait l'amour de la pureté. » Le Saint-Esprit la nomme « le lis entre les épines ; » car, dit saint Denys le Chartreux, toutes les autres vierges sont des épines pour elles-mêmes ou pour ceux qui les voient ; mais la sainte Vierge ne fut épine ni pour elle, ni pour les autres, car elle n'inspirait à tous ceux qui la regardaient, que des sentiments purs et saints. Le Docteur angélique disait que les images de cette chaste tourterelle éteignent l'amour impur en ceux qui les contemplent avec dévotion ; et le vénérable Jean Avila raconte que nombre de personnes tentées d'impureté se sont conservées pures et chastes par la dévotion à la sainte Vierge. Oh ! qu'elle est grande surtout la vertu du nom de Marie pour vaincre ces tentations ! 0 Vierge très-pure, délivrez-moi de ce vice ; faites que dans les tentations je recoure toujours à vous, et que je vous invoque tant que la tentation durera.
III. Mater inviolata ; Mère sans tache.
Marie fut cette femme parfaite qui parut aux yeux de Dieu toute belle et sans tache : « Vous êtes toute belle, ma bien-aimèe, lui dit le Seigneur, aucune tache n'est en vous. » C'est pour cela qu'elle fut établie la médiatrice des pécheurs. Si dans une rébellion un des conjurés allait trouver le roi pour l'apaiser, au lieu d'y réussir il provoquerait sa colère. Ainsi Marie ayant été destinée à traiter de la paix entre Dieu et les hommes, il ne convenait pas qu'elle parut coupable de péché et complice du crime d'Adam. C'est pourquoi le Seigneur la préserva de toute tache du péché. Ah ! reine sans tache, blanche colombe si chérie de Dieu, je suis, il est vrai, tout couvert d'iniquités et de misères, mais ne détournez pas pour cela vos regards de moi, et secourez-moi. Dieu qui vous aime tant ne vous refuse rien, et vous-même ne savez rien refuser à ceux qui implorent votre secours. 0 Marie ! j'ai donc recours à vous, ayez pitié de moi. Mater inviolata, orapro nobis ; Mère sans tache, priez pour nous.
TROISIEME JOUR.
I. Mater amabilis ; Mère aimable.
Richard de Saint-Laurent dit que « Marie fut si belle aux yeux de Dieu, qu'il fut épris de sa beauté ; » jusqu'à l'appeler sa colombe, son unique parfaite . »
Il est certain, dit le Père Suarez, que Dieu aime plus Marie que tous les autres Saints ensemble ; parce qu'elle seule aima plus Dieu que ne l'ont aimé tous les hommes et tous les Anges.
0 Marie ! Vierge très-belle, Vierge très-aimable, vous avez gagné le cœur de Dieu. Prenez encore mon cœur, car je vous aime, et je mets ma confiance en vous. Mater amabilis, ora pro nobis; Mère aimable, priez pour nous.
II. Mater Salvatoris ; Mère du Sauveur.
Saint Bonaventure appelle « Marie médiatrice de notre salut ; » et saint Jean Damascène : « le salut, en quelque sorte, du monde. »
En effet on peut, sous deux rapports, l'appeler le salut du monde, et notre médiatrice, c'est-à-dire, médiatrice de grâce, comme Jésus-Christ est médiateur de justice.
Premièrement, à cause du consentement qu'elle donna à l'incarnation du Verbe, « puisque, par ce consentement, dit saint Bernardin, elle nous procura le salut. »
Secondement, par le consentement qu'elle donna à la mort de son Fils, pour notre salut.
Marie, je vous dirai donc : 0 mère de mon Sauveur ! vous qui offrîtes à Dieu la vie de votre Fils pour mon salut, sauvez-moi maintenant par votre intercession.
III. Virgo veneranda ; Vierge vénérable.
Dire de Marie qu'elle est mère de Dieu, c'est dire qu'elle fut élevée à la plus haute dignité qu'il y ait après Dieu.
C'est pourquoi saint Anselme lui parle en ces termes : « O Marie ! il n'y a rien qui vous égale, car tout ce qui existe est ou au-dessus de vous, et c'est Dieu ; ou au-dessous, et c'est tout ce qui n'est pas Dieu. En un mot, dit saint Bernardin, il n'y a que Dieu qui puisse connaître la grandeur de Marie ; et le bienheureux Albert va jusqu'à dire que Marie ne pouvait être plus unie à Dieu, qu'en devenant Dieu elle-même.
Elle est donc bien digne de notre vénération et de nos hommages la Mère de Dieu, puisque Dieu lui-même ne pouvait l'élever plus, qu'en la faisant sa Mère.
O Mère de Dieu et la mienne ! je vous révére et je voudrais que vous fussiez révérée et honorée de tous les cœurs autant que vous le méritez.
Ayez compassion d'un pauvre pécheur qui vous aime, et qui met en vous sa confiance.
Vierge vénérable, priez pour nous.
QUATRIEME JOUR.
I. Virgoprœdicanda ; Vierge digne de louange.
L'Eglise proclame dans ses chants, que Marie est « très-digne de toute louange ; » puisque, selon saint Ildéfonse, « toute louange qui lui est adressée rejaillit à l'honneur de son Fils. » Ce qui fait dire à saint George de Nicodémie que "Dieu regarde la gloire de Marie comme la sienne propre." "Marie promet le Paradis à ceux qui la font connaître et aimer." "Elle fera honorer dans l'éternité ceux qui l'auront honorée dans le temps."
Saint Anselme nous dit : "Comme Marie, étant Mère de Dieu, fut le moyen pour sauver les pécheurs, ainsi les pécheurs obtiennent leur salut en préchant les louanges de Marie."
Tous, il est vrai, ne peuvent être prédicateurs, mais tous peuvent la louer, et la célébrer plus ou moins directement, en parlant, dans le commerce ordinaire de la vie, entre amis et parents, des privilèges de Marie, de sa puissance, de sa miséricorde, et inspirer ainsi à tous la dévotion envers cette divine Mère.
Reine du ciel, je veux désormais faire tout ce que je pourrai pour vous faire honorer et aimer de tout le monde.
Agréez ce désir et aidez-moi à l'exécuter ; en attendant, recevez-moi au nombre de vos serviteurs, et ne permettez pas que je retombe jamais sous l'esclavage du démon.
II Vierge puissante.
Aucun saint n'est aussi puissant auprès de Dieu que sa sainte Mère. Elle obtient tout ce qu'elle veut.
Vierge sainte, dit saint Bernard, « veuillez seulement, et tout se fera. »
Son Fils ne sait lui refuser rien de tout ce qu'elle lui demande, même pour les pécheurs.
C'est pourquoi saint Germain lui dit : « 0 Mère de Dieu ! vous êtes toute-puissante pour sauver les pécheurs, et vous n'avez pas besoin d'autre recommandation auprès de Dieu, puisque vous êtes sa mère," 0 Marie ! vous pouvez me rendre saint, j'espère que vous le ferez.
III. Virgo clemens ; Vierge clémente.
Autant Marie est puissante auprès de Dieu, autant elle est compatissante et miséricordieuse pour ceux qui recourent à elle.
« Marie, dit saint Bernard, ne peut manquer ni de puissance pour nous sauver, puisqu'elle est mère de Dieu, ni de volonté pour nous aider, puisqu'elle est notre mère. »
En effet, qui a jamais recouru à elle, et n'en a pas été secouru ? « Qu'il ne parle pas de votre miséricorde, celui-là. s'il existe, qui vous aura invoquée sans que vous l'ayez exaucé. » Le désir qu'a Marie de nous dispenser ses grâces avec abondance est si grand, « qu'elle se croit offensée, non-seulement par celui qui l'outrage, mais encore par celui qui ne lui demande aucune grâce.
Il n'est pas nécessaire de faire de longues prières pour obtenir le secours de cette Mère de miséricorde, il suffit de lui demander avec confiance.
Sa bonté est si grande, qu'elle vient à notre secours avant d'être priée, car elle ne peut voir nos misères, sans être empressée à nous soulager."
Regardez donc, ô Marie ! regardez mes misères, et secourez-moi.
Vierge clémente, priez pour nous.
CINQUIEME JOUR.
I. Virgo fidelis ; Vierge fidèle.
« Bienheureux celui qui prie Marie, qui se tient auprès d'elle, comme les pauvres se tiennent aux portes du riche pour en obtenir du secours ! » Puissions-nous être fidèles à servir cette divine Mère, comme elle est fidèle à nous secourir quand nous la prions ! « Marie promet à ceux qui la servent et l'honorent, qu'ils ne pécheront pas, et qu'ils auront la vie éternelle. » Elle nous invite tous à recourir à elle, et nous promet les grâces que nous espérons. « Venez tous à moi, dit-elle ; en moi réside toute grâce de voie et de vérité, toute espérance de vie et de vertu. »
Saint Laurent Justinien applique à Marie cet autre texte de l'Écriture sainte : « Ses chaînes sont des liens salutaires  ; » et il ajoute : « Pourquoi ses chaînes ? c'est parce qu'elle lie ses serviteurs et les empêche de s'échapper dans les champs de la licence  « , ce qui causerait leur perte. 0 Mère de Dieu ! je mets en vous toute mon espérance ; c'est vous qui me préserverez à l'avenir de tout péché. 0 ma divine maîtresse ! obtenez-moi la grâce de perdre la vie, plutôt que de perdre la grâce de Dieu.
II. Causa nostrœ lœlitiœ ; cause de notre joie.
Semblable à l'aurore qui, en dissipant les ténèbres de la nuit, ramène l'allégresse sur la terre, Marie, en naissant, chassa les ténèbres du péché, qui depuis quatre mille ans régnaient dans le monde, et y porta la paix et la joie.
Un saint père a dit : "qu'à la naissance de Marie, l'aurore parut." L'aurore est l'avant-courrière du soleil ; Marie fut l'avant-courrière du soleil de justice, le verbe incarné, notre Rédempteur, qui, par sa mort, nous délivra de la mort éternelle.
A la nativité de la sainte Vierge, l'église chante : "Votre naissance, ô sainte Mère de Dieu, annonça la joie à tout l'univers.
Marie fut le principe de notre joie, elle en est aussi le complément, puisque Jésus-Christ, dit saint Bernard, a mis entre les mains de Marie tout le prix de ses mérites, afin que nous recevions de Marie tout ce que nous pouvons avoir de bien."
O Mère de Dieu ! vous êtes donc ma joie et mon espérance,
puisque vous ne refusez votre faveur à personne,
et que vous obtenez de Dieu tout ce que vous voulez.
III Vase insigne de dévotion.
La dévotion, dit saint Thomas, consiste dans une prompte soumission à la volonté de Dieu.
C'est cette vertu qui rendit Marie si agréable à Dieu, et c'est le sens de la réponse que fit Notre-Seigneur à la femme qui appelait bienheureux le sein qui l'avait porté. « Bienheureux, dit-il, ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la conservent dans leur cœur ; » voulant nous faire entendre par-là, suivant la remarque du vénérable Bède, que Marie était plus heureuse de conformer sa volonté à la volonté de Dieu, que d'être la mère du Sauveur.
On peut considérer comme un symbole de cette vertu de Marie, cette fleur qui se tourne toujours du côté du soleil. La seule volonté de Dieu fut l'unique but et le seul contentement du Cœur de Marie, comme elle le dit dans son sublime Cantique : « Mon esprit a été comblé de joie en Dieu mon Sauveur. » Que vous êtes heureuse, ô Marie ! d'avoir toujours eu votre volonté complètement unie à celle de Dieu ! Obtenez-moi la grâce de vivre désormais jusqu'à la mort dans cette même soumission.

SIXIÈME JOUR.

I. Rosa mystica ; Rose mystique.

Il est dit de Marie, dans les saintes Ecritures, qu'elle fut « le jardin fermé. » de Dieu. C'est dans ce jardin, dit saint Bernard, que le Seigneur planta toutes les fleurs qui ornent l'Église, et entre autres, la violette de l'humilité, le lis de la pureté, et la rose de la charité.
La rose est vermeille ; c'est pour cela que « Marie est appelée rose, à cause de l'ardente charité dont son Cœur fut toujours enflammé envers Dieu et envers nous ; car la couleur vermeille, ou de feu, indique l'amour ou la charité. « Et où pourrions-nous trouver une avocate qui s'occupât de notre salut et nous aimât plus que Marie ?
O ma tendre Mère ! que ne m'est-il donné de vous aimer autant que vous m'aimez !
Je ferai cependant tout ce qui dépend de moi pour vous honorer et vous aimer ;
mais vous, puissante reine, obtenez-moi la grâce de vous être toujours fidèle.
II. Turris Davidica ; Tour de David.
Tel est le nom donné de même à Marie, dans les saintes Ecritures : « Ton cou est comme la tour de David ; là sont suspendus mille boucliers, armure complète des forts. »
Saint Bernardin dit que « la Tour de David était en un lieu élevé, c'est-à-dire, dans Sion ; c'est pourquoi on appelle Marie, Tour de David, pour marquer sa haute dignité et prééminence. »
"Les fondements de sa sainteté, lisons-nous dans les Psaumes. sont plus profonds que ceux des montagnes."
Saint Grégoire dit que la mère de Dieu fut plus sainte, dès les premiers moments de sa vie, que ne l'ont été les Saints à l'heure de leur mort.
Ah ! ma reine et ma mère, je me réjouis de votre grandeur, et je suis prêt à donner ma vie pour empêcher que votre gloire ne soit diminuée, si cela pouvait être.
Que ne puis-je, par le sacrifice de ma vie, faire que tous les peuples du monde vous honorent et vous aiment comme vous le méritez !
III. Turris eburnea ; Tour d'ivoire.
Autre nom de Marie, d'après les sainte Écritures. « Ton cou égale la blancheur de l'ivoire. »
Marie est ce cou mystique, qui, de la tête de Jésus-Christ, chef de l'Eglise, nous transmet à nous qui en sommes les membres, les esprits vitaux, c'est-à-dire, les secours divins qui maintiennent en nous la vie de la grâce. »
Le saint ajoute, que du moment que Marie conçut dans son sein le Verbe incarné, elle reçut de Dieu ce privilége, qu'on ne recevrait aucune grâce que de ses mains.
L'ivoire, au surplus, est doux et fort. Marie est donc, ainsi que le dit l'abbé Rupert, « comme une tour d'ivoire, aimable et douce à Dieu, forte et terrible au démon. »
O ma souveraine ! puisque vous êtes si aimée de Dieu, vous pouvez nous obtenir toute sorte de biens ;
et puisque vous êtes si redoutable aux démons, vous pouvez aussi nous délivrer de toutes leurs embûches.
Ayez donc pitié de nous, qui nous honorons de vivre sous votre protection.
SEPTIEME JOUR.
I. Domus aurea ; Maison d'or.
L'or est le symbole de l'amour ; ce qui a fait appeler Marie : "le Temple d'or de la charité" et avec raison ; car, dit saint Thomas, « de même que dans le Temple tout était couvert d'or, de même la belle âme de Marie fut remplie de sainteté. »
Marie fut cette Maison d'or, que « la Sagesse éternelle, c'est-à-dire, le Verbe divin, se choisit pour sa demeure sur la terre. »
« Cette Maison de Dieu est si riche, qu'elle peut remédier à toutes nos misères. »
0 Marie ! vous aimez tant Dieu, que vous désirez le voir aimé de tout le monde ; hé bien, voici la principale grâce que je vous demande et que j'espère de vous : 0btenez-moi un grand amour de Dieu.
II. Fœderis arca ; Arche d'alliance.
Vous êtes, ô Marie ! « une Arche plus vaste que celle de Noé ; » puisque dans celle-ci on n'admit que deux animaux de chaque espèce ; tandis que tous les justes et tous les pécheurs peuvent venir se mettre sous votre protection.
C'est ce qui fut un jour révélé à sainte Brigitte. Elle vit une grande multitude d'animaux féroces, des lions, des léopards, des tigres, etc. qui se réfugiaient sous le manteau de Marie ; et Marie ne les chassait pas ; au contraire, elle les accueillait avec bonté, et les flattait de la main pour les retenir auprès d'elle. Les brutes qui entrèrent dans l'Arche restèrent toujours brutes ; mais les pécheurs qui se réfugient sous le manteau de Marie, ne restent pas pécheurs. Elle sait bien leur changer le cœur et les rendre agréables à Dieu.
La sainte Vierge dit aussi à sainte Brigitte : « Quand un pécheur vient à moi, quelque nombreux et abominables péchés qu'il ait commis, s'il vient avec le désir de se corriger, je suis toujours prête à le recevoir ; car ce ne sont pas les péchés que je regarde, mais la bonne volonté. Je ne dédaignerai pas alors de panser et de guérir ses plaies ; car je suis véritablement et ce n'est pas en vain qu'on m'appelle la mère de la miséricorde. »
O Mère de miséricorde ! vous dirai-je donc avec saint Augustin, souvenez-vous qu'on n'a jamais oui dire que vous ayez rebuté ua pécheur qui recourait à vous. Je suis un de ces malheureux, je viens à vous, je mets ma confiance en vous.
III. Janua Cœli? Porte du ciel.
"Marie est appelée Porte du ciel, parce que nul ne peut y entrer que par son moyen."
« J'exerce ma puissance dans Jérusalem, » dit notre reine ; ce que Richard de Saint Laurent explique ainsi : « Je peux obtenir tout ce que je veux à mes serviteurs, et introduire ceux que je veux en paradis. »
Ceux qui sont protégés par Marie, dit saint Booaventure, sont reconnus pour citoyens du paradis ; et ceux qui sont marqués de son signe, c'est-à-dire, qui ont le bonheur d'être ses serviteurs, sont inscrits dans le livre de vie. »
Voilà pourquoi Bernardin de Buste appelle Marie le Livre de la vie ; et dit que celui qui a mérité, par sa dévotion envers Marie, d'être inscrit dans ce livre, sera sauvé infailliblement.
Ah ! ma mère, c'est de vous que j'espère et que j'attends mon salut éternel. Je vous aime ; sauvez-moi.
Ne permettez pas qu'un de vos serviteurs, qui vous aime, aille en enfer vous y maudire et se maudire lui-même éternellement.
HUITIEME JOUR.
I. Stella matutina ; Étoile du matin.
Comme l'étoile du matin précède le soleil, ainsi la dévotion envers la sainte Vierge précède le soleil de la divine grâce ; car, dit saint Germain, la dévotion envers Marie annonce, ou qu'on est en état de grâce, ou qu'on y sera bientôt.
L'Eglise appelle encore Marie, l'Étoile de la mer, Stella maris, parce que, suivant l'explication de saint Thomas, « comme, pendant la tempête l'étoile guide les navigateurs au port, ainsi Marie nous guide vers le paradis à travers la mer orageuse du monde. »
C'est pourquoi saint Bernard nous prévient, que « si nous ne voulons pas être submergés dans les tempêtes des tentations, nous ne devons pas un seul instant perdre de vue cette étoile du salut. »
Et il ajoute : "Si vous la suivez, vous ne vous égarerez pas ; si vous en êtes protégé. vous n'avez pas à craindre d'être damné ; si elle vous est favorable, vous êtes sur de parvenir au paradis. »
II. Salus infirmornm ; Salut des infirmes.

Marie est non-seulement « le remède, » mais encore « le salut des pécheurs. »
Celui qui a recours à elle, trouve en effet le remède et le salut, ainsi qu'elle en a fait la promesse : "Celui qui me trouvera, trouvera la vie, et puisera le salut qui vient du Seigneur."
Ne craignons pas que rebutée par la corruption de nos plaies, elle dédaigne de prendre soin de nous ; elle est notre mère ; et comme une mère n'a pas horreur de panser les blessures et les ulcères de son fils, de même Marie ne refuse pas de soigner ceux de ses serviteurs qui ont recours à elle.
C'est pourquoi saint Bernard lui dit : Mère de Dieu, vous n'avez point horreur du pécheur, quelque corrompu qu'il soit : s'il soupire après vous, vous le sauverez du désespoir, et le guérirez de tous ses maux.
III. Refugium peccatorum; Refuge des pécheurs.
Saint Germain appelle Marie « le Refuge toujours prêt à recevoir les pécheurs ; » « car elle ne saurait en rebuter aucun ; elle accueille à l'instant tous ceux qui se présentent. »
Marie est indistinctement le refuge des bons et des méchants ; « elle est la Cité de refuge pour tous ceux qui viennent y chercher un asile. »
« Elle embrasse comme une mère le pécheur abhorré de tout l'univers, et n'est satisfaite qu'après l'avoir réconcilié avec son Juge. »
Saint Anselme veut dire par-là que le pécheur, étant ennemi de Dieu, est l'objet de la haine et de l'abomination de toutes les créatures ; mais que s'il a recours au Refuge des pécheurs, à Marie, non-seulement elle ne le rejette pas, mais elle l'embrasse tendrement, et ne cesse de le protéger jusqu'à ce qu'elle ait obtenu son pardon de Jésus-Christ son Fils et notre Juge.
Puisque vous êtes le refuge des pécheurs, ô grande reine ! vous êtes aussi le mien.
Vous qui ne rebutez aucun de ceux qui s'adressent à vous, ne me rejetez pas ; je me recommande à vous.  
Refuge des pécheurs, priez pour nous, et sauvez-nous.
NEUVIÈME JOUR.

I. Consolatrix afflictorum ; Consolatrice des affligés.

« Après votre divin Fils, o Marie ! lui dit saint Germain, qui est-ce qui s'intéresse à nous, qui nous console dans nos afflictions, comme vous ?»
« Non, reprend saint Antonin, il n'y a pas de Saint qui prenne part à nos misères autant que la bienheureuse Vierge Marie. »
Comme nos plus grands maux sont les maladies de l'âme, Marie est spécialement « la fidèle Consolatrice des pécheurs. »
Exposons-lui seulement les plaies de notre âme, et Marie aussitôt nous assistera de ses prières, et nous soulagera. Sa charité n'attend pas même qu'on la sollicite : « Elle nous prévient, et nous accorde son secours avant même que nous le lui demandions. »
Disons-lui donc, avec saint Bonaventure : O Marie ! consolez-nous toujours, mais surtout à l'heure de notre mort ; venez alors prendre nos âmes, et présentez-les vous-même à votre Fils qui doit nous juger.
II. Auxilium Christianorutn ; Secours des Chrétiens.
Secours, dit saint Jean Damascène, toujours prêt à secourir les Chrétiens, et à nous délivrer de tous périls.
L'aide de Marie est toute-puissante, dit saint Cosme de Jérusalem, pour nous préserver du péché et de l'enfer.
« Vous êtes, ô Marie ! lui disait saint Bernard, une guerrière invincible ; » vous combattez victorieusement pour vos serviteurs contre les démons qui ne cessent de leur livrer des assauts. C'est pour cela que Marie est appelée, dans les saintes Écritures, « terrible comme une armée rangée en bataille. »
Ah ! puissante reine, si j'eusse toujours recouru à vous, je n'aurais jamais été vaincu par mes ennemis : mais à l'avenir vous serez ma force ; j'aurai toujours recours à vous dans mes tentations, et par votre secours j'en serai victorieux.
III. Begina Martyrum ; Reine des Martyrs.
C'est avec raison que Marie est appelée Reine des martyrs, puisque le martyre qu'elle souffrit à la mort de son Fils sur la croix surpassa les tourments de tous les autres Martyrs, "Marie sa Mère, dit l'Evangile, était auprès de la croix." Les mères évitent d'être témoins de la mort de leurs enfants qu'elles ne peuvent secourir ; Marie ne l'évite pas ; elle ne fuit pas ; au contraire, elle reste constamment auprès de Jésus, et lui voit rendre le dernier soupir. Pendant l'agonie de son Fils, elle offrait au Père éternel la vie de ce divin Fils, pour notre salut ; mais en l'offrant, elle éprouve les douleurs de l'agonie, des douleurs même plus grandes que celles de toute autre mort.
O Mère des douleurs ! par les mérites des douleurs que vous souffrîtes au pied de la croix,
obtenez-moi une véritable contrition de mes péchés, et l'amour de Jésus mon Rédempteur.
Par le glaive qui vous perça le Cœur, lorsque vous vîtes votre cher Fils incliner la tête et expirer,
assistez-moi, je vous en prie, à l'heure de ma mort, et obtenez-moi alors le salut éternel, afin que j'aille pour toujours vous aimer dans le ciel, avec votre Fils Jésus. Ainsi soit-il.
POUR LA FÊTE DE L'ASSOMPTION.
I. Marie meurt ; mais comment ? Elle meurt tout à fait détachée des choses créées ; elle meurt consumée de l'amour divin, dont son très-saint Cœur avait toujours été animé et enflammé.
0 Mère sainte, en quittant la terre, ne nous oubliez pas, souvenez-vous que vous nous laissez dans ce misérable exil, dans cette vallée de larmes, où nous sommes environnés d'ennemis qui nous combattent sans relâche et n'aspirent qu'à nous perdre pour toujours.
Par les mérites de votre précieuse mort, ô Marie, obtenez-nous le parfait détachement des choses terrestres, le pardon de nos péchés, l'amour de Dieu, et la sainte persévérance, et quand l'heure de notre mort sera venue, du haut du ciel assistez-nous de vos prières, et faites que nous soyons admis dans le paradis pour vous y aimer, vous et votre divin Fils éternellement.
II. Marie meurt : son corps si pur est transporté par les saints Apôtres et placé dans le tombeau ; il est gardé par les Anges durant trois jours, et ensuite transporté en Paradis ; mais sa belle âme, aussitôt qu'elle s'est séparée du corps, entre dans le royaume céleste, avec un cortège d'Anges innombrables, et dans la compagnie de son divin Fils. Elle y adore Dieu, et avec des sentiments ineffables de reconnaissance elle le remercie de tant de grâces qu'il lui a faites. Dieu la reçoit dans ses bras, la bénit, et la couronne Reine de l'univers, en l'établissant et l'exaltant au-dessus de tous les Anges et de tous les saints. Or, si l'esprit de l'homme, comme dit l'apôtre, ne peut concevoir la gloire immense que Dieu prépare dans le Ciel à ses Serviteurs qui l'auront aimé sur la terre, qu'elle ne doit pas être la gloire qu'il aura donnée à sa très saint Mère dont il a été plus aimé en ce monde que de tous les Anges et de tous les saints, et qui l'a aimé de toutes ses forces et de toutes ses puissances ? de sorte qu'elle seule dans le ciel a pu dire à Dieu : Seigneur, si je ne vous ai pas aimé sur la terre autant que vous le méritez, du moins je vous ai aimé autant que je l'ai pu.
III Réjouissons-nous avec Marie du sublime degré de gloire où Dieu l'a élevée ; et réjouissons-nous-en aussi pour nous, puisqu'en même temps qu'elle a été établie Reine de l'univers, elle a été faite notre Avocate. Cette Avocate est si miséricordieuse, qu'elle ne refuse de prendre la défense d'aucun des coupables qui viennent solliciter ses bous offices ; elle est en même temps si puissante auprès de notre Juge, qu'elle gagne toutes les causes dont elle se charge.
0 Marie, notre Reine et notre Avocate, notre salut est en vos mains.
Si vous priez pour nous, nous serons sauvés.
Dites donc à votre Fils que vous voulez nous voir avec vous en paradis ;
il ne vous refuse rien de ce que vous lui demandez.
Priez-le donc pour nous, ô notre vie et notre douce espérance ! o puissante et miséricordieuse Marie !


































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