Les 15 samedis de la Reine du Rosaire de Pompeï

Les 15 samedis de la Reine du Rosaire de Pompeï

Prière : Les 15 samedis de la Reine du Rosaire de Pompeï

Texte du Bienheureux Bartolo Longo

Norme pour effectuer correctement les 15 samedis

Indulgences annexes

La pratique des Quinze Samedis consiste dans l'engagement de revivre, pendant quinze samedis consécutifs les quinze mystères du Rosaire, qui représentent, en résumé, l'histoire de notre salut, l'évangile que l'on prie avec la Mère de Dieu. Ce qui est important, surtout dans cette pieuse pratique, est la participation à l'Eucharistie, mémoire du Dieu incarné, mort et ressuscité ; et donc la méditation d'un Mystère pour chaque samedi, et la récitation du Rosaire en entier, ou, au moins, de sa troisième partie. Il va de soi que, si on en ressent le besoin, on fera la confession sacramentelle avant de participer à l'Eucharistie.
Cette pratique veut être une aide pour vivre une atmosphère spirituelle particulière tout en augmentant notre amour pour Dieu et pour la Mère Divine. Dans ce climat, l'âme est facilement amenée à faire de grands pas et découvre de nouveaux horizons dans le champ de l'esprit. Quand des situations difficiles ou des exigences particulières touchent notre sensibilité, et si on ressent donc d'une manière plus urgente le besoin de recourir à l'aide divine, les Quinze samedis sont un moyen que la spiritualité ce que la spiritualité a découvert pour obtenir des réponses du Ciel.
L'histoire de la nouvelle Pompéi n'est qu'un entrelacement de ces appels et de ces
réponses d'où la médiation de la Mère Divine émerge admirablement. Le Bienheureux Bartolo Longo, Apôtre du Rosaire, est l'apôtre des Quinze samedis, qu'il diffusa en son temps, dans le monde entier, et d'où émane dans les pages qu'il écrivait une spiritualité fascinante.
Maintenant nous voudrions nous demander : Cette dévotion est-elle actuelle ? Peut-être qu'aujourd'hui, après la réforme liturgique et les nouvelles expériences du contact personnel avec la Parole, on reconnaît que la pratique des Quinze samedis apporte moins de force spirituelle.
Mais pour y répondre, il suffit de faire en sorte que la Parole devienne notre prière
avec Marie.
D'ailleurs, si l'histoire ne peut pas être démentie, ce que nous as raconté l'apôtre des Quinze Samedis avec sa vivacité de style et une documentation précise est la réponse la plus simple mais aussi la plus convaincante : celle du prodige qui est la garantie de Dieu. Nous en donneront témoignage à la fin des méditations de chaque samedi, en reportant les narrations authentiques du Bienheureux.
Quelle période de l'année on pratique la dévotion des 15 samedis
Cette dévotion peut être pratiquée tout le temps, à n'importe quel moment, et chaque fois que l'on désire une grâce particulière; et on peut la répéter aussi souvent que l'on veut, car cet exercice d'adoration est destiné principalement à honorer la Très Sainte Vierge d'une façon particulière en méditant sur les Quinze Mystères de son Rosaire, comme Elle l'a Elle-même enseigné à Saint Dominique. Mais les moments les plus souhaitables sont ceux qui précèdent les deux grandes fêtes de la Vierge de Pompéi qui tombent le 8 mai et le premier dimanche du mois d'octobre, quand, à 12 heures, à Pompéi et simultanément dans beaucoup d'églises du monde, on récite la supplique à la Bienheureuse Vierge du Rosaire, car ce sont les moments les plus agréables à Marie et les plus valables pour recevoir d'ultérieures grâces le jour de sa Fête solennelle.
Pour le 8 mai, le début est fixé au dernier samedi de janvier, excepté l'année ou le 8 mai tombe un samedi.
En ce cas, le premier des Quinze Samedis sera l'avant dernier de janvier. Pour le premier dimanche d'octobre, le début des Quinze samedi correspond au dernier samedi de Juin. Qui, en raison de son état ou des conditions dans lesquelles il se trouve, ou pour des motifs d'affaires, ne peut dédier ses Samedis, peut le substituer par les Quinze Dimanches. On peut aussi célébrer la Quinzaine, c'est à dire quinze jours consécutifs pour ceux qui communient tous les jours, qu'ils soient Prêtres ou laïcs, avant ou après la festivité, ou durant une tout autre période, pour une des sus-dites raisons.

Utilité des 15 Samedis
Le Souverain Pontife Léon XIII, dans sa fameuse encyclique sur le Rosaire du 1er Septembre 1883, intitulée « Supremi Apostolatus officio » écrivait : «Le besoin de l'aide divine n'est certainement pas moindre aujourd'hui de ce qu'il était quand le glorieux Saint Dominique, pour soigner les plaies de la société, introduisit l'usage du Rosaire. Éclairé par une lumière suprême, il reconnut qu'il n'y avait pas de remède pour guérir les maux de l'époque que de reconduire les hommes au Christ, qui est la Voie, la Vérité et la Vie, par la Rédemption et d'interposer comme Médiatrice auprès de Dieu cette Vierge qui a le pouvoir d'éteindre toutes les hérésies. Il composa donc la formule du Saint Rosaire de telle manière que les Mystères de notre salut soient considérés dans l'ordre et que cette méditation s'entrelace, comme une chaîne mystique, avec la Salutation Angélique en y interposant les oraisons à Dieu, Père de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Par conséquent, en recherchant le même remède à un mal semblable, nous ne devons avoir aucun doute que cette prière instituée par ce saint Patriarche, et qui produit des effets si salutaires pour le monde catholique, ne produise également les mêmes effets très efficaces pour conjurer les calamités et les mots de notre époque.
Il affirmait : « Je désire que tout le peuple chrétien reprenne l'habitude de réciter chaque jour le Rosaire à la Très Sainte Vierge. Les Souverains Pontifes prédécesseurs abondèrent dans le même sens. Le Pontife de l'Immaculée Conception, le Bienheureux Pie IX, a dit dans son Bref du 3 décembre 1869 : « Comme saint Dominique se servit du Saint Rosaire comme d'une épée invincible pour abattre l'hérésie des Albigeois....
De la même manière, les fidèles, de cette espèce d'arme qu'est la récitation quotidienne du Rosaire de la Bienheureuse Vierge, pourront plus efficacement combattre les erreurs qui, comment autant de monstres redoutables, bouleversent l'univers et les réduire à l'impuissance et ceci avec l'aide puissante de l'Immaculée Mère de Dieu et du Concile oecuménique que nous avons convoqué au Vatican. » Urbain VI, affirma que grâce au Rosaire, une pluie abondante de bénédiction tombe chaque jour sur le peuple chrétien.
Léon X témoigna : "Le Rosaire fut institué comme le remède opportun contre les maux qui menacent le monde».
En 1812, les Cortes d'Espagne déclarèrent solennellement que Dominique de Guzman n'opposa d'autre arme aux hérétiques que celle de l'oraison, de la patience et de l'instruction. Maintenant, aussi bien Léon XIII, que tous les autres Souverains Pontifes recommandent le Saint Rosaire tel qu'il fut institué par Saint Dominique, c'est à dire composé de quinze dizaines jointes à la méditation des Saints Mystères. La Sacrée Congrégation des indulgences, par décret du 6 août 1726, confirmé par Benoît XIII, le 13 du même mois et de la même année, déclara que « la méditation des mystères était nécessaire dans la récitation du Rosaire pour obtenir les indulgences, exception faite pour ceux qui ne jouissent pas de toute leur facultés. »
L'excellence de cette dévotion, la plus douce et la plus noble entre toutes consiste en l'union de la vie active et de la vie contemplative, c'est à dire en la récitation de vive voix et d'une manière recueillie des plus belles prières de l'Église, et en la méditation de la vie mortelle de Jésus-Christ et de la Vierge Marie, à savoir leur amour pour nous, leurs souffrances et leur victoires. Saint Pie V affirmait: « Dès que cette dévotion commença à se propager, les chrétiens, éclairés par la méditation des mystères, enflammés par toutes ces prières, commencèrent à changer spontanément de vie, les ténèbres de l'hérésie se dissipèrent et c'est alors que la lumière de la Foi Catholique se mit à briller partout. » Un autre Saint Prêtre Napolitain écrivait:" Si je ne vois dans l'âme de mes pénitents un vrai changement en bien dans leur vie, je dirai bien franchement que c'est parce qu'ils ne font pas la méditation des mystères. »
Il nous est facile de déduire de tout cela qu'il n'est point de dévotion plus propice que la pratique des Quinze samedis, pour obtenir le triomphe de la religion, la conversion des pécheurs et la paix dans les familles. Il nous faut également considérer qu'avec cet exercice, on ne fait rien d'autre que de promettre à Dieu de faire la Sainte Communion et de réciter le Rosaire en entier chaque samedi ou, au moins la troisième partie, en méditant sur les plus hauts mystères de notre Rédemption.
Avantages spirituels des Quinze Samedis
L'esprit du Rosaire est d'exprimer le culte parfait, intérieur et extérieur, la vraie prière suivie de ses œuvres.
Bienheureuse est l'âme qui fait de cette prière son pain quotidien! Avec l'exercice des Quinze Samedis, l'âme acquiert alors une telle dévotion pour le Saint Rosaire et une telle faciliter pur les quinze étapes, qu'elle arrive à le réciter en entier tous les jours. Comme, en effet, nous pouvons le lire dans l'Histoire du Rosaire, beaucoup de ceux qui ont ressenti les effets des Quinze samedis, n'ont plus jamais cessé de réciter le Rosaire en entier chaque jour, et qu'ils reçurent, par son moyen, une grâce spéciale tous les jours et ceci jusqu'à leur mort.
Une des raisons pour lesquelles, parmi tant d'âmes dévotes, peu son parfaites, réside dans le fait qu'elles prennent tout autre objet de méditation excepté la Passion de Notre Seigneur, alors que nous savons bien que tous les Saints n'ont d'autre modèle auquel se confirmer que celui de Jésus-Christ.
C'est une des doctrines de Saint Thomas qui nous assure que mes Mystères de la Vie, de la Passion, de la Mort et la Résurrection de Jésus-Christ, ainsi que toutes les choses relatives à son humanité, nous emmènent, comme conduits par la main, vers l'acquisition de la plus nous plus noble et de la plus sûre perfection et à l'exercice parfait des vertus. Le Rédempteur Lui-même nous a dit qu'Il est la porte, la Vérité et la Voie, et que quiconque marchera sur cette route trouvera l'abondance des lumière et des faveurs célestes.
Maintenant, en méditant chaque Samedi ou Dimanche sur un des Mystères, c'est à dire sur un des points principaux de la vie de Jésus et de Marie, on réussira à se souvenir à jamais de l'Un et de l'Autre, à savoir l'Evangile en abrégé. Et en se rappelant souvent, durant la journée, de tout ce qu'ils ont fait ou subi pour nous, on arrivera à acquérir la sainte habitude de méditer sur la Passion de Jésus-Christ et la Compassion de la Très Sainte Vierge, et notre amour pour eux deviendra, à chaque heure, plus lumineux.
Et voilà comment le Rosaire conduit graduellement à l'amour de Dieu, but de toute perfection. Il s'ensuit que le vrai dévot du Rosaire est le véritable amant du coeur de Jésus et le Coeur Immaculé de Marie. Il bénit bien 150 fois Marie et bien 150 fois le nom de Jésus-Christ en réparation des blasphèmes contre le Saint Nom de Dieu.
Le dévot, en méditant sur un passage de la vie de Jésus et Marie, se trouve stimulé pour se conformer à la pratique des vertus étudiées ; et en mortifiant ses propres passions, ils s'améliorent lui-même. Et cela est la réparation la plus complète et la plus agréable à Dieu, lequel veut notre perfection. En effet, comme deux amis, étroitement unis par les liens de l'amitié, arrivent à s'imiter l'un et l'autre dans toutes leurs actions, ainsi, en conversant familièrement avec Jésus-Christ et avec la Vierge Marie, par la méditation des Saint Mystères du Rosaire, et vivant en union parfaite avec eux dans la Sainte Communion, nous pourrons nous rendre semblables à Eux, autant qu'il est possible à une nature faible et misérable comme la nôtre et suivre leur divins exemples en menant une vie humble, pauvre, cachée, patiente et parfaite.
En introduisant donc la pratique des Quinze Samedis, on obtiendra tous les effets prodigieux du Psautier de Mariel, que nous expliqua ainsi le Bienheureux Alain: «La réforme des coutumes dans les familles et dans les peuples, la pénitence, la contrition des péchés, le détachement et le mépris des biens terrestres, le respect et la vénération de l'Eglise, fera atteindre plus facilement la plus haute perfection. "
Valeur de la pratique des Quinze Samedis
Si jamais quelqu'un indiquait un endroit où un trésor se trouve caché, tous les hommes, s'empresseraient d'accourir pour s'en emparer et s'en enrichir. Or, un trésor de richesse bien autrement précieuses et indéfectibles et des mérites céleste nous sont offerts dans la dévotion des Quinze Samedis du Rosaire. La richesse de ce trésor Céleste nous permet d'évaluer combien est efficace la récitation du Rosaire en entier, car c'est la prière la plus chère à Marie, celle qui est la préférée des Saints, celle privilégiée des Souverains Pontifes, la prière la plus courante chez les peuples, la plus favorisée de Dieu par de splendides miracles et confirmée par les plus grandes promesses que n'ait jamais faites la Bienheureuse Vierge. Ajoutons à tous ces mérites les grâces infinies que l'âme acquiert par la méditation sur la Vie et la Passion de Jésus-Christ.
Mais l'excellente pratique des Quinze Samedis ne contient pas uniquement ce qu'il y a de plus efficace dans le Rosaire, voire le souvenir des actions et des souffrances de Jésus ; mais cette pratique exige aussi la fréquentation des Saints Sacrements, la Communion faite en mémoire de ce que fit pour nous le Sauveur, la persévérance dans la prière et fait appel à l'intercession de la Très Sainte Vierge.
Et enfin, à toutes ces choses elle ajoute une particulière application dans nos actions pour plaire à Dieu et pour nous sanctifier durant ces quinze semaines.
Principaux exercices pour tirer de cette Dévotion les biens dont elle et féconde
Si le chrétien désire que ses demandes soient plus facilement exaucées par la Vierge Marie, il est nécessaire, avant tout, qu'il se remette en grâce et en paix avec Jésus au moyen de la confession faite avec des sentiments plein d'humilités et avec le désir de se corriger de ses propres péchés, de ses vices et de ses; et pardessus tout, il restera à l'abri du péché mortel, en veillant particulièrement à toutes ses actions, et il vivra dans un grand recueillement en évitant toutes les occasions de chutes.
Les personnes pieuses et vertueuses doivent s'efforcer d'être précises même dans les choses les plus insignifiantes, pour l'amour de Jésus et de Marie. On a écrit que pour avoir toutes les qualités d'un véritable dévot de la Très Sainte Vierge, il serait bon de consacrer à la prière au moins une heure par jour. Et ce serait une heure bien consacrée, celle dédiée chaque jour réciter, en une ou plusieurs fois, le Rosaire dans son intégralité.
Par conséquent, ce serait bien de demander à la Très Sainte Vierge, par la pratique des Quinze Samedis, la grâce de réciter le rosaire en entier chaque jour, de méditer les Saints Mystères et, avec une persévérance finale, d'en pratiquer les vertus à pratiquer les vertus de pour le reste de la vie. Il est également recommandé de se dédier, dans le courant de la journée, à quelques œuvres de charité, suivant les moyens dont on dispose par exemple. faire l'aumône, la visite aux malades, vêtir quelques pauvres, faire célébrer une messe ou distribuer quelques couronnes, ou bien encore enseigner aux autres à dire le Rosaire, ou bien encore enseigner le catéchisme aux enfants, aux ouvriers, aux paysans, aider par la prière et par des offrandes les missions catholiques, etc... dire de bonnes paroles à des dévoyés pour qu'ils se repentent, promouvoir l'association pour le maintien du Sanctuaire de Pompéi et des OEuvres de Bienfaisances, ce que la Sainte Vierge a démontré de beaucoup par les miracles qu'elle a octroyés; faire lire aux autres les prodiges et les grâces que distribue généreusement la Vierge du Rosaire, par amour de son Temple de Pompéi, grâces qui sont reportées fidèlement dans le journal « Le Rosaire et la Nouvelle-Pompéi ». Et qui peut le faire, unira à la Communion une pénitence qu'il s'imposera, comme par exemple la mortification des yeux, le jeûne, une heure de prière, une heure de silence, une heure de lecture sur le Rosaire etc... Mais surtout on honorera chaque Mystère par la pratique d'une vertu à l'image de Notre Seigneur Jésus-Christ et de la Sainte Vierge, le jour de la Communion et d'un Samedi à l'autre.
Les personnes qui communiquent une fois par semaine, peuvent, durant sept jours, prolonger les fruits du Mystère célébré en le revivant dans les prières, les pénitences et les aumônes qu'ils feront durant la semaine en l'honneur du Mystère qu'ils célèbrent ; répéter chaque jour l'oraison jaculatoire, s'exercer en la vertu qui a été méditée le samedi précédent; et ainsi, ils célèbreront les principaux Mystères de notre Religion en quinze semaines ; ou encore en quinze jours : ce que fait l'Église en un an.
Enfin, il est infiniment utile et souhaitable, pour gagner ainsi le plus d'indulgences possibles, que la dévotion des Quinze Samedis soit pratiquée dans une église ou dans une chapelle publique, là où est est exposée l'effigie de la Vierge de Pompéi.

Premier samedi
Premier Mystère Joyeux
L'Annonciation à la Très Sainte Vierge (Luc 1, 26-55)
Enfin les cieux s'entr'ouvrent et celui que les prophètes appellent le Juste, le désiré des patriarches, l'Attendu
des nations, l'Envoyé de Dieu, descend des demeures éternelles sur la terre. Le nombre des semaines de
Daniel est accompli; les prophéties de Jacob sont confirmées, car le sceptre de Juda est déjà passé dans les
mains d'Hérode, roi étranger. Une jeune fille, restée vierge, doit mettre au monde un homme qui est le Fils de
Dieu. Mon âme, comprends-tu ces paroles: le Verbe s'est fait chair? .. O bonté et miséricorde du Seigneur! Il
t'a tant aimé qu'il a voulu que Son Fils s'anéantît Lui-même, prenant condition d'esclave (Phil. 2:7), afin de
pouvoir souffrir et mourir sur une Croix pour te délivrer de l'enfer et t'ouvrir les portes du paradis, et de se
sacrifier chaque jour sur l'autel chaque jour pour demeurer toujours avec toi, se donnant même en nourriture
dans la Sainte Communion. Très Sainte Trinité, je vous adore humblement, et vous remercie d'un tel amour.
Le Père donne au monde son Fils: le Verbe consent à se faire Homme, et le Saint Esprit accomplit ce grand
Mystère. Quelle pourrait être ma reconnaissance pour un si grand bienfait ? Considère, ô mon âme, d'une
part, la haute dignité et les sublimes faveurs de la Sainte Vierge, et d'autre part, sa profonde humilité. C'est un
Dieu qui créée Immaculée celle qu'il a choisie pour mère, et, dès le premier instant de sa conception, elle est
élevée au plus haut degré de la sainteté. Voici les paroles du Seigneur dans le Cantique des Cantiques: « Il y a
des jeunes filles sans nombre. Unique est ma colombe et qui soit parfaite... » (Ct 6, 8-9). Et celle-là fut la
Mère de Dieu parce qu'une très grande humilité resplendissait en elle. Dans le Cantique, Marie est comparée
au nard odoriférant parce que, comme le dit saint Antoine, la plante du dard, petite et très parfumée,
représente l'humilité de Marie, dont le parfum monta jusqu'au Ciel, et attira en son sein virginal le Verbe
Divin. Le Saint Archevêque Dominicain ajoute que ce fut cette vertu principale qui lui valut la dignité de
Mère de Dieu. Saint Bernard conclut que si Marie plût à Dieu pour sa virginité, ce fut encore plus pour son
humilité qu'elle a été choisie pour concevoir le Fils de Dieu: La Vierge elle-même, apparaissant un jour à
Sainte Brigitte, lui dit: « Pourquoi aurais-je mérité une telle grâce de devenir Mère de Dieu, si ce n'est parce
que je connaissais mon néant et que je m'humiliais? » Et Elle le disais dans son très humble Cantique: «
Parce que Dieu a jeté les yeux sur l'abaissement de sa servante.... le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes
choses » (Luc 1, 48-49). Elle regardait toujours avec admiration la grandeur de Dieu avec des yeux simple et
humble colombe sans jamais perdre de vue sa propre faiblesse. Et cela fit tant d'effet à Dieu qu'il Lui adressât
ces paroles: « Que tu es belle, ma bien-aimée, que tu es belle! Tes yeux sont des colombes » (Ct 6, 1). Pour
mériter encore plus cette Mère, Dieu ne veut point devenir son fils sans en avoir obtenu d'abord son
consentement. Il lui envoie un messager céleste, l'archange Gabriel, la force de Dieu, pour lui révéler le
grand événement de l'Incarnation du Verbe dans son sein. O grande et sainte humilité de Marie qui la faisait
paraître petite mais qui la rendait grande devant Dieu! indigne à ses propres yeux, mais digne, aux yeux du
Seigneur. Et comme saint Bernard je dirai: « comment, ô Marie, avez-vous pu unir dans votre coeur une idée
de vous-même aussi humble, à tant de pureté, à tant d'innocence et à un ensemble si parfait de toutes les
vertus? O reine très humble, soyez mille fois bénie, car c'est par vous que Dieu a accompli notre rédemption;
donnez-moi, je vous en conjure, le don de l'humilité et celui de vous aimer et d'aimer votre Fils Jésus.
O mon âme, rends-toi compte: l'ange n'est pas envoyé dans de grandes villes, dans des palais des princes,
chez filles de roi couronnées d'or, mais à Nazareth, une toute petite ville, à une vierge, épouse d'un artisan,
Joseph. Ce n'est donc pas la naissance, ni les dons de la nature qui attirent les regards de Dieu: le vrai mérite
à ses yeux est l'humilité, la modestie, l'innocence et l'amour de la pureté. Ainsi qu'il a été révélé a Sainte
Élisabeth, religieuse Bénédictine, Marie vivait retirée dans son humble demeure et priait Dieu avec grande
ferveur avec grande ferveur pour qu'il n'attende plus pour faire venir au monde le Rédempteur promis, quand
l'archange Gabriel lui apparut. Il lui donna trois titres incroyablement élevés. Le premier la salue
personnellement: « Je vous salue, ô pleine de grâce ». Vous êtes la plus sainte de toutes les créatures, Vous
êtes le trésor des grâces et des faveurs de Dieu. Le second de ces titres se rapporte à Dieu Lui-même: « le
Seigneur est avec vous ». Donc vous êtes protégée, accompagnée, gouvernée par Lui. Le troisième à trait à
l'humanité: « Vous êtes bénie entre toutes les femmes », c'est à dire que vous êtes privilégié, et au-dessus de
toutes les autres femmes... Avec quel respect devons-nous adresser ces mêmes paroles à Marie quand nous
récitons le Rosaire? En écoutant les paroles de l'Ange qui lui parlent de Dieu, Marie se trouble. Les louanges
la perturbent, l'épouvantent. Elle ne s'attribue rien à Elle-même, mais tout à Dieu. Elle se trouble, comme
Elle le dit à Sainte Brigitte car remplie d'humilité, elle détestait les louanges et voulait que Dieu seul, son
Créateur et bienfaiteur soit loué et glorifié. Quelle différence entre Marie et Lucifer! Celui-ci, se voyant
beau, aspira, comme le dit Isaïe, à placer son trône au-dessus des étoiles et à se rendre semblable à Dieu. Et
qu'aurait-il donc prétendu s'il s'était vu orné des mérites de la Très Sainte Vierge? Marie, au contraire, n'agit
point ainsi. Plus Elle se voit exaltée et plus Elle s'humilie, et ce fut cette h humilité parfaite qui charma le Roi
des rois. « Et elle se demandait ce que signifiait cette salutation. » (Lc 1,29). Et toi, ô mon âme, comment
imites-tu Marie lorsque tu reçoit les louanges des hommes? Pleine d'orgueil, tu crois vraiment les avoir
méritées; tu t'y complais et tu fais semblant de les décliner, mais ce n'est que pour t'en attirer de plus grandes.
Que de honteuses chutes n'as-tu pas faites causées par ta vanité et ton orgueil!... O Marie, ô divine réparatrice
de tous nos maux, ô digne Mère de Dieu, combien suis-je confondu par votre humilité! Et c'est pour cette
raison que « toutes les générations vous dirons bienheureuse » (Lc 1,48). Que de regrets n'ai-je pas d'avoir
offensé Dieu par mon orgueil et d'avoir ainsi contristé votre coeur, si doux et si humble. Mais si vous daigner
jeter sur moi un regard compatissant, alors je serai réconcilié avec Lui. si j'apprends à vous aimer, je cesserai
d'être malheureux, car de vos mains découlent toutes les grâces: Vous pouvez sauver qui vous voulez, Ô vous
qui êtes pleine de grâce, sauvez mon âme!
Finalement rassurée qu'elle ne perdra pas sa virginité, Marie donne son consentement: « Je suis la Servante
du Seigneur, qu'il m'advienne selon ta parole » (Lc 1,28). O paroles bénies qui ont consommé le mystère de
l'Incarnation, accompli les prophéties, réparé la faute de nos premiers parents et les conséquences
douloureuses du triste colloque entre Eve et l'Ange des Ténèbres. Paroles admirables où brillent la foi la plus
vive, l'humilité la plus profonde, l'obéissance la plus entière, l'amour le plus tendre et l'abandon le plus
parfait à la volonté de Dieu. Paroles que l'Église, par reconnaissance à Marie, répète trois fois par jour dans
la prière de l'Angélus. Répète-les aussi sans cesse, ô mon âme, avec les mêmes sentiments de Marie.
Apprendre à être humble et résignée sur ce qui est Dieu décidera pour toi. Humilie-toi car tu es loin de
ressembler à Marie; et ce qui est pire, tu ne sais ni pleurer, ni prier. Commence dès à présent, à sortir de ton
état déplorable, à détester ta vie désordonnée et commence à t'adonner à la prière. Et si tu as le coeur brisé,
adresse-toi à Marie et demande-lui que par amour de son Annonciation, Elle veuille bien changer ton coeur
avec le sien si humble et si pur. O puissante Mère de Dieu, Océan de bonté et de miséricorde, si je pouvais
vivre sous votre protection, combien je serai heureux. A partir d'aujourd'hui et jusqu'à ma mort, je ne cesserai
jamais de vous saluer, de vous aimer, de vous invoquer par la prière que vous préférez, et que vous-même
m'avez enseignée, je veux parler de votre très grande humilité, votre pureté, votre plénitude de grâces, votre
divine maternité divine, et le mystère de ma rédemption. Reine du Rosaire qui avez fait surgir une source de
grâces à Pompéi encore recouverte de ruines païennes pour nous faire comprendre que c'est vous qui rendez
la vie aux pécheurs qui vous invoquent et que c'est grâce à vous que nous retrouvons Jésus que nous avions
perdu par nos péchés, faites, ô Mère de Miséricorde que Jésus règne dans mon coeur, qu'il soit le maître
absolu de toutes les puissances de mon être, afin que je ne vive plus que par Lui et en Lui, afin que je mérite
d'être réuni à Lui pendant toute l'éternité. Que Notre Dame de Pompéi, notre soutien, notre consolation et
notre gloire, soit aimée et bénie par tous les peuples. Ainsi soit-il.
Vertu: l'humilité, comme celle de la Très Sainte Vierge.
Pratique: humiliez-vous intérieurement à la vue de votre grande misère. Humiliez-vous également
extérieurement en occupant le dernier rang et en laissant passer devant vous vos égaux et inférieurs.
Acceptez dès maintenant, et sans vous justifier, les reproches justes ou injustes qui vous sont faites. Faites
taire votre orgueil en parlant modestement et jamais de vous, ni en bien, ni en mal.
Oraison jaculatoire: O Marie, Vierge et Immaculée, rendez mon coeur pur et humble comme le vôtre.
Prière avant la communion du Premier samedi
O Jésus, Verbe éternel, je vous adore caché dans le Sacrement de l'autel, comme je vous adore caché dans le
sein virginal de Marie. Je vous rends grâce de vous être fait homme, et de ce que vous avez choisi pour Mère
une créature semblable à nous. O Coeur très humble de mon Jésus, qui me donnera l'humilité de votre Mère
Immaculée pour vous attirer dans mon coeur? Hélas, il est bien indigne d'un tel bonheur! Comment oserais-je
m'approcher de vous et m'unir à vous, source de toute pureté et de toute sainteté, moi qui succombe sous le
poids de toutes les imperfections? Ayez pitié de moi et par votre divine Incarnation, accordez-moi les vertus
qui me manquent pour vous recevoir dignement. O Marie, digne Mère de Dieu, par la joie indicible que vous
avez éprouvée quand, après l'Incarnation, vous avez senti en votre Sein le Fils de Dieu fait Homme, Votre
Créateur, devenu votre enfant, accordez-moi un peu de votre amour et de votre Foi humble et forte, afin que
je reçoive dignement votre Jésus. J'unis mes désirs, mes affections, mes adorations et mes remerciements à
tous ceux que vous avez adressés au Fils de Dieu pendant les neuf mois que vous l'avez porté dans vos
charitables entrailles. Saint Gabriel, vous qui avez été l'ambassadeur et le ministre du Mystère de la
Rédemption, et vous, Anges du Paradis qui avez été les spectateurs émerveillés de cette grande oeuvre de
l'Eternel, qui s'est fait petit enfant dans le sein d'une de ses créatures, adorez-Le pour moi et bénissez-Le pour
cette faveur qu'il va me faire en se donna à moi. Saint-Joseph, très chaste époux de Marie, choisi par la
Sagesse Divine pour devenir le Père putatif du Fils de Dieu, enflammez mon coeur des sentiments d'amour,
d'humilité et de vénération dont vous avez été pénétré quand vous avez su par l'Ange, puis par la Vierge Ellemême,
le Mystère de l'Incarnation du Verbe, afin que j'apprenne à connaître mon néant. Et vous, mon très
doux Ange gardien, accompagnez-moi à la Sainte Table et remplissez mon âme des sentiments les plus
humbles et les plus saints. Ainsi soit-il.
Prière pour demander la grâce dont on a besoin
O mon Sauveur et mon Dieu, pour votre Naissance, par votre Passion, par votre Mort, et par votre
Résurrection glorieuse, faites-moi cette grâce (ici on expose la grâce que l'on désire). Je vous la demande au
nom du Mystère de votre Incarnation en l'honneur duquel je vous offre la Communion que je vais faire. Je
vous la demande encore au nom de Marie Immaculée, au nom de votre Très doux coeur, par Votre très Saint
Nom, ô mon Jésus, par lequel vous avez promis d'accorder toute grâce. Ainsi soit-il.
Prière de demande à la Bienheureuse Vierge de Pompéi
Reine très glorieuse du Saint Rosaire, qui avez choisi Valle de Pompéi pour un nouveau Trône de votre
puissance, Fille de de Dieu le Père, Mère de Dieu le Fils et Epouse de Dieu le Saint Esprit, je vous en
conjure, par Vos joies, par vos douleurs, par vos gloires, par le Mystère de l'Incarnation en l'honneur duquel
je vais m'approcher de la Sainte Table, daigner m'accorder cette grâce. (ici on demande la grâce).
Prière après la Communion
O Jésus, Roi de gloire, comment avez-vous pu daigner visiter un ver de terre aussi vil et, ce qui est encore
plus digne d'admiration, une âme pécheresse comme la mienne? O si l'humilité vous plaît à ce point pour
qu'elle ait pu vous tirer du ciel pour vous mettre dans le sein de Marie, je m'humilie devant vous et je me
sens indigne de vous posséder. Je vous confesse qu'ayant si souvent péché, j'ai blessé votre coeur et que je ne
mérite aucune grâce. Mais maintenant je veux réparer mes fautes. Je me jette en toute confiance dans les bras
de votre miséricorde, et je vous le répète: « Je veux vous aimer, mon Dieu, mon Rédempteur, mon Jésus,
mon ami, mon Bien-aimé, je veux vous aimer. J'unis mon amour à celui de la Très Sainte Vierge pendant les
neufs mois qu'elle vous porta en son sein et à l'amour de votre très fidèle et très chaste Père nourricier saint
Joseph. Pour chaque battement de mon coeur, je veux vous offrir de continuels, à partir d'aujourd'hui et
durant toute; je veux vous les offrir en union avec tous les battements du Coeur si humble et si Immaculé de
Marie, en union avec tous les instants de sa vie consacrée entièrement à votre amour. Merci, ô Père éternel, ô
l'Esprit de l'amour, de ce que vous avez fait en nous donnant votre Divin Fils et j'unis mes remerciements à
ceux des nombreux saints qui furent d'abord des pécheurs comme moi, et qui furent ensuite sauvés par votre
Sang Divin, et à ceux de toutes les âmes qui sont dans le ciel. Par dessus tout, je veux vous remercier, O mon
Jésus, avec les mêmes sentiments d'humilité et de reconnaissance de la Vierge Marie, votre mère, lorsqu'elle
appris par l'archange Gabriel sa maternité divine; avec les mêmes sentiments d'humilité et de reconnaissance
de Saint-Joseph, lorsqu'il apprit, par le même Archange, son rôle de Père putatif et d'époux de la Mère de
Dieu. Et vous mon ange gardien, témoin de mes actes d'orgueil, aidez-moi à changer ma vie et mes
habitudes, aidez-moi à devenir plus dévot à Marie. Conduisez-moi à Elle et implorez-la de me donner
l'humilité, l'amour de Dieu et la persévérance finale. Ainsi soit-il.
Invocations à Jésus après la Communion
Âme du Christ, sanctifiez-moi; Corps du Christ, sauvez-moi; Sang du Christ, enivrez-moi; Eau du côté du
Christ, lavez-moi; Passion du Christ, fortifiez-moi; ô bon Jésus, exaucez-moi; dans vos blessures, cachezmoi;
ne permettez pas que je sois séparé de vous; de l'ennemi, défendez-moi; à ma mort, appelez-moi;
ordonnez-moi de venir à vous, pour qu'avec les saints je vous loue dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Prière pour demander la grâce dont on a besoin
O mon Sauveur et mon Dieu, pour votre Naissance, par votre Passion, par votre Mort, et par votre
Résurrection glorieuse, faites-moi cette grâce (ici on expose la grâce que l'on désire). Je vous la demande au
nom du Mystère de votre Incarnation en l'honneur duquel je viens de recevoir Votre Corps Sacro-Saint et
Sang Divin, je vous la demande encore au nom de Marie Immaculée, au nom de votre Très doux coeur, par
Votre très Saint Nom, ô mon Jésus, par lequel vous avez promis d'accorder toute grâce. Ainsi soit-il.
Prière de demande à la Bienheureuse Vierge de Pompéi
Reine très glorieuse du Saint Rosaire, qui avez choisi Valle de Pompéi pour un nouveau Trône de votre
puissance, Fille de de Dieu le Père, Mère de Dieu le Fils et Epouse de Dieu le Saint Esprit, je vous en
conjure, par Vos joies, par vos douleurs, par vos gloires, par le Mystère de l'Incarnation en l'honneur duquel
je me suis approché de la Sainte Table, daigner m'accorder cette grâce. (ici on demande la grâce).
Prière à Saint Joseph
O Saint Joseph, auguste Père de Jésus et notre Père glorieux à qui Dieu a confié son Fils bien-aimé, le Saint
Esprit, son Epouse très chaste époux, et la Vierge Marie, la garde de sa virginité, vous qui pouvez tant auprès
de Jésus et de Marie, demandez-leur et obtenez-moi cette grâce (on expose ici la grâce désirée). Jésus, Marie,
Joseph, faites que pour vous je vive, pour vous je souffre et que pour vous je meure: que tout soit vôtre, que
rien ne soit mien. Ainsi soit-il.
Prière à Jésus Crucifié
Me voici, ô bon et très doux Jésus, prosterné en votre présence. Je vous prie et je vous conjure avec toute
l'ardeur de mon âme d'imprimer dans mon coeur de vifs sentiments de foi, d'espérance et de charité, un vrai
repentir de mes fautes et une volonté très ferme de m'en corriger ; tandis qu'avec un grand amour et une
grande douleur, je considère et contemple en esprit vos cinq plaies, ayant devant les yeux ces paroles que le
prophète David vous faisait dire de vous-même, ô bon Jésus : « Ils ont percé mes mains et mes pieds, ils ont
compté tous mes os » (Ps. 21).
Réciter ensuite un Notre Père, un je vous salue Marie et un Gloire au Père aux intentions du Souverain
Pontife.
(Indulgence plénière, les vendredis de Carême, après la communion, devant la représentation de Jésus-Christ
crucifié ; indulgence partielle, en action de grâce après la communion).
Prière
Par vos Plaies Divines, ô Seigneur, je demande le triomphe et l'exaltation de la Sainte Église, votre épouse,
dont le Souverain Pontife en est le chef visible; l'extirpation de l'hérésie et de l'idolâtrie, la paix entre les
nations, le conversion des pécheurs, je vous recommande tous mes parents, amis, ennemis, mes bienfaiteurs
spirituels et temporels, tous ceux qui prient pour moi, et qui me demandent de ne pas les oublier dans mes
prières, particulièrement tous les associés et les bienfaiteurs du Sanctuaire et des oeuvres de Pompéi et tous
les membres de la Pieuse Union pour Agonisants créé en Sanctuaire de Pompéi. J'offre cette indulgence aux
âmes du Purgatoire.
Prière à la Vierge du Saint Rosaire de Pompéi pour implorer son amour et sa protection
durant la vie et la mort
O Marie, Mère Immaculée de Jésus, ma tendre Mère, Reine du Très Saint Rosaire, vous qui avez daigné
choisir pour demeure la vallée désolée de Pompéi, pour illuminer le monde de la lumière de vos grâces et de
vos miséricordes, daignez poser sur de moi vos yeux remplis de compassion et acceptez-moi comme votre
serviteur et comme votre enfant qui vous aime et qui vous dit à haute voix: « Mère de Miséricorde! »
Ecoutez mes gémissements: que vos pas immaculés m'ouvrent le chemin de la pureté et de la paix. Que
sonne à mes oreilles la douceur de votre voix, ô ma douce Dame, car vos paroles sont celles de la vie.
Ouvrez vos mains pleines de grâce, et secourez votre indigne serviteur indigne, qui vous appelle, délivrez-le
des pièges de ses ennemis. Etendez jusqu'à moi les douces chaînes de votre couronne, avec lesquelles vous
attirez à vous les coeurs les plus rebelles et rendez mon coeur captif afin qu'il ne s'éloigne plus jamais de vous.
O Rose de toute pureté, que l'odeur de vos parfums me porte à l'amour du Paradis. O chère Rose du Seigneur,
je soupire d'amour et de douleur. Attendrissez mon coeur par vos larmes; touchez-le par votre compassion;
rendez-le sensible à vos douleurs et fortifiez-le par votre grâce. O Marie, Mère pleine de grâces, priez pour
moi. Prenez-moi comme votre serviteur. Faites que je me confie toujours à vous, que je pense toujours à
vous, que je fasse toujours appel à vous, que je vous serve toujours vous, que je vous aime toujours. Que
pour vous, je vive, j'agisse, je souffre et je meure. Et à l'heure de la mort, délivrez-moi du démon, et
conduisez-moi à Jésus, votre Fils et mon juge. O Coeur Immaculé de la Mère de Dieu, source inépuisable de
la bonté, de douceur, d'amour et de miséricorde, prenez mon coeur, rendez-le au vous. Purifiez-le, sanctifiezle,
détachez-le de l'amour des créatures et que le feu divin qui vous consuma puisse consumer mon coeur
dans le temps et dans l'éternité. Ainsi soit-il.
Memorare à la Vierge de Pompéi
Souvenez-vous, ô très miséricordieuse Vierge du Rosaire de Pompéi, qu'on a jamais entendu dire que qu'un
de vos dévots qui ait, par le Rosaire, demandé votre aide ou imploré votre secours, ait été abandonnée.
Animé d'une telle confiance, je viens à vous, ô Mère de Miséricorde, Vierge des vierges, puissante Reine des
Victoires. Gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne à vos pieds en implorant la miséricorde,
en demandant grâce. Ne rejetez pas ma prière, ô Mère du Verbe, par votre Sacro Saint Rosaire, par la
prédilection que vous avez montré pour le sanctuaire de Pompéi, écoutez-moi et exaucez-moi. Ainsi soit-il.
Dire trois fois: Reine du Très Saint Rosaire, priez pour nous. Réciter ensuite les Litanies de la Sainte Vierge.
Une prière pour la glorification du bienheureux Bartolo Longo. Un Ave pour tous les associés du Sanctuaire
de Pompéi dispersés à travers à travers le monde et qui se recommandent à nos prières, un Ave au Coeur
Immaculé de Marie pour la conversion des pécheurs, avec les invocations suivantes: Doux coeur de Marie,
soyez mon salut. Refuge des pécheurs, priez pour nous, O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui
avons recours à vous. Notre-Dame du Rosaire de Pompéi, priez pour nous. Bénie soit la Sainte et Immaculée
Conception de la Bienheureuse Vierge Marie Mère de Dieu. Enfin, on demande la bénédiction à Jésus, Marie
et Joseph.
Grâce de la Très Sainte Vierge de Pompéi
A Manduria, la veille du premier samedi
Un fait surnaturel survint le soir du vendredi 29 juin 1888, dans la ville de Manduria dans la province de
Lecce. Le 30 Juin, dans le Sanctuaire de Pompéi aussi bien que dans de nombreuses villes italiennes et
étrangères, commençait la pieuse pratique des Quinze Samedis du Saint Rosaire, préparatoire à la grande fête
solennelle du mois d'octobre. Ce fut donc la veille du premier samedi du Saint Rosaire que la Reine Céleste
voulut donner à la population de Manduria une attestation de sa satisfaction pour le saint exercice que lui
dédient ses fils bien-aimés, pendant trois mois consécutifs, dans le le Sanctuaire de Pompéi et dans mille
autres lieux du monde. Angela Massafra, jeune fille de vingt-quatre ans, était alitée depuis déjà trois ans était
dans son lit, souffrant d'une paralysie interne. Toute contorsionnée et couverte de plaies, elle en était arrivée
aux derniers degrés de la consomption avait atteint le niveau de consommation. Les Médecins l'avaient
condamnée et au cours de la deuxième quinzaine de juin, on lui administra le Saint Viatique et l'Extrême
Onction. Bien que déjà préparée à mourir, elle n'avait toutefois point perdu sa confiance en Notre Dame de
Pompéi à laquelle elle se recommandait sans cesse. Elle se trouvait donc ainsi réduite quand un soir, elle vit
entrer dans sa chambre une dame inconnue qui s'approcha de son lit comme pour lui faire une visite puis
s'éloigna sans rien dire. Elle en parla à ses parents qui ne virent dans ce récit qu'un effet d'hallucination
produit par la fièvre. Mais le 29 juin, en état de veille, elle revit cette même dame, lumineuse et vêtue de
blanc, qui entre de nouveau dans sa chambre avec un air bon et compatissant. La jeune fille effrayée ne
savait que penser d'une aussi mystérieuse apparition. Puis la dame inconnue se leva, et posant sur le lit de la
malade un vase d'albâtre rempli de fleurs semblables à des lys, en répandit silencieusement une partie. Les
lys épars étaient au nombre de quinze, et sur chacun d'eux Angela lut ces deux mots: « Quinze Samedi ». La
dame lui adressa alors la parole. Que lui dit-elle? Nous ne le savons pas car son confesseur a jugé opportun
de ne pas le révéler. Nous savons seulement qu'elle se fit reconnaître comme la Vierge de Pompéi et qu'elle
lui assura que la dévotion des Quinze Samedis lui était particulièrement agréable et qu'elle accordait de
grandes grâces à tous ceux qui la pratiquent. Puis, pour lui donner une preuve matérielle de sa Charité, la
Madone, levant le voile dont elle avait la tête recouverte essuya, avec ce voile, la sueur du visage de la
pauvre malade; enfin, rassemblant les lys épars sur le lit, elle quitta la chambre à pas lents, laissant derrière
elle une trainée lumineuse. Angela en demeura abasourdie et comme hors d'elle-même; elle avait l'intuition
d'être guérie et attendait impatiemment que je jour soit revenu pour se lever. Et en effet, le matin du 30 Juin,
premier des Quinze Samedis, la jeune fille se leva, s'habilla et marcha: elle était véritablement guérie. Le
médecin lui-même, M. Tommaso Massari, cria au miracle; car, après l'avoir examinée, il constat que toute
trace de maladie avait disparu. Angela se rendit aussitôt à l'église pour remercier Dieu et sa Très Sainte Mère.
Sa démarche était assurée et elle avait tout l'aspect d'une personne en bonne santé. Le miracle fut aussitôt
connu; la population de Manduria tout entière en fut le témoin et la confiance en Notre Dame de Pompéi
devint dés lors illimitée. Le Docteur Tommaso Massari, qui avait soigné la malade, et Monsieur l'Abbé
Leonardo Tarentini, son confesseur, qui lui avait administré les derniers sacrements, nous envoyèrent le
procès-verbal de la guérison. Angela vint aussitôt à Valle de Pompéi, et nous avons entendu de sa bouche les
détails relatifs à la mystérieuse apparition. Ces deux importantes attestations peuvent être lues, littéralement
rapportées, dans le périodique « Le Rosaire et la Nouvelle Pompéi », cahier de Septembre, année 1889.

Deuxième samedi
Deuxième Mystère Joyeux
La Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie à sa cousine Élisabeth (Luc 1,39-56)
La grâce de l'Esprit Saint n'admet pas de longs retards: elle veut une fidèle concordance et exige une
résolution immédiate. Et Marie, docile à l'inspiration de l'Esprit Divin, se conforme aussitôt à la Volonté de
Dieu. Dès qu'elle a conçu en son sein le Rédempteur des hommes, elle est prête à satisfaire son désir de bénir
le genre humain de détruire le péché. Dieu voulait sanctifier le Précurseur Jean, lié au péché originel,
manifester la gloire et la puissance de son fils dès les premiers moments de son Incarnation et combler
remplir les deux mères d'une nouvelle allégresse et de nouvelles grâces. Marie, pleine de l'amour de Dieu et
de charité envers son prochain, malgré le chemin malaisé, les voies difficiles, sa jeunesse, sa fragilité de
femme, son état présent de Mère du Fils de Dieu, quitte rapidement son humble chambre de Nazareth en
Galilée, et à entreprendre le voyage long et éprouvant voyage, qui la conduira à Hébron, sur les monts de
Judée. O mon âme, combien de bonnes inspirations tu as du refouler en toi, mon âme, qui répondaient
certainement à des desseins précis de Dieu en vue de sa propre gloire, et de ton propre ton salut et de celui de
ton prochain. Regarde: Élisabeth, qui a déjà atteint un certain âge, attend un enfant et elle a besoin d'une
confidente et la console. Et la Vierge aimante, qui dépasse les Séraphins en amour et en beauté, décide de
venir aussitôt la trouver; elle ne perd pas son temps durant le voyage, au contraire, elle brûle les étapes, car
nul stimulant n'est plus fort que la charité envers son prochain. L'amour de Dieu, quand il règne dans un
coeur, n'est jamais oisif, il encourage toujours l'âme a faire le bien autour d'elle, sans égard à ses propres
préoccupations; car l'amour de Dieu et de son prochain est un seul et même amour qui s'adresse tantôt à la
cause, tantôt à l'effet, tantôt au Créateur tantôt à la créature. C'est cette vertu qui, seule, guide Marie et non
pas l'envie de distractions et de plaisirs, non pas le désir de voir ou d'être vue, ce genre de curiosité et
d'ostentation qui sont généralement les motifs principaux de nos visites. Reflète-toi ô mon âme, dans la
fervente et vraie charité de Marie: confonds-toi et reconnais que tu ne possède pas le véritable amour de
Dieu. O Mère Divine, Mère d'amour, montrez-moi votre immense charité; ayez pitié de moi, malheureuse
créature, qui trop souvent s'est montrée récalcitrante envers Dieu. Illuminez-moi de votre saint amour, et liezmoi
fortement par des chaînes pour que j'aime Dieu par-dessus tout et mon prochain comme moi-même.
Que de vertus Marie ne révèle-t-telle pas au cours de ce voyage! Vu sa profonde humilité, elle ne prend en
considération ni la grandeur de sa dignité ni l'énorme différence qui existe entre le Fils qu'elle porte et celui
que porte Élisabeth! La Servante du Seigneur ignore ce que veut dire le différentes classes de ma société et
leur étiquette, ces lois bizarres qui régissent le monde et qui n'ont été inventées que pour satisfaire notre
orgueil et notre vanité. Observe de quelle manière Marie salue Élisabeth. La vraie charité prévient les désirs
d'autrui, sans aucun intérêt temporel. Si la Charité divine ne nous satisfaisait pas par avance, si elle ne venait
pas au-devant de nos désirs chaque jour, aurions-nous connu Dieu? Penserions-nous à Lui? A cette salutation
de Marie, à cette voix devenue partie intégrante du Verbe de Dieu, s'ensuit le plus grand de tous les miracles:
Jésus, du sein de sa mère, sanctifie l'âme de Jean ce qui le fait exulter dans le sein de sa mère, puis Jésus
remplit Élisabeth de l'Esprit Saint. Et ceci parce que Jésus, tout d'abord, manifeste sa vertu divine envers les
autres créatures par l'intermédiaire de sa mère avant de la manifester par lui-même. Et c'est ainsi que la
présence de Jésus-Christ dans le Très Saint Sacrement de l'autel produit les plus admirables effets sur les
vrais fidèles. Apprends, ô mon âme, que ce que tu attends du Ciel ne peut venir que par l'intermédiaire de
Marie. La première grâce communiquée aux hommes par le Verbe incarné, il l'a faite depuis le sein de Marie
et par l'intermédiaire de sa voix. O Mère de toutes les grâces, combien votre voix est puissante! Faites-la
résonner dans mon coeur, et tout au moins, faites-la entendre à votre Fils en ma faveur! O Vierge Sainte
comment puis-je vous louer et vous célébrer dignement? Je l'apprendrai d'Élisabeth et durant toute ma vie, je
m'exclamerai avec elle, à haute voix: « « Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et béni est le fruit de votre
sein! » (Luc 1, 42). Comment l'hérésie peut-elle blâmer les hommages que nous rendons à la Mère de Dieu,
honneurs inspirés par l'Esprit Saint et inséparables de ceux que nous rendons à son Fils?
Élisabeth poursuit: « Et comment m'est-il donné que vienne a moi la Mère de mon Seigneur? » (Lc 1,43).
Élisabeth, qui connaît bien la grandeur du Fils de Marie, l'appelle Seigneur... Avons-nous les mêmes
sentiments envers Jésus-Christ, lorsque Celui-ci nous rend visite dans la Communion? Sa divine présence
aussi bien que sa grâce dans le merveilleux Sacrement de son Corps et son Sang nous font-elles éprouver les
mêmes sentiments de joie, de foi et d'humilité? Élisabeth, sous l'effet d'une lumière divine, reconnaît en
Marie, la Mère de Dieu, et elle ajoute: « Oui, bienheureuse celle qui a cru en l'accomplissement de ce qui lui
a été dit de la part du Seigneur! » (Lc 1,45). Chaque chose viendra en son temps. C'est alors que Marie,
pleine de lumière et de grâce, de reconnaissance et d'amour, l'âme réellement humble, confiante dans les
bienfaits de Dieu, pénétrée de ses miséricordes, se met à chanter ce Cantique divin, en signe reconnaissance
et d'amour, de prophétie et de louange pour les dons de Dieu. Elle nous instruit sur le présent et nous prédit
ce qui adviendra au cours des générations futures: « Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit trésaille de
joie en Dieu mon Sauveur parce qu'Il a jeté les yeux sur l'abaissement de sa servante. Oui désormais toutes
les générations me diront bienheureuse » (Luc 1, 46-48). Elle évoque tous les bienfaits de Dieu dans le passé:
« Il a déployé la force de son bras, il a dispersé les hommes aux coeurs superbes » (Luc 1, 51). Elle prédit
l'avenir et la foi que le peuple a dans les promesses de Dieu pour les siècles à venir jusqu'à la fin du monde: «
Sa miséricorde s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent.... selon ce qu'il avait annoncé à nos pères, en
faveur d'Abraham et de sa race à jamais! » (Lc 1, 50 et 55). O mon âme, quand tu te laisse éblouir par de
fausses splendeurs ou par des illusions de grandeur toutes humaine, reconnais que seul est grand et tout doit
se rapporter seulement Dieu à sa gloire. Quand la soif des plaisir t'attire pense que seulement en Dieu il y a la
vraie certitude, les plaisirs purs et durables. Quand le venin de l'orgueil ou de l'amour propre t'entraîne,
considère ton néant et rappelle à ton coeur le souvenir humiliant de tes propres péchés, ce qui était impossible
ce qu'il pour Marie car elle était immaculée. O Marie, dès ce moment, vous vous êtes montrée la vraie Mère
de toutes les grâces et j'espère à présent que par la vertu de ce mystère de votre Rosaire, vous me donnerez la
grâce d'aimer grandement Jésus et de sauver mon âme, car vous êtes la dispensatrice universelle des grâces et
aussi l'Espérance de tous et mon Espérance. Je remercie Dieu qui m'a fait comprendre que je dois mon Salut
aux mérites de Jésus-Christ et à votre intercession. Ô Marie, priez pour moi, et recommandez-moi à votre
Fils. Vos prières ne peuvent pas être refusées car ce sont les prières d'une mère à un fils qui l'aime. Mieux
que moi vous connaissez mes misères et mes nécessités car je ne sais plus quelles sont les grâces dont j'ai
besoin. Je m'abandonne donc à vous, je vous fais confiance en vous devez me sauver. Ainsi soit-il.
Vertu: La Charité
Pratique: Exercez votre charité envers votre prochain en visitant les hôpitaux et tous les endroits ou se
trouvent des malheureux, des malades ou des prisonniers, ou en secourant les pauvres.. Parlez de Dieu durant
vos moments de détente et durant vos visites de courtoisie. Secourez aussi les âmes du Purgatoire par des
Rosaires, des communion, des Messe, des indulgences, des aumônes et des mortifications. Dans le
Sanctuaire de Pompéi, pour chaque Messe célébrée à n'importe quel Autel, une âme est libérée du Purgatoire.
Une oeuvre très profitable à votre salut et au soulagement de ces pauvres âmes est l'acte dit « héroïque par
lequel nous nous désistons en leur faveur du mérite de toutes nos bonnes oeuvres.
Oraison jaculatoire: O Marie, vous qui êtes bénie entre toutes les femmes, visitez mon âme et sauvez-la.
Prières avant la Communion du deuxième samedi
J'adore, ô Jésus, la grandeur de vos desseins, de votre sagesse et de votre dessins de votre miséricorde. A
peine descendu sur la terre, vous avez voulu accomplir votre premier prodige, par l'intermédiaire de votre
Mère, Marie, pour la faire connaître au monde comme notre Avocate et la dispensatrice de vos grâces: que
vous soyez soit béni! Une seule visite apporta de l'allégresse chez Élisabeth, sanctifia Jean encore dans son
sein, consola Zacharie qui se mit à louer Dieu. Que de bienfaits ne dois-je donc pas espérer ce matin, moi qui
recevrai la visite du Fils de Dieu, l'Auteur de toutes les grâces? Mais je sais très bien que vous ne les
accordez que par l'entremise de votre Mère, qui est la Mère de tous les hommes, l'Avocate des pécheurs. Eh
bien, ô Vierge sainte, accomplissez ce matin votre devoir de coordinatrice. Venez vite visiter la pauvre
demeure de mon âme, et portez-y Jésus; qu'il vienne y résider et en prendre possession. Votre visite et la
sienne, j'en suis certain, ne seront pas infructueuses. La Mère de la grâce, bénie entre les femmes, ne peut pas
manquer de pitié à la vue de tant de misère et de désolation. Mon âme est atteinte de nombreux maux,
d'affection déréglées, de mauvaises habitudes et souffre des péchés commis. Ces maux virulents me portent
peu à peu vers une mort éternelle. Mais vous, ô Trésorière de Dieu, vous pouvez me l'enrichir, vous pouvez
me la guérir ce matin par les Chairs Immaculées et le sang précieux de votre Fils. Ici, je confesse mon
indignité: je ne suis pas digne de votre visite, mais dites une seule parole à votre ton Fils béni et je serai
purifié. O Marie, vous êtes Bienheureuse car vous avez cru: prêtez-moi donc votre Foi, votre pureté, votre
humilité, votre Charité. O Élisabeth, vous qui avez été pleine de l'Esprit Saint, faites-moi participer à votre
allégresse et à votre humilité. O Jean-Baptiste, sanctifié par le son de la voix de Marie, couvrez-moi de votre
sainteté, afin que je reçoive plus dignement la visite de Jésus et de Marie dans mon coeur. O Saint Joseph,
époux de Marie, avec vos affections si pures, accompagnez-moi maintenant que je vais recevoir Jésus des
propres mains de sa très pure Mère. Et vous, anges du Seigneur, qui avez accompagné votre reine des Monts
d'Hébron, et qui avez été témoins du premier prodige de Jésus, accompagnez-moi et soutenez-moi en cet
instant où Dieu, dans sa bonté infinie s'abaisse à visiter sa créature pour l'élever jusqu'à lui!...
On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
Pompéi (voir au 1er samedi)
Prières après la Communion
Qui me donnera les paroles de gratitude et de reconnaissance, ô mon bon Jésus, pour vous remercier de
l'immense faveur que vous me faites aujourd'hui? comment avez-vous pu vous abaisser autant pour visiter
cette âme misérable qui est la mienne? Oh, comme j'aimerai avoir l'affection, la reconnaissance, la foi, la
piété, et l'humilité d'Élisabeth et de Zacharie, pour vous louer dignement ô mon Dieu! Mais puisque vous
êtes en moi ô mon adorable Sauveur, je voudrai avec eux vous louer et vous remercier: D'où me vient ce
bonheur que mon Seigneur et mon Dieu vienne à moi?... Béni soit le Seigneur, Dieu d'Israël qui a visité son
peuple et a tout fait pour sa rédemption. Oui, mon Jésus, je vous vénère, je vous adore, je vous remercie et je
vous aime. Je joins vous remercie mes bénédictions à celle des Anges et les Saints qui sont au ciel, à celle
des âmes des justes qui sont sur la terre, à toutes les bénédictions que vous donneraient les futures créatures
si elles étaient sauvées et sanctifiées. Je vous aime de toute mon âme. J'entends vous aimer à chaque instant
de ma vie. Je voudrais vous remercier en vous donnant toutes mes bénédictions et tout mon amour, en
réparant les fautes commises par ceux qui blasphèment, outragent et vous renient, ô mon Dieu, mon
Créateur, mon Sauveur et mon Rédempteur. Enfin, Je veux vous aimer avec votre propre Coeur, avec l'amour
que vous portez à la Sainte Trinité, à votre Mère la Vierge Marie, avec l'amour que vous avez pour moi, car
vous vous êtes fait homme, pour moi vous êtes mort sur la croix et pour moi vous restez dans ce Sacrement.
Et vous, Mère de toutes les grâces, ma très chère Mère, daignez me visiter. Je ne vous demande pas de me
faire cette grâce visiblement comme vous l'avez fait à tant de vos serviteurs et dévots, mais par votre grâce,
par votre amour, par votre protection, avec votre Jésus, afin qu'il ne me soit plus jamais enlevé et que je ne
l'offense plus jamais. Faites entendre à mon coeur votre douce voix de Mère et Reine de toutes les grâces afin
qu'enivré par tant de douceur, il soit dégoûté de tous les plaisirs des sens et de la terre, et que son seul plaisir
soit de vous aimer et de vous servir. Visitez-moi surtout quand je serai sur le point de mourir. Défendez-moi
alors de mes ennemis, et conduisez-moi vous-même à Jésus, afin qu'avec Lui, je vous loue, je vous aime et je
vous bénisse éternellement. En attendant, je ne me laisserai jamais de répéter aujourd'hui le cantique de vos
prophéties: Mon âme exalte la grandeur du Seigneur.
On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
Grâce de la Très Sainte Vierge du Rosaire de Pompéi
Flavia Cilea, Soeur de la Charité, malade depuis 12 ans, après avoir accompli les Quinze Samedis,
est guérit en pénétrant dans le Sanctuaire de Pompéi.
Une soeur de la Charité, dénommée Flavia Cilea, vivait, en 1887, à San Nicola la Strada, un petit bourg près
de Caserte, dans un orphelinat dirigé par les émérites Soeurs de la Charité. De faibe constitution et exténuée
par de trop gros efforts, Soeur Flavia fut prise de violentes douleurs à l'épine dorsale au mois de septembre
de la même année. Le Docteur Luigi Menditto, médecin traitant de cette pieuse institution, après l'avoir
examinée, révéla à la Supérieure Provinciale, le triste avenir de la malade. La pauvre soeur Flavia était
atteinte de tabès, une terrible maladie de la colonne vertébrale qui non seulement amène la paralysie des
jambes mais porte aussi à la tombe. Les Supérieures, à la fois effrayées et effondrées par ce diagnostique
pessimiste, mirent en oeuvre tout ce que la charité pouvait leur suggérer. Mais tous leurs soins soins
affectueux se révélèrent vains et tous les remèdes inutiles si bien que l'état de Soeur empira de jour en jour,
de mois en mois, d'année en année et qu'elle se réduisit à un état pitoyable. Elle fut visitée par le célèbre
Professeur Salvatore Tommasi, qui affirma qu'elle était affectée d'une myélite avec sclérose en plaques,
maladie de très mauvaise nature, et de plus, incurable et qui l'aurait fait souffrir d'une manière indicible. Et
en effet, peu de temps après, la pauvre malade commença à avoir des souffrances inouïes. Elle avait des
névralgies aigües à la tête, des douleurs atroces à la poitrine et aux épaules, et de continuelles attaques au
coeur, devenu faible par suite de sa maladie de la colonne vertébrale. Brisée par des souffrances qui ne lui
laissaient aucun répit, affaiblie par une totale absence de nourriture due à un manque d'appétit et surtout à
une digestion difficile, elle se trouvait dans un tel état d'abattement qu'elle n'avait plus la force, je ne dis pas
de parler, mais de formuler une pensée. A cela il faut ajouter le fait que ses jambes s'étaient paralysé au point
qu'elle ne pouvait plus marcher ni même tenir debout. Dans cette région, on n'avait pas encore entendu parler
de la récente fondation du sanctuaire dédié à la Très Vierge du Rosaire, à Valle de Pompéi. On ignorait les
prodigieuses guérison effectuéesn par notre très puissante Mère. Et on n'avait donc pas la moindre dévotion
au prodigieux titre de Notre-Dame de Pompéi. Jusqu'à ce qu'un jour, Soeur Vincenza Maria Palmieri, une
soeur bonne et simple, raconte à ses consoeurs qu'elle avait rêvé que la Très Sainte Vierge du Rosaire, était
entrée dans la chambre de Soeur Flavia, s'approchant du lit, elle s'était adressée à la malade en ces termes: «
Prie et aies foi en moi et tu guériras ». A ce récit, Soeur Flavia, qui sentait déjà venir la mort, répondit à Soeur
Palmieri et aux autres Soeurs présentes: « Vous vous trompez: la Vierge veut me prendre avec elle.... parce
que je vais bientôt mourir. » Peu de temps après, certainement par un fait de la Providence, arriva un
fascicule du périodique « Le Rosaire et la nouvelle Pompéi ». il fut a immédiatement donné à la patiente, qui
se mit à le lire avec beaucoup d'intérêt. Ce fascicule relatait le merveilleux miracle obtenu par Fortunatina
Agrelli de Naples, le 8 Mai 1884, après une apparition de la Très Sainte Vierge du Rosaire de Pompéi qui
avait enseigné à la jeune mourante napolitaine comment obtenir d'elle les grâces. Un grand étonnement fut la
première expression de Soeur Flavia. Puis, poussée par un certain espoir, elle se mit aussi à prier avec toute
l'ardeur qu'elle pouvait. Et elle a commencé la première neuvaine, puis la seconde, et puis aussi la troisième,
et tous les jours, elle récitait le Rosaire en entier, avec ses quinze dizaines, conformément aux indications
données par la Vierge Marie à Fortunanita Agrelli. Le vénérable confesseur de la Communauté, l'illustre Don
Raffaele Michitto, l'encouragea à continuer ses prières à la Madonne de Pompéi, et lui conseilla de se
confesser. Mais le Seigneur, pour ses raisons seulement connues de lui, ne voulut pas l'exaucer: au contraire,
son état empira à tel point, qu'en avril 1887, elle fut prise d'une méningite mortelle, de douleurs fulgurantes
aux jambes accompagnées de fortes contractions, et de paralysie laissant présager sa mort prochaine. Les
Saints Sacrements et l'Extrême Onction lui furent administrés. Mais dans l'âme de soeur Flavia continuait à
briller une foi indicible en la Madonne, car elle seule pouvait la guérir. En effet, après l'extrême Onction, elle
eût un regain de force, et entreprit, du mieux qu'elle le put, et avec un fervent courage, la dévotion si agréable
à la Madonne de Pompéi, les Quinze samedis du Rosaire, et sans interruption, elle récita les neuvaines pour
implorer grâces dans les plus désespérées. Les faits justifièrent les espoir! En effet, à peine terminés les
Quinze samedis, la malade se sentit mieux. Mais Madonne ne voulut pas accorder pleinement la grâce au
terme de ce pieux exercice, car elle voulait récompenser la foi et la confiance de ces bonnes soeurs ici-même,
dans le lieu de sa prédilections, dans le sanctuaire de ses miséricordes. Soeur Flavia, se sentant déjà mieux,
voulut sortir lit, mais comme elle ne pouvait encore marcher, elle demanda à la Vénérable Supérieure de la
faire porter à Pompéi car elle voulait rendre visite à la Sainte Vierge dans son Temple de Pompéi. Mais,
craignant que ce long voyage soit trop pénible pour elle, ni la Supérieure, ni le médecin ne consentirent à la
laisser partir. En revanche, ils jugèrent opportun de l'envoyer à Portici, station où se rendaient les
pensionnaires pour les cures balnéaires. Durant leur séjour, un beau matin, la Supérieure dit soudainement: «
Soeur Flavia vous pouvez aller à Pompéi ». Deux Soeurs l'ajustèrent donc sur une chaise puis la portèrent
dans un carrosse fermé et la conduisirent au Sanctuaire si désiré. Lorsqu'elles y arrivèrent, Soeur Flavia,
aidée par les deux Soeurs qui l'accompagnaient, descendit du carrosse et entra dans l'église. Et oh, merveille!
Elle entra dans cette arche Sainte, que Dieu a rendu probatique. Parcouru toute l'église dans le sens de la
longueur, sans en ressentir ni douleur, ni fatigue. Elle se prosterna et vénéra toute en pleurant notre Sainte
Mère, puis communia. Et c'est à cet instant-là que prit fin cette longue et obstinée maladie qui l'avait
horriblement fait souffrir durant douze années; et elle commença dès ce moment-là, à rendre les plus vives
actions de grâces envers cette auguste Reine du Rosaire de Pompéi. Avec grâce et avec ferveur, elle confessa
publiquement la faveur que lui fit notre Reine du Rosaire de Pompéi. Ce fait extraordinaire fut publié dans «
Le Rosaire et la Nouvelle-Pompéi », cahier de septembre 1889, accompagné des attestations dûment signées
de la supérieure des Soeurs de la Charité, Soeur Angelica Cerri, du Confesseur de l'Institut, le Révérend
Chanoine Raffaele Michitto, ainsi que de l'attestation du Très illustre Evêque de Caserte, Monseigneur Errico
dei Marchesi De Rossi, et de l'attestation du médecin traitant, le Docteur Luigi Menditto.

Troisième samedi
Troisième Mystère Joyeux
La Nativité de Notre Seigneur (Luc 2, 1 14)
Enfin arriva l'heure où le Verbe Incarné, issu d'une vierge, devait naître et apparaître au monde, et sa joie est
telle le Prophète la compare à un géant qui prend le départ pour quelque grande actions: Il bondit, dit-il, et
tout comme un géant s'achemine. Saint Luc l'Evangéliste en fait le récit suivant: «Or il advint, en ces jourslà,
que parut un édit César Auguste, ordonnant le recensement de tout le monde habité. Ce recensement, le
premier, eût lieu pendant que Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous allaient se faire recenser, chacun
dans sa ville. Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth, en Judée, alla à la ville de David qui
s'appelle Bethléem, parce qu'il était de la maison et de la lignée de David, afin de se faire recenser avec
Marie, sa fiancée, qui était enceinte » (Luc 2, 1-5). Marie et Joseph, obéissent donc aux puissances terrestres.
La route était longue et pénible à cause des rigueurs de l'hiver. Marie et Joseph arrivèrent enfin à Bethléem,
fatigués par leur voyage. De combien de patience et de résignation durent-ils faire preuve en ne recevant que
des refus dans cette ville de David: Pas une seule maison, pas un seul hôtel ou passer la nuit. Ils poursuivent
leur marche dans la ville, en parcourent tous les quartiers: tout est déjà plein d'étrangers. Ils retournent leur
pas, prient, sollicitent, mais en vain. Parents, amis, connaissances, tous restent sourds à leur voix: ils ne
reçoivent que des refus de toutes parts. O sainte pauvreté! Etes-vous une vertu si rare pour ne trouver
personne pour vous accueillir dans misérable monde? La pauvreté est en effet une chose bien méprisable et
honteuse aux yeux des hommes, mais combien elle est précieuse aux yeux de Dieu. « Or il advint, comme ils
étaient là, que les jours furent accomplis où elle devait enfanter » (Lc 2, 6). Elle est avertie de ce moment,
non par les douleurs comme il se passe pour les autres femmes, mais par l'accroissement de son amour et de
son ardent désir d'admirer de ses yeux et de serrer dans ses bras le Fils unique de Dieu son fils à elle.
Cependant, dans quelle pénible situation ne se trouve-t-elle pas pour recevoir le Fils de Dieu! Et dans quelles
angoisses Joseph se trouve-t-il! Le froid, la nuit, l'obscurité, la présence d'une foule d'étrangers, le tumulte,
tout cela ne fait qu'accentuer leur peine, leur embarras et leur fatigue. Et pourtant pas une parole de plainte
ne leur échappe! Mieux instruits que les autres hommes sur les desseins secrets de Dieu, ils savent seulement
que ceux que Dieu destine à la réalisation de ses plus grandes entreprises doivent être soumis aux épreuves
les plus dures.
Admire, ô mon âme, leur pauvreté. Exclus de toutes les foyers d'accueil en raison du nombre de leurs
occupants, c'est à travers les rues sombres et les âpres sentiers qu'ils parviennent à la campagne. L'unique
refuge qui s'offre au plus grand personnage de la terre est une étable! Dieu guide à cet endroit être les plus
saints les plus chers qu'il n'ait jamais créés, Marie et Joseph. Ils reconnaissent la main qui les dirige et
l'adorent avec amour et résignation. Et pour récompenser leur fidélité, le Seigneur les comble de faveurs les
plus remarquables et comme consolation il leur donne l'assurance qu'ils seront les premiers à voir le Verbe de
Dieu fait chair. C'est dans un coin de ce refuge, assez confortable la naissance d'un enfant destiné à mourir un
jour sur une croix, que le 25 décembre, Marie entre dans une profonde contemplation profonde. Toujours
égale à elle-même, à savoir Vierge et immaculée, elle devient véritablement Mère lorsqu'elle met au monde
son fils, héritier et premier né, et Chef de la Maison de David. Le Verbe incarné, par sa propre vertu divine,
pareil à un rayon de soleil qui pénètre par la fenêtre sans en briser le cristal, entre dans le monde, à travers la
Vierge Marie, dans un tout petit corps, mais infiniment beau. Et qui saurait décrire, avec des les mots, les
sentiments qu'éprouvent dans leur coeur Marie et Joseph en cet instant? Les Anges reconnaissent et adorent
l'Enfant nouveau né comme leur Seigneur et ayant appelés les bergers, ils chantent: "Gloire à Dieu au plus
haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu'il aime» (Lc 2, 14). Contemple, ô mon âme, la Reine du
Ciel et la terre. Elle enveloppe le Créateur du Ciel et de la terre dans de pauvres linges et elle le couche dans
une crèche qui lui sert de berceau. Et voilà qu'elle appelle son chaste époux et, ensemble, ils rendent à
l'Enfant les premières adorations que la terre ne lui a jamais rendues! Soyons heureux en compagnie de cette
Mère divine et de Saint Joseph: unissons nos louanges aux leurs! Essayons surtout d'imiter leur pauvreté,
leur résignation, leur patience, leur soumission et leur fidélité envers les desseins de la divine Providence. O
Sainte Divine Providence, que vos desseins sont admirables, même si, aux yeux de ce monde troublé, elles
peuvent sembler n'être que l'effet du hasard! Par son édit, l'Empereur accomplit les desseins de sa politique et
sa vanité. Et c'est la raison pour laquelle Marie se rend à Bethléem où Jésus naîtra pour accomplir la
prophétie qui indique cette ville comme son lieu de naissance. Par avance, Jésus est inscrit dans les registres
de l'Empire afin que toutes les nations de la terre sachent quels furent le lieu et la période de sa naissance et
qu'il est le Fils d'Abraham et l'héritier de David. Jésus né dans une étable et il a été mis dans une crèche
mangeoire pour devenir le fondateur d'un empire éternel qui doit soumettre le monde aux lois de l'humilité et
du détachement des richesses. Sur le plan charnel, tout semble n'être que l'effet du hasard, parce que l'homme
animal humain ne peut s'élever du visible à l'invisible, et il ignore donc la raison essentielles de toutes
choses, et il sait voire Dieu comme le Maître Providentiel du monde. Ah, Seigneur, je reconnais et adore
votre Divine Providence! Les hommes sont aveugles dans leurs jugements. Mais moi, quelque soit l'état de
privation, de contradiction et d'humilité dans lequel je puisse me trouver, je saurai toujours chaque fois
reconnaître que ces états me viennent de vous et qu'ils sont les signes-mêmes d'une ineffable Providence qui
remet tout en ordre pour mon bien et pour votre gloire.
Mais après tout, qui est donc ce Jésus né dans une crèche ? C'est notre Dieu, mais un Dieu vraiment
caché, comme Isaïe le définit égal à son Père pour ce qui est de la divinité et à moi-même pour l'humanité
excepté le péché. O charmant Enfant, la Foi révèle à mon coeur que vous êtes mon Sauveur et mon modèle!
Très tôt, vous me préparez à l'obéissance, à l'humilité, à la mortification, au détachement, à la sainte
pauvreté, au réel mépris de tout ce que le monde estime comme à la véritable estime de tout ce que le monde
méprise. Quelle éloquence dans les voix qui viennent de cette étable et de cette crèche! O grand Dieu!
L'Eternel est devenu un petit enfant qui a seulement un jour! Le Verbe créateur est une créature sans parole !
Le Tout-Puissant est un faible enfant ! Regarde, ô mon âme, ce petit coeur tendre, comme il est humilié par
cette crèche si dure de la crèche! Ses membres délicats ressentent déjà les rigueurs du froid; ses yeux doux
sont remplis de larmes, mais ce ne sont pas des larmes pour pleurer sur ses maux, mais pour laver vos
péchés! Et il, apprécies-tu à ce point les conforts de la vie terrestre pour les rechercher avec autant d'anxiété?
Jésus Christ a traité avec son corps pur et innocent avec beaucoup de dureté, se soumettant entièrement à la
volonté Divine, et toi, tu te complais dans la mollesse de ton corps plein de péchés qui les l'obstacle principal
à ton bonheur! Il a exigé que son corps, bien que saint et et délicat, soit mis à terre sur un peu de paille, parce
qu'il savait l'amour que nous portons à notre chair, et la fausse paix que nous croyons avoir par nos envies
pernicieuses et nuisibles qui mettent en danger notre salut. Et ceci nous fait perdre de vue toute l'importance
du fruit des souffrances que le Sauveur a dû endurer; ainsi que des mérites qu'il a acquis pour nous. Hélas,
gémissait Saint Bernard, nous ne serons jamais délivré totalement de notre amour-propre ci ce n'est qu'une
fois parvenus au Ciel. Si l'amour-propre, sans la faiblesse du corps, a déjà précipité une grand nombres
d'anges en enfer, qu'en sera-t-il donc de nous, créatures souillées qui s'abandonnent à leurs désirs charnels?
Je vous adore, ô Verbe incarné! Je vous adore, ô Fils du Dieu vivant! Je vous adore, ô vrai Dieu, revêtu de
ma chair et assujetti volontairement à mes misères. Entrez dans mon âme avec votre grâce et soyez mon réel
Sauveur. Comme suis-je ému par ces premières larmes que vous versez à la vue de tous les péchés du
monde! J'ai déjà sacrifié à mon corps et à la terre une grande partie de ma vie: ce qu'il m'en reste n'est pas de
trop pour gagner le ciel. Je veux commencez dès maintenant, à vous servir, ô mon Dieu ! Je suis pénétré de
douleur pour les péchés commis et je désire pleurer mes fautes avec vous. Mais c'est à vous, ô puissantes
larmes, qui ouvrez les portes du ciel, c'est vous qui devez m'ouvrir les yeux pour guérir la cécité de mon âme.
Lavez-moi, douces larmes, de toutes les taches que j'ai sur le coeur. O larmes qui pénétrez dans le coeur du
Père éternel, pénétrez également dans le mien et embrasez-moi de l'amour de Dieu, et de la haine de l'amour
profane. Marie, Joseph, je ne mérite pas d'être écouté: mais par votre intercession, j'espère pouvoir accomplir
mes résolutions.
Vertu: la Pauvreté
Pratique: Aimez la pauvreté, la frugalité dans vos repas vous contenant d'aliments communs, et aussi la
simplicité dans vos vêtements, laissant de côté le luxe et la vanité. Souffrez patiemment s'il vous manque le
nécessaire et habituez-vous à ne pas aspirer aux richesses et à ne pas en souffrir leur perte.
Oraison jaculatoire: O Marie, véritable Mère de Dieu, souvenez-vous que vous êtes également ma Mère.
Prières avant la Communion du Troisième Samedi
Venez en moi, ô mon Seigneur, daignez naître dans mon coeur; j'attends de vous la grâce de devenir humble
de coeur et d'esprit, détaché des choses matérielles, mortifié et obéissant comme vous dans la bergerie. Vous
vous êtes fait enfant, ô Divin Jésus, afin que je puisse devenir un homme parfait. Vous avez souffert d'être
enveloppé dans des langes pour me délivrer de tous les pièges du péché. Vous avez voulu être couché dans
une étable afin de m'admettre, pendant cette vie, à votre Autel et dans l'éternité à votre gloire. Vous êtes
descendu sur terre afin de m'élever jusqu'au ciel; et les refus dont vous avez souffert quand on vous refusait
une place dans les hôtels, m'assure une place dans votre paradis. Je vois bien, ô Seigneur: l'amour est ce qui
vous attire, et l'amour est ce que vous demandez en retour. En ce moment même vous venez à nous illuminer
de ce feu divin afin que nous ne soyons pas brûlés par un autre feu. Vous le propagez à tous ceux qui sont
perdus, et s'ils sont perdus c'est parce qu'ils ferment leur coeur à ces flammes que votre Coeur porte en lui.
Moi j'ouvre mon coeur, ô Seigneur, je l'abandonne entièrement à votre amour et mon seul désir est qu'il brûle
d'amour pour vous. Pourquoi est-ce que je ne possède pas un amour infini pour pouvoir vous aimer à
l'infini ? Mais vous, Enfant céleste pouvez me le donner, et c'est à ce titre que j'aspire à votre visite ce matin.
Venez donc, ô mon Salut: venez à ma gloire, venez, vous qui représentez le désir des éternelles collines
éternelles et le bonheur de votre créature, venez en ce coeur aride comme terre une déserte, dépourvu de tous
biens, et rempli de tous les maux. O Marie, vous qui n'avez point trouvé d'abri pour votre fils: le voici, je
vous offre celui de mon amour. Il est froid et inconfortable, c'est vrai, mais n'êtes-vous pas la Mère de Dieu
tout-puissante par la grâce ? Celle qui dispense tous les dons ? Transformez mon coeur et rendez-le semblable
au vôtre. C'est pas vos mains et par celles de Joseph que je désire recevoir aujourd'hui votre Fils, tout comme
le reçurent par vos mains les Bergers dévoués et les saints rois mages. O Saintes Bergers, vous qui êtes allés
à la Grotte sur l'invitation d' un ange, quels nobles exemples, vous me donnez là ! Vous vous empressez de
vous rendre, tous ensemble à l'étable! Sans même attendre le lever du jour, vous partez partez de nuit, vous
courez avec confiants, laissant votre troupeau à la garde de Celui qui vous a appelés ... Oh, comme je suis
loin de posséder votre ferveur! O mon âme, marche toi aussi avec empressement, et sans t'arrêter jamais, sur
le chemin indiqué par l'ange du Seigneur, qui est notre Prêtre sur terre. Si tu veux atteindre la perfection pour
laquelle Dieu t'appelle, tu dois le faire avec ferveur et sans hésitation. O sainte Mages, prêtez-moi votre foi.
Et vous, milices célestes, qui avez célébré le Messie, né en cette nuit extraordinaire, aidez-moi en ce moment
solennel et priez pour moi. Et vous, Marie, ayez pitié de ma misère! Et avec toutes les grâces que vous avez
reçues durant les neuf mois où vous avez porté Jésus en votre sein, obtenez-moi un coeur ardent pour le
désirer, un coeur constant pour le plus jamais le perdre.
On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
Pompéi (voir au 1er samedi)
Prières après la Communion
Vous voici, ô mon enfant céleste, renfermé dans ma poitrine, demeure hélas plus misérable et encore plus
souillée que l'étable où vous êtes sont né! Ah, qui donc a bien pu vous pousser à cet acte de si tendre amour
et de si profonde humiliation? Je me prosterne à vos pieds et je vous adore avec la même dévotion que Marie
et Joseph ont eu au moment de votre naissance. Je crois en vous et je confesse que vous êtes mon unique
Dieu, même si vous avez le corps d'un Enfant enveloppé de linges déchirés. Je vous en prie, augmenter ma
foi en vous. Par le coeur et l'esprit, je m'unis à ces pieux bergers et à ces Anges du Ciel pour vous adorer,
vous glorifier, vous louer et vous remercier. Comment pourrais-je m'acquitter de ma dette envers vous, vous
qui vous êtes donné entièrement à moi? Je voudrais, moi aussi, comme l'ont fait les Rois Mages, vous offrir
des présents. Mais que puis-je vous offrir, moi qui suis si pauvre, si malade, si impur à vos yeux, et qui plus
est, souillé par un grand nombre de fautes et d'ingratitudes? Ah, Seigneur, que je suis pauvre! Mais n'êtesvous
pas assez riche et puissant pour me rendre, en un instant, riche par votre grâce? Je vous offre donc tout
ce que je possède. Je vous donne mon coeur: rendez-le pur et pauvre comme le vôtre. Je vous donne ma
volonté et toutes les facultés de mon âme. Je vous fais don de tout mon corps et de tous mes sens afin que je
ne vive plus que pour vous et que je n'aime personne d'autre que vous. Oubliez mes péchés et tenez
seulement compte des désirs que vous m'inspirez. J'ai tant envie de vous prier, de vous aimer et de sécher les
larmes que vous versez pour moi, mais il y a en moi quelque chose qui vous fait pleurer et que mon
aveuglement m'empêche de connaître. O Seigneur, vous qui voyez le fond de mon âme, donnez-moi un
remède pour me guérir des maux qui vous affligent et accordez-moi les biens que vous estimez nécessaire
pour mon salut. O mon Jésus, mon Père, mon seul bien, mon Epoux, désormais je comprends à quel point il
est préférable de fréquenter une maison ou l'on pleure plutôt que de sen rendre dans une maison pleine de
joie, parce que les souffrances de cette vie produiront le bonheur dans l'autre. Je préfère donc mille fois plus
entrer dans l'étable où vous pleurez plutôt que d'entrer dans ces grandes demeures pleines des jouissances des
puissants de ce monde. La joie la plus pure qu'on puisse éprouver sur cette terre est de pleurer avec vous.
Embrassez-moi donc afin que nous puissions pleurer ensemble, vous par moi, moi par vous. Combien de
douceurs et de grâces ne communiquez-vous pas à ceux qui pleurent avec vous ! Tenez-moi à écart des
plaisirs de cette terre et de mon corps afin que mon esprit, libéré du poids de la chair, puisse vous posséder
l'esprit toujours et toujours. O Joseph, mon père très cher, ô Marie, ma tendre Mère, j'offre ces saintes
résolutions à l'Enfant-Jésus et faites en sorte qu'il les accepté, et en échange, donnez-moi votre amour ainsi
que celui de Jésus Amen.
On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
Grâce de la Très Sainte Vierge de Pompéi
À Presicce, une prodigieuse guérison en initiant les Quinze Samedis
Le Révérend Andrea Sponsiello Cera, de Presicce en Terre d'Otrante, écrivait l'avocat Bartolo Longo,
directeur du « Rosaire et de la nouvelle Pompéi », le fait suivant, qui fut publié dans ce périodique dans le
Cahier du mois de Mai 1888. "Le plus jeune des prêtres de cette commune, Don Cesario Chizzato, après cinq
mois d'une constante hémoptysie, fut pris à l'improviste d'une pleurite et en Juin 1886, il était sur le point de
mourir. Tous les moyens humains furent mis en oeuvre pour le sauver: mais, hélas, en vain! On pensa alors à
avoir recours aux saints, mais également ceux-ci se montrèrent infructueux. Le jeune prêtre devait mourir
immanquablement de phtisie. Le 19 de ce mois-là, je me trouvais à Rome pour régler mes affaires
personnelles, quand je reçus d'un de mes confrères prêtres une lettre qui finissait ainsi: Notre pauvre don
Cesario est désolé que vous ne puissiez assister à ses funérailles!... Très affecté par la douleur, je pensais que
je n'avais pas d'autre choix que celui de recourir en personnes à la Vierge thaumaturge du Rosaire, dans son
cher sanctuaire de Pompéi et d'aller baigner de larmes temple son autel pour lui extirper la grâce à force de
prières. Le soir suivant, je partis de Rome pour me rendre à Naples, et le matin du 21 je me rendis à valle de
Pompéi. Je célébré la Sainte Messe à l'autel de la Madone et la priai de tout mon coeur de bien vouloir
montrer sa puissance en faveur de mon très cher confrère mourant. Entre temps, huit médecins furent appelés
en consultation ce même (Juin 21) et tous, en partant, avaient déclaré qu'il avait très peu d'heures à vivre,
raison pour laquelle le pauvre malade, muni des Sacrements, attendait la mort d'un moment à l'autre. Mais
son agonie dura longtemps; si bien qu'à mon retour, le 23, je le trouvait toujours moribond. Son éprouvante
agonie dura encore le 24 et le 25 Juin; et tous, non seulement à Presicce, mais aussi dans les paroisses
voisines comme Acquarica del Capo, Barbarono et autres, nous nous sommes mis à prier le Seigneur pour
qu'il redonne vie au malade ou du moins qu'il le fasse mourir tout de suite pour lui épargner trop de
souffrances. Le soir du 25 Juin, c'était un vendredi, en prenant congé de l'agonisant (je pensais le faire pour
la dernière fois), je lui dis: Don Cesario, la fonction des Quinze Samedis du Rosaire commencera demain, et
s'il plaît à Dieu, elles se dérouleront comme ces six dernières années. De nombreuses âmes pieuses prieront
pour votre vie temporelle et si cela va, gloire à Dieu. Sinon pour la gloire de votre âme, si c'est ainsi qu'il le
veut elle! Le malade, qui ne parlait plus depuis longtemps, me fit un signe de la tête pour nous remercier de
notre charité. Le matin du jour suivant (samedi, 26 Juin), je me rendis chez l'agonisant que je croyais déjà
mort et oh, merveille ! Je le trouvait rétabli et endormi depuis une demi-heure. Je n'en croyais pas mes yeux.
Je sortis pour me rendre à l'église afin de remercier la Reine du Rosaire, quand je tombai sur médecin
traitant. Le visage en larmes, je lui annonçai que Don Cesario était sauvé. Mais le docteur me rit au visage et
dit d'un air grave: Don Cesario est mort ! Quelque peu perturbé et déconcerté par son affirmation, je retourne
immédiatement chez le malade; et que vois-je ! le cher jeune prêtre, non seulement était vivant, mais il était
quasi guéri !... Dès lors, son état ne cessa de s'améliorer de jour le jour, si bien qu'il pût assister
tranquillement à toutes les saintes fonctions données en l'occasion de la Fête du Rosaire qui avait lieu le
premier dimanche d'octobre. Aujourd'hui, Don Cesario est complètement remis et tout le monde en est
émerveillé y compris les médecins. Rendons gloire à la Madonne de Pompéi de nous l'avoir guéri ! Tout ce
que je viens de rapporter ici, je puis le confirmer et je l'atteste, tout comme peuvent en témoigner tous ceux
qui considèrent comme miraculeuse la guérison de notre bien-aimé D. Cesario Chiazzato. Père Andrea
Sponsiello Cera."


Quatrième Samedi
Quatrième Mystère Joyeux
La Présentation de Jésus au Temple (Luc 2, 22-35)
L'amour du sacrifice est le signe distinctif qui marque la vie du Rédempteur ainsi que toute celle de sa Sainte
Mère. Quarante jours à peine sont passés depuis la naissance de Jésus que déjà le Fils et sa Mère ont
accompli deux grands sacrifices. Jésus, huit jours après sa naissance, offre à son Père les prémices de son
sang dans la Circoncision, et Marie, après les quarante jours voulus par la loi, offre à Dieu donne son Fils. Le
jour de la circoncision, on donna à l'Enfant, ne nom de Jésus, qui veut dire Sauveur: nom sublime déjà révélé
par l'Archange Gabriel, avant encore que le Verbe ne descende pour devenir le fils de Marie. La circoncision
était une cérémonie humiliante! Jésus, le Saint des Saints, est assimilé aux pécheurs et reçoit sur lui le signe
de la foi que lui-même avait donné à Abraham comme preuve de sa vraie humanité et comme exemple
d'obéissance, d'humilité, en opposition à notre orgueil. O mon âme, Jésus t'a ainsi obligée à la mortification
spirituelle, par conséquent à la coupure des mauvaises pensées délibérées et volontaires de ton coeur, de cette
envie de toujours parler de toi-même et de critiquer ton prochain. O Jésus, vous avez versé votre Sang pour
me sauver et moi, je ne veux pas souffrir pour mon salut éternel! Vous vous êtes si empressé à le verser, et
moi je tarde encore à vous donner mon coeur! O Joseph! O Marie! Vous êtes seul sur la terre, connaissez le
prix de ce sang divin. Quelle blessure dans vos coeurs quand vous l'avez vu s'écouler! O Jésus, nom plein de
force et de puissance, par lequel les hommes peuvent être sauvés et par lequel Dieu nous accorde toutes les
grâces à son invocation; nom, qui a ouvert les portes du Ciel et fermé celles de l'enfer, enchaîné le démon,
renversé les idoles et banni le paganisme, nom pur et saint, venu au moyen d'un ange du ciel, et imposé à
Marie et à Joseph, époux vierges, ô Nom aimable et doux, adoucissez mes peines, fortifiez-moi dans les
malheurs, et consolez-moi à l'heure de ma mort par l'espérance du paradis. De grâce, que soit toujours dans
mon coeur et sur mes lèvres, le Nom très doux de Jésus
« Quand arriva le jour fixé par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus le portèrent à
Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin
sera consacré au Seigneur. » (Lc 2, 22 - 23). Observe, ô mon âme, l'obéissance de Marie. Elle, Mère de Dieu,
est toujours vierge, et elle n'est point sujette à cette loi humiliante, parce qu'elle n'est pas semblable aux
autres mères. Mais elle, accomplit généreusement dans ce Mystère trois grands sacrifices. Premièrement, le
sacrifice de son honneur. Elle sacrifie aux yeux des hommes sa virginité, don elle était si fière devant Dieu et
les Anges, prêt plutôt à renoncer à l'honneur d'être Mère de Dieu que de cesser d'être vierge. Elle est sainte et
toute pure aux yeux de Dieu: et cela lui suffit; elle ne s'inquiète pas des jugements des hommes. Oh! que
nous sommes différents! Haïssables aux yeux de Dieu, nous voulons paraître saints et purs aux yeux des
hommes; dignes de l'enfer, nous désirons tous les honneurs et les distinctions. Gare à ceux qui nous
injurient... Nous voulons aussitôt nous venger. Le second sacrifice de Marie est de se montrer volontairement
pauvre. D'après la Loi de Moïse, les mères devaient offrir un agneau et une colombe; les femmes pauvres
offraient seulement deux tourterelles ou deux colombes. Marie, la Reine du Ciel et de la terre, la Mère du
Créateur du monde, ne craint pas de paraître pauvre devant les hommes et dans la maison du Seigneur. Elle
savait que les pauvres sont méprisés et que tous les hommes et femmes s'habillent de façon à paraître riches,
alors qu'en réalité ils ne le sont pas! Et même dans la maison de Dieu, les riches veulent avoir la meilleure
place! Hélas, c'est souvent dans ce lieu saint, qu'on étale le plus son de luxe et sa vanité! Pour certains, c'est
une telle honte de paraître pauvre en public qu'ils préfèrent ne point assister au divin sacrifice de la Messe et
aux autres cérémonies religieuses seulement parce qu'ils n'ont pas de vêtement qui flatteraient leur vanité.
Quel compte aurons-nous à rendre à Dieu pour ce luxe immodéré que nous recherchons dans nos vêtements
lesquels sont, parfois une insulte à la misère du pauvre affamé? Vois donc, ô mon âme, le poids de ce
sacrifice qu'accomplit Marie, contre l'autre idole du monde qui est la richesse. Le troisième sacrifice de
Marie est le plus grand et le plus parfait de tous: c'est l'offrande même de son Fils qu'elle a fait à Dieu pour
l'expiation de nos péchés. Et qui peut bien comprendre la d'un si grand sacrifice? Marie et Joseph portent
dans leurs bras cet enfant pour satisfaire leur amour et partager leur félicité. Et Marie, s'adressant à Dieu le
Père, dut lui dire ces paroles: « O Père éternel, voici votre fils qui est aussi le mien; je l'offre en action de
grâce parce que vous me l'avez donné et que vous l'avez donné aussi aux hommes. Je vous l'offre pour
applique votre justice et vous rendre propice à tout le genre humain... » O combien de grâces nous mérita
cette Divine Mère par cette suprême oblation! Quel spectacle pour le ciel que cette sainte offrande d'un Dieu
à un Dieu. Le Tout-Puissant reçut en son Temple une victime digne de lui et semblable à Lui. Regarde: au
prix de menue monnaie d'argent le Divin Jésus est racheté, lui qui devait nous racheter de l'enfer aux prix du
sang qui devait s'écouler des cinq plaies de son corps innocent !... O Mon âme, en union avec Marie,
présente-toi devant le Père céleste et offre, avec elle et avec Jésus, toutes les pensées de ton esprit et toutes
les affections de ton coeur à ton plus haut Créateur.
Le Bienheureux Siméon admire ce spectacle céleste et a foi en la révélation du Saint Esprit. En Voyant
l'enfant, il le reconnaît pour son vrai Dieu et il l'adore dans le plus profond de son coeur. Puis il le prend dans
ses bras, le presse contre son coeur, et manifeste sa grande joie, et sa reconnaissance en glorifiant Dieu.
Pourquoi n'ai-je pas moi aussi cette foi profonde, moi qui, ce matin, aurai le bonheur d'embrasser ce même
Jésus plus intimement et de le posséder d'une manière plus absolue dans la Sainte Communion? Considère, ô
mon âme, comment Syméon, en bénissant Marie, lui Siméon prophétise ses douleur et la mort de Jésus: « …
et toi-même une épée te transpercera l'âme! » (Lc 2, 35). Marie devait voir le coeur de son Fils transpercé
d'une lance, et le sien devait être aussi transpercé mais par la douleur. O grand Dieu! S'il ne suffit pas que
Marie fut destinée à ce cruel tourment sans en être prévenue trente-trois ans auparavant? O Vierge Sainte,
malgré tout, vous élevez avec soin votre cher Fils bien-aimé et vos angoisses grandiront en même temps que
lui; votre martyre durera aussi longtemps que durera sa vie et il grandira chaque jour un peu plus à mesure
que votre tendre agneau s'approchera de l'heure prévue pour son sacrifice. Il servira à la chute et à la
résurrection de beaucoup et il servira comme signe de contradiction. Ah! si ma vie pouvait se passer en votre
compagnie dans une retraite, dans la douleur et dans les larmes, en souvenir des souffrances de mon
Sauveur! Vous méritez le noble titre de Reine des Martyrs, parce que vous avez été la première dans ce
sacrifice. Les autres ont offert leur vie mais vous, vous avez offert votre Fils unique que vous aimiez et
estimiez beaucoup plus que votre propre vie. Pour eux, ce fut le sacrifice d'un moment; pour vous, il dura
toute votre vie, parce que vous l'avez offert au Père éternel en à chaque instant aux futures souffrances de
votre Fils. La Vierge révéla à Sainte Brigitte que cette douleur prédite par par Siméon n'abandonna jamais
son coeur jusqu'au jour de mort. Du jour de cette prédiction, dit saint Bernard, elle vécut en commençant à
mourir car elle portait au plus profond de son coeur, une douleur plus cruelle que la mort. Néanmoins, elle
accepta cette douloureuse nouvelle avec une force héroïque et une résignation complète à la volonté de Dieu.
De ce jour là, dit saint Augustin, la Réparatrice du genre humain, et selon Saint Ambroise (Saint Epiphane),
la Rédemptrice de tous les esclaves, puisque sa volonté, ne faisait qu'une avec celle de son Divin Fils: nous
sauver. O Reine des martyrs, océan de douleur, ne m'abandonnez pas quand, sous le poids de mes malheurs,
je sens la force me manquer et la vertu défaillir. Obtenez-moi de Dieu la force et la vertu d'endurer les
douleurs et les peines qu'il me destine avec cette paix, cette résignation et cet amour qu'il mérite. Faites que
les plaies et le sang de votre Fils bien-aimé ne soient pas inutiles à mon âme. O très pure Mère, sauvez-moi
et obtenez-moi le paradis. Donnez-moi la force de commencer, dès aujourd'hui, à donner à Dieu le sacrifice
et l'offrande de toutes mes paroles, de toutes mes pensées, de mes désirs, de ma volonté, de mes actions et de
mes passions; et que l'exemple de votre immense sacrifice me fasse surmonter et vaincre mon penchant
dominant. O Saint Joseph, grand saint, père putatif de Jésus, qui êtes mon Père, vous aussi, vous avez eu
votre coeur percé le jour de la Présentation: soyez mon guide particulier dans les voies de Dieu, mon
protecteur durant ma vie et mon soutien au moment de ma mort . Amen.
Vertu: l'esprit de sacrifice.
Pratique: Faites à Dieu le sacrifice de ce qui vous mortifie, c'est à dire celui de votre passion dominante.
Donc, par amour de ce sacrifice héroïque de Marie chacun de nous doit se repentir de la chose qui le fait
toujours retomber dans le péché, ou encore il doit s'efforcer de se priver de tout ce qui peut flatter son amourpropre
ou satisfaire ses désirs spirituels et corporels.
Oraison Jaculatoire: O Marie, source de douceur, assistez-moi durant les souffrances de mon agonie.
Prière avant la Communion du Quatrième Samedi
O Mère du Salut et de la lumière divine, par l'amour avec lequel vous avez offert votre Fils au Père éternel
pour sauver tous les hommes, daignez me présenter, moi aussi, à ce Dieu d'amour renfermé dans le Saint
Sacrement de l'autel, afin que durant mon exil sur la terre, je suive sans cesse sa sainte volonté, et que je sois
fidèle à son amour; ainsi que vous avez remis l'Enfant Jésus dans les bras de Siméon, de même confiez-lemoi
ce matin et déposez-le sur mon coeur. Daignez, Mère Divine, faire luire à mes yeux l'éclat de votre
puissance et enflammez dans mon coeur votre amour et l'esprit de sacrifice. Confiez-moi ce matin votre cher
Jésus comme vous l'avez fait à Siméon. Ne dédaignez pas qu'il vienne dans les bras de ce misérable pécheur
que je suis, car sa présence dissipera mes ténèbres, détruira mes affections déréglées et sanctifiera mon âme.
Mère très pure, purifiez-moi. Otez de mon coeur tout ce qui vous déplaît afin que mon esprit, détaché de son
amour-propre et docile à la vertu, devienne un holocauste agréable à votre Fils. O Seigneur que j'ai tant
offensé, acceptez cette offrande que je vous fais par ce saint sacrifice, comme vous avez accepté les prémices
du Sang de Jésus et recevez-là pour l'expiation de mes péchés. Hélas, une seule goutte de ce Sang précieux
ne suffirait pas pour me sanctifier; je l'ai reçu tout entier dans la Sainte Communion entière et je ne suis pas
encore consumé par votre amour! Venez ô mon Jésus, et ne tardez pas car tous les biens que je désire
m'arriveront avec vous. Venez, ô doux Jésus, dans cette âme pécheresse, qui est la mienne, brisez les chaînes
de son esclavage, rendez-lui la liberté comme vous le faites pour vos fils, en lui insufflant l'esprit de force et
de détachement des choses terrestres, afin qu'elle puisse être toute vôtre, et vous suive, et vous embrasse, et
vous possède, et puisse chanter, avec saint Siméon et avec la prophétesse Anne, le cantique de la joie et de
l'ardent désir de reposer éternellement en vous. Et vous, Esprits bienheureux qui, accueillis par myriades
autour de cet autel, voyez clairement celui qui désire mon âme, et qui le possédez sans crainte de le perdre à
jamais, adorez-le pour moi, bénissez-le pour moi, remerciez-le pour moi, afin qu'à l'heure de ma mort, mon
esprit puisse, librement et en votre compagnie, louer le Seigneur et jouir de sa vision dans toute l'éternité.
On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
Pompéi (voir au 1er samedi)
Prière après la Communion
O Père de la Miséricorde, Dieu de toutes les consolations, je vous offre votre fils unique, maintenant
renfermé dans mon coeur et fait chair dans ma chair, et Sang dans mon sang, comme vous l'ont offert dans le
temple les deux coeurs les plus saints du Ciel et terre, Marie et Joseph. Détournez vos regards de mes
iniquités et considérez seulement le Coeur divin de cet Enfant, de ce doux et humble Agneau qui s'offre à
vous vous par amour pour moi afin que vous me pardonniez et que vous m'accordiez, part son intercession,
votre grâce. Vous qui parlez à mon coeur, et qui appliquez la Loi, vu le sacrifice de ces trois coeurs vierges et
chaste, de Jésus, de Marie et de Joseph, accordez-moi le pardon de mes péchés. Je veux, mois aussi, ce
matin, accomplir le sacrifice de moi-même: avec ces trois coeurs très purs et très saints, je vous offre mon
être entier et tout ce que je possède: ma pauvreté, ma misère, mes désirs, ma vie avec ce qu'elle a de
pitoyable et d'agréable, mon corps avec tous ses sens, mon âme avec toutes ses puissances et tout ce qu'il y a
de bon ou de mauvais mauvais en moi: le bon afin que vous l'augmentiez par votre grâce et le mauvais afin
que vous l'effaciez par votre miséricorde. Avec ces coeurs sacrifiés et affligés, aujourd'hui, je vous offre
également le sacrifice de mon orgueil, de ma colère, des faiblesses de ma chair, de ma passion prédominante.
Et vous, divin Jésus, qui vous êtes offert à votre Père Eternel comme l'unique victime capable de purifier,
acceptez désormais 1'offre que je vous fais à présent de moi-même avec l'abandon complet qu'il convient à
une victime. Sacrifiez-moi vous-même, à votre gloire avec toutes les mortification de vous plaira de
m'imposer. Brûlez du feu de votre charité les imperfections de mon âme. Brûlez du feu de votre amour, cette
chair rebelle. Qu'elle grille avec le feu du péché et créez en moi un esprit honnête, afin que je mérite un jour
d'être présenté à Marie et à Joseph, avec une âme purifiée dans le temple de votre gloire. O saint vieillard
Siméon, donnez-moi votre foi et votre sérénité, afin que je loue et bénisse dignement Jésus, que vous avez eu
un jour dans vos bras et qui est maintenant enfermé dans mon coeur. O sainte veuve, Anne prophétesse,
donnez-moi cette passion pour prêcher et bénir ce Jésus que vous aviez reconnu comme Dieu-Enfant dans les
bras de Marie et de Joseph; ce Jésus qui, aujourd'hui, sous les espèces Eucharistiques, est uni à cette
misérable créature qu'est la mienne. A présent, je m'exclamerai, moi aussi, comme Siméon: « Maintenant,
Maître Souverain, tu peux laisser ton serviteur s'en aller, en paix, selon ta parole, car mes yeux ont vu le salut
que tu as préparé à la face de tous les peuples. » (Lc 29-30). Et vous, Vierge Pure, Mère Divine de la pureté,
vous qui n'avez jamais eu besoin de purification, obtenez-moi de Dieu ce feu sacré qui purifie tout ce qui
peut lui déplaire dans mon âme et faites que je sois au nombre de ceux qui doivent être sauvés grâce au Sang
de Jésus-Christ. Et vous, très chaste Epoux de la plus pure des vierges, soyez le gardien de ma pureté et
donnez-lui la force de résister aux dangers, aux tentations et à toutes les épreuves auxquelles Dieu, dans sa
providence a décidé de soumettre mon âme. Amen.
On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
Grâce de la Très Sainte Vierge de Pompéi
Marta Petruni, dans la pieuse Maison des Sourds-muets de Lecce
En ce quatrième samedi dédié au Rosaire, nous vous raconterons une des attestations parmi tant d'autres de
l'immense piété que la Reine du Rosaire de Pompéi démontra aux créatures les plus infortunées qu'on puisse
imaginer et qui sont les sourds-muets. C'est un nouveau rayons de la foi là ou les ténèbres sont les plus
denses et ou la lumière a encore plus de difficultés à pénétrer. Le fait eut lieu le 24 Mars 1889, veille de la
fête de l'Annonciation, qui est la fête du premier mystère du Rosaire. Lecce fut le lieu qu'elle choisi pour
cette nouvelle démonstration de sa miséricorde et l'effet en fut étonnant car les âmes les plus tièdes en furent
émues, et presque toute la population fut enthousiasmée par la dévotion au sanctuaire de Pompéi. La ville de
Lecce aimable et cultivée, s'est vue créer, parmi toutes les institutions de bienfaisance qu'elle réunit en son
sein, un Institut de Charité, confiée aux émérites Petites Soeurs Salésiennes, portant le nom de Pieuse Maison
des sourds-muets. Les Petites Soeurs Salésiennes, dispersées dans toute l'Italie, et même à l'étranger, ont une
pieuse dévotion à la Vierge du Rosaire de Pompéi; et qui plus est, les religieuses de Lecce ont consacré la
Chapelle des Sourds-muets à la Vierge de Pompéi, et y ont mis en vénération une très belle image de cette
Vierge. En 1885, une petite fille native de Molfetta arriva parmi les autres malheureuses hospitalisées dans
cette Pieuse Maison de Lecce. Elle s'appelait Marta Petruni et avait à peine huit ans. A l'âge de deux ans,
Marta était tombée et à cause du coup reçu lors de sa chute, son à genou droit resta contusionné et
douloureux. De plus, sa santé précaire et soufferteuse influençait néfastement la lésion qu'elle s'était faite au
point de la rendre fatale. En effet, peu après son entrée à la Pieuse Maison de Lecce, son pied droit se mit à
gonfler au point de l'empêcher de marcher. Un jour, après l'avoir consultée, les médecins diagnostiquèrent
qu'une des plus terribles manifestations de scrofule, sorte de mal appelé tumeur blanche ou strume, s'était
déclarée dans le genou droit de la malheureuse enfant. Elle fut opérée, mais le résultat de l'opération fut
déplorable, parce que non seulement la pauvre muette perdit totalement l'usage de l'articulation, mais celle-ci
devint encore plus grosse et plus douloureuse. Entre temps, l'état général de la malade ne faisait qu'empirer:
elle continuait à maigrir, et une fièvre lente, effet de l'assimilation, consumait cette malheureuse existence.
La phtisie était inévitable. Elle passa toute l'année 1888, quand alors les docteurs Fiocca et De Pandis
conseillèrent l'amputation comme ultime recours pour essayer de sauver la vie de la petite malade, craignant
toutefois que cette opération risquait d'être fatale, vu l'état de faiblesse dans lequel se trouvait la patiente. Et
durant tout ce temps, la pauvre muette ne faisait que pleurer. Et c'est alors qu'une des soeurs, elle aussi
sourde-muette, dont la modestie voudrait qu'on ne dise pas son nom, mais nous, nous le publions, afin de
rendre plus clair le témoignage de ce prodige: Soeur Catherine de Très Saint Rosaire, femme de grande foi et
de grande simplicité, la persuada de s'adresser de tout son coeur à la prodigieuse Vierge de Pompéi. Le 22
Mars 1889, la petite fille, brisée et très affaiblie par les souffrances, voyant ses compagnes sortir pour aller se
promener, et elle, rester toute seule, toujours immobile, en compagnie seulement de ses douleurs, se mit à
pleurer à chaudes larmes. Alors la Soeur, son amie, prise d'un sentiment de vive, lui dit au moyen de signes: «
Recommande-toi à la Vierge de Pompéi. » Et avec la candeur d'une sourde-muette, répondit par le même
langage mimique: « Je prie depuis très longtemps, la Madonne de Pompéi; mais que cette Madonne à la tête
dure, car elle ne veut pas me donner la grâce que je lui demande et à présent je n'ai plus la force de souffrir.
Je ne serai donc pas seulement sourde-muette, mais on devra aussi m'amputer la jambe !... Le 24 Mars 1889
arriva, veille de cette grande journée au cours de laquelle commence rédemption de l'humanité, tout cela
grâce à une humble parole de la Vierge Marie. C'était la veille des préparatifs à la grande solennité du
Premier Mystère Joyeux, qui inonde l'âme de la bienheureuse entre toutes les femmes. Il était près de deux
heures de l'après-midi. La pauvre enfant était assise, selon l'habitude, avec la jambe étendue, ankylosée,
tenant près d'elle ses béquilles, unique soutien de sa frêle personne. Et dans cette position, elle regardait
tristement ses compagnes qui s'amusaient. De se voir ainsi si malheureuse au milieu de tant d'entrain, la fit
tomber dans un profond désespoir. A côté d'elle se tenait la Soeur, ange de réconfort, qui, comme nous
l'avons dit, porte aussi le nom du rosaire. Soeur Catherine regarda d'un oeil compatissant la petite fille
attristée, et prise d'une foi surnaturelle qui lui venait de la Vierge, elle prit les béquilles et les lança en l'air.
Puis, dans leur langage de sourdes-muettes, elle lui dit: « Marche, la Vierge de Pompéi te fera marcher! ». La
petit infirme, à l'évocation de ce nom que Dieu a rendu omnipotent, sent une nouvelle force lui venir dans les
membres: elle décroise les jambes, se meut, s'agite et commence à marcher. Marta est tout d'un coup guérie!
Prise d'un accent de joie, la petite fille se met à monter avec célérité un long escalier, puis à le redescendre
avec la même rapidité. L'énorme enflure de l'articulation a disparu! Disparue également la douleur! Disparue
la raideur! visage cadavérique devient florissant et riant: elle se sens renaître. Ses compagnes sont stupéfaites
et la regardent avec des yeux terrorisés: puis elle s'approchent, la touchent; elles n'en peuvent croire leurs
yeux; elles lui font fête et commencent un hymne de gloire et de bénédiction à la Vierge de Pompéi. Ce fait,
publié dans le Périodique « Le Rosaire et la Nouvelle Pompéi », cahier d'Octobre, 6e année, 1889, est
accompagnée d'un certificat médical du Dr Oronzio Fiocca de Lecce, déclarant le miracle; de l'attestation du
directeur de la Pieuse Maison des Sourds-Muets de Lecce, le Révérend Père Don Filippo Smaldone, et de la
signature des témoins, dont celle la Supérieure et des autres religieuses de la dite Pieuse Maison, de la
Supérieure des Filles d'Ivrea et des autres Soeurs de l'Asile Infantile voisin de l'Institut des Sourds-Muets et
des personnalités de Lecce, visiteurs de la Pieuse Maison. Qui va visiter l'Institut des Sourds-Muets à Lecce,
et demande Marta Petruni, ne peut se retenir de pleurer en voyant le prodige vivant de la Vierge de Pompéi.


Cinquième samedi
Cinquième Mystère Joyeux
Jésus retrouvé au Temple (Luc 2, 22 - 51)
Jésus vient d'atteindre sa douzième année.... mais que de souffrances n'a-t-il pas endurées jusqu'à ce jour! A
peine accomplie la Purification, l'ange du Seigneur apparaît en rêve à Joseph et lui ordonne de fuir en Egypte
avec l'Enfant et sa mère pour les sauver de fureur homicide d'Hérode. C'est la seconde preuve de son
obéissance. Durant la nuit la plus sainte, la plus obéissante, la plus pauvre, la plus humble famille la plus
humble du monde prend la fuite. Là, en Égypte, pays submergé par la superstition, l'idolâtrie et le péché, ils
vivent dans la pauvreté et incognito. Hérode tue les innocents, tout en n'épargnant pas son propre son fils, et
enfin meurt, rongé par les vers, dans une pestilence insupportable. Les prophéties sur la naissance du Messie
se sont accomplies. L'exil prend fin et l'Ange ordonne à Joseph de retourner en Israël. Joseph est toujours le
chef de famille. Jésus et Marie se taisent, et se laissent guider, observant les lois de la plus grande obédience.
Combien de difficultés ne rencontrent-ils pas au cours de ce voyage de retour! Combien de souffrances et de
privations! O saint patriarche Joseph, vrai modèle des âmes intérieures, faites participer mon âme à votre
silence profond, à votre paix due à l'obéissance parfaite aux commandements de Dieu, et à la pureté du coeur
et d'esprit, afin que je puisse suivre d'une manière parfaite ses divin desseins, ses saintes inspirations, et ses
voix qui viennent à travers mes supérieurs et les devoirs de ma condition.
« Quand il eut douze ans, ils firent le pèlerinage suivant la coutume. Comme ils s'en retournaient à la fin de
la semaine, le jeune Jésus resta à Jérusalem sans que ses parents s'en aperçoivent. » (Lc 2, 42 -43). Ce n'était
pas de leur faute, mais c'était par dessein formel de la Divine Connaissance. Jésus resta à Jérusalem dans le
but non seulement de se montrer aux docteurs des Juifs, mais aussi pour raffermir Marie et Joseph dans la
croyance de sa divinité, et aussi pour les désigner comme le modèle, le refuge, la consolation des âmes
désolées. Les âmes amantes de Jésus qui, privées de sa douce sa douce présence et de la dévotion se voient
plongées dans les ténèbres des sens et des passions, dans l'aridité dans les tentations et l'abandon, peuvent,
seules, comprendre la douleur immense qu'éprouvèrent Marie et Joseph quand ils perdirent l'Enfant-Jésus! Ils
le cherchèrent, mais et personne ne l'avait vu. O Marie, ô Joseph, quelle ne fut pas alors votre tourment!
Quelle ne fut pas votre douleur! Comment avez-vous passées ces nuits cruelles? Que de peurs! Que de
pensées! Combien de reproches ne vous êtes-vous pas fait? Les fureurs d'Hérode et les périls encourus en
Egypte ne vous avaient fait ressentir rien de semblable: car alors, vous aviez Jésus avec vous, et maintenant
vous ne l'avez plus. O Mon Dieu, que de fois vous ai-je perdu sans jamais en avoir ressentir de la peine! O
mon Dieu, combien de fois ai-je vécu sans vous, sans en éprouver de l'inquiétude! Qu'en aurai-t-il été de
moi, si par votre bonté, vous ne m'aviez pas vous-même recherché?
« C'est au bout de trois jours qu'ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi: il les
écoutait et leur posait des questions. Il descendit avec eux pour rentrer à Nazareth, et il leur était soumis. Sa
mère gardait dans son coeur tous ces événements. » (Lc 2, 46, 51). C'est l'unique fait que saint Luc, révèle
sur ce que fit Jésus jusqu'à l'âge de trente ans. Et les autres évangélistes n'ont rien dit de plus, parce qu'il a
voulut que de ces trente années de vie cachée nous ne sachions qu'une seule chose: c'est qu'il étais soumis à
ceux que le Père Céleste lui avait donné pour supérieurs. C'est dans la soumission que se résume toute sa vie,
toute sa doctrine, et, selon Saint Paul, toute sa gloire. « …. Il s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort,
et à la mort sur une croix! Aussi Dieu l'a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom
» (Phil. 2, 8-9). Lorsque Marie et Joseph le trouvèrent dans le Temple, selon l'Evangile, ses premières paroles
furent: « Pourquoi donc me cherchiez vous? Ne savez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père?
» (Lc 2, 49). Et dans la vie privée, aux yeux des hommes, Jésus ne semblait être qu'un fils respectueux et
soumis à ses parents. O mon âme, considère avec quelle perfection, avec quelle humilité et avec quelle peine
Marie et Joseph se voyaient dans la nécessité de commander, mais aussi de recevoir les service d'un Fils
qu'ils savaient être leur Créateur. Joseph, comme chef de famille, était respecté aussi bien par la Mère que
par le Fils de Dieu, et cette supériorité l'humiliait grandement: voir un Dieu soumis et obéissant à un simple
charpentier! Marie savait qu'en donnant des ordres à son Fils, elle accomplissait la volonté de Dieu son Père.
C'était là l'obéissance la plus parfaite qui ait été pratiquée sur la terre. O doux Modèle de la vie cachée! La
Sainte Famille observait les lois de Dieu et vivait humblement de son travail manuel et le travail fini, elle se
retirait pour s'adonner à la prière: quelles oraison! Quels dons célestes! Ce n'est point seulement dans sa vie
cachée que Jésus fut obéissant à la volonté de son Père. Voici sa doctrine: il était descendu du ciel pour faire
la volonté de son Père, et la volonté de son Père était sa nourriture, sa doctrine n'était pas la sienne mais celle
de son père, le calice qu'il devait boire pour nous, était celui que son père lui avait destiné. Toute
l'observance de la loi était renfermée dans la charité, mais tout l'exercice de la charité était réduit à la
pratique de l'obéissance. « Si vous m'aimez, vous garderez mes commandements » (Jn 14, 115). « Celui qui
ne m'aime pas ne garde pas mes paroles ». (Jn 14, 24). C'est donc par la charité et l'obéissance que notre âme
se réconcilie avec Dieu, s'unit à lui et mérite le paradis. Et c'est ainsi que Jésus obéit avec une parfaite
soumission aux juges injustes, à un roi idolâtre, à des cruels ministres, tout comme aux supérieurs que son
Père lui a donné durant sa vie. Donc pour bien obéir, nous ne devons regarder ni l'âge, ni la capacité, ni le
mérite, ni l'intelligence, ni la bonté, et encore moins la vertu et la sainteté de ceux qui nous gouvernent, mais
nous ne devons voir en eux que Celui dont ils tiennent la place. Jésus Christ a élevé la vertu de l'obéissance
au plus haut degré de perfection. Le Fils de Dieu servait dans une pauvre maison, jusqu'à ne plus sentir ses
membres tant il était fatigué, et sans espérance de récompense: plutôt, il savait parfaitement que pour obéir à
son père, il aurait à la fin perd le repos, l'honneur, le sang, la vie avec une mort ignominieuse, entre deux
voleurs. Ainsi, ses deux dernières paroles fussent conformes à son principe de vie, avant d'expirer sur la
croix, il dit: « C'est achevé. Père en Tes mains, je remets mon esprit » (Jn 19, 30, Lc 23, 46). La sagesse du
chrétien, réside dans l'obéissance, c'est pourquoi David ne cessait de dire à Dieu: « Enseigne-moi comment
faire ta volonté, car c'est toi mon Dieu » (Ps 14: 10) « Une chose que je demande au Seigneur et la seule que
je cherche: habiter dans la maison de Dieu tous les jours de ma vie ». (Ps 27: 4). O grande Sagesse incarnée,
devant laquelle les anges et les hommes, les corps terrestres et les globes célestes ne sont que néant, je vous
adore. Pour confondre mon orgueil, vous cachez votre grandeur et vous vous assujetissez même aux
créatures les plus injustes et cruelles. Et quel besoin aviez-vous d'être guidé par Marie et Joseph durant trente
années, les obligeant à vous commander pour leur prêter obéissance, vous qui êtes la vraie Lumière et la
Sagesse infinie, vous qui gouvernez ceux qui vous obéissent? Hélas, je suis en révolte perpétuelle avec vos
commandements, poussé à la désobéissance par ma présomption et par mon amour-propre. C'est le motif
pour lequel je suis continuellement inquiet, irascible, en proie à mille contradictions. Daignez Maître Divin,
assujettir mon esprit et mes sens à votre volonté; accordez-moi la vertu de l'obéissance qui vous est si chère,
et purifiez-moi de toutes mes fautes et de tous mes défauts. O très pure Mère de Dieu, et vous, glorieux saint
patriarche Joseph, si humbles et si soumis aux ordres de Dieu, ayez pitié de mes chutes causées par mon
amour-propre et mon orgueil: obtenez-moi, de votre très obéissant Jésus, que j'accomplisse toujours par sa
sainte volonté. Ainsi soit-il.
Vertu: Exercez-vous dans la pratique de la sainte obéissance.
Pratique: Efforcez-vous aujourd'hui de suivre docilement la volonté d'autrui sans aucune contradiction.
Réprimez votre inclination de croire que vous avez raison en toutes choses et de ne suivre que vos propres
conseils. Persuadez-vous que Dieu préfère ceux qui obéissent à une autre personne même si cette dernière
n'est pas une des meilleure, plutôt que ceux qui ne veulent agir que d'après leur propre jugement.
L'obéissance, dit le Sage, est préférable aux sacrifices.
Oraison jaculatoire: O Marie, Étoile de la mer, sauvez-moi des angoisses dans lesquelles je me trouve.
Prières avant la Communion du Cinquième Samedi
O Marie, ô Joseph, que de larmes amères n'avez-vous pas versées pendant ces trois longs jours où, sans que
cela soit de votre faute, vous aviez perdu votre Enfant-Jésus! Et moi qui l'ai perdu tant de fois et durant des
années entières, je n'en ai ressenti aucune douleur! Qui brisera mon coeur plus dur que la pierre pour que mes
yeux versent enfin des pleurs amers? Les pleurs provoqués par l'amour sont l'apanage des parents de Jésus.
Le Saint des Saints Lui-même n'en est pas exclu puisqu'il pleure sur le peuple de Jérusalem si rebelle et si
endurci. Et moi, après tant de de chutes, tant de fautes, tant d'ingratitudes envers mon Dieu, qui est toujours
prêt à me dispenser ses bienfaits, je ne pleure pas. Mon unique espoir repose dans votre amour et dans votre
compassion. O Marie, ô Joseph, par vos mains, j'offre au Père éternel, en expiation de toutes mes fautes et je
vous supplie de m'accorder vos larmes, vos soupirs afin que je le reçoive dignement en cette sainte
Communion. Vous l'avez perdu dans le temple et c'est dans ce temple, sur cet autel, que je vais le retrouver.
Du jour où vous l'avez retrouvé à Jérusalem, il ne vous abandonna plus; de mon côté je vous promets que
maintenant que je l'ai retrouvé je ne le quitterai plus jamais. Et si je devais de nouveau l'offenser, faites-moi
plutôt mourir aujourd'hui même, après ma communion, afin que je puisse le posséder pendant l'éternité. O
doux ami de mon âme, venez dans mon coeur, et enseignez-moi les sublime leçons de votre pur amour; vous
qui obéissez à toutes les créatures, donnez-moi cette vertu de l'obéissance afin que vous m'acceptiez. O
Agneau Divin, toujours plein de mansuétude, humble et très obéissant, obéissez maintenant au cri de mon
coeur qui vous désire si ardemment après vous avoir donné tant d'amertume. Quand on a demandé vos mains
pour les enchainer, vous les avez données; quand on vous a demandé de vous dépouiller, vous l'avez fait;
quand on vous a présenté le fiel et le vinaigre, vous les avez bus; quand on vous a demandé de vous étendre
sur la Croix, vous avez obéi et vous vous êtes soumis à la volonté de vos bourreaux comme si votre Père
vous en avait donné l'ordre à travers eux. Obéissez maintenant à la voix de votre ministre qui vous offre à
votre Père comme un vrai Agneau d'expiation pour tous les péchés du monde. Obéissez à votre amour infini
et venez vous unir à votre créature par les liens indissolubles de votre charité. Et vous, Anges du Paradis, qui
régnez dans une parfaite obéissance à Dieu, obtenez-moi, par cette sainte Communion, d'être délivré de tous
les liens qui me retiennent aux choses de ce monde, afin que parfaitement libéré de mon amour propre, je
n'aie point d'autre volonté que celle de Dieu que vous aimez et adorez dans tous les siècles des siècles. Ainsi
soit-il.
On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
Pompéi (voir au 1er samedi)
Prière après la Communion
O Seigneur du ciel et la terre, que vos vertus vous louent, que les anges et les saints vous glorifient et que
toutes les puissances de mon âme vous bénissent! Enfin je vous ai reçu, ô Dieu de mon coeur; finalement j'ai
trouvé Celui qui aime mon âme! O, comme je vous désirais, source de la vie éternelle, Sagesse céleste!
Comme je languissais d'avoir été si loin de vous pendant si longtemps! Mon âme est aride comme un terrain
sans eau parce qu'elle s'est abreuvée dans la fontaine empoisonnée des plaisirs: elle est comme le foin sec qui
a besoin de l'eau salutaire pour le faire reverdir. Vous êtes la source de la vie éternelle, ô sagesse céleste!
Maintenant, vous êtes toute à moi; je vous embrasse, je vous serre sur mon coeur, et comme Madeleine
repentante, je ne m'éloignerai plus de vos genoux. Vous donnerez à mon esprit des lumières célestes, à mon
coeur la grâce de ne plus vous perdre. Maintenant, je vous aime, ô mon Jésus, vie de mon âme, et j'unis mon
contentement et mon amour à la joie qu'éprouvèrent Marie et Joseph, votre mère et votre père putatif, quand
ils vous retrouvèrent dans le temple. O Marie, ô Joseph, par l'angoisse que vous avez ressentie pendant les
trois jours passés sans Jésus, et par l'inoubliable allégresse qui vous as transporté lorsque vous l'avez retrouvé
dans le Temple, obtenez-moi de ne plus le perdre par le péché, maintenant que je le tiens pressé sur mon
coeur. Obtenez-moi la grâce de ne plus commettre de péchés jusqu'à ma mort et la grâce de la persévérance
finale; et si je ne puis jouir de sa présence visible pendant ma vie, montrez-le moi visiblement à l'heure de
ma mort et assistez-moi en cette suprême agonie. Et vous, sagesse et amour infini, écoutez-moi. Ce que vous
me demandez par-dessus tout, est de vous obéir; et la première chose que vous me demandez est de vous
aimer. Et moi, misérable pécheur, en échange de l'amour avec lequel vous vous êtes donné entièrement à
moi, je vous jure devant le ciel et la terre d'obéir toujours à votre amour. Recevez ô Dieu de l'amour, tout
mon corps, tous mes sens, ma volonté, ma mémoire et mon intelligence, mes désirs, mes soupirs, toutes les
intentions et tous les mouvements de mon âme. Recevez, ô mon Dieu toutes les heures, tous les jours, tous
les évènements de ma vie, tout mon être. Que votre amour gouverne toutes les actions, règle tous mes
travaux et veille à mon repos, me fasse aller ou demeurer là ou il vous plaira; que votre amour dévore mon
coeur, qu'il l'afflige ou le console, qu'il l'humilie ou qu'il l'exalte, qu'il consume dans sa fournaise toutes mes
imperfections et me tienne continuellement dans la dépendance et l'obéissance la plus parfaite. Je renonce
pour toujours à ma propre volonté. Guidez-moi là ou vous voulez et faites-moi commander par qui vous
voulez. Mais c'est vous qui serez mon Maître et je reconnaîtrai votre voix dans tous mes supérieurs et dans
toutes choses, ô mon Dieu, qui êtes mon guide, mon Maître et mon Père. Ainsi soit-il.
On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
Grâce de la Très Sainte Vierge de Pompéi
À Naples, les Quinze samedis de 1884
Un autre exemple de la constance dans la prière et la patience à attendre les grâces de la Vierge Marie nous
viens du fait suivant, relaté dans le périodique « Le Rosaire est la Nouvelle Pompéi », 4e Cahiers du mois de
Mars 1885. Le bénéficiaire de cette grâce Monsieurs Ignace Ioime de Naples, frère du Révérend Père
Gennaro Loime, lequel authentifie le fait, prenant en témoin toute sa famille et le médecin traitant le Dr
Gerardo Molfese. Et ici, nous ne ferons que reporter littéralement la relation écrite par Monseigneur Ignace
Ioime, publié avec les signatures des témoins dans le susdit périodique. « Vers la fin du mois de Mai de 1883,
alors que je jouissais d'une santé florissante, je fus pris d'un malaise général inattendu, qui me procura des
troubles nerveux généraux. Ceux-ci empirèrent d'une manière si rapide et démesurée que je n'en pouvais
plus. J'étais continuellement perturbé par des douleurs aux intestins, à la poitrine, au dos, et surtout la tête
comme s'il était prise dans un étau. Une paralysie de la vessie et une torpeur intestinale s'y ajoutèrent si bien
que je n'arrivais plus à digérer ni même un morceau de pain ou un peu de viande et que j'avais la nausée
devant n'importe quel mets. Après quatorze mois d'un pareil tourment, je tombais dans une telle prostration
que j'en étais devenu un squelette. Tous mes amis étaient persuadés de ma mort prochaine par consomption.
Mon médecin traitant, le docteur Gérard Molfese, après avoir mis en pratique tous les remèdes de la science,
me fit consulter par d'éminents professeurs, comme le Professeur Cantani, le Professeur Cardarelli et bien
d'autres encore. Mais bien que suivant scrupuleusement leur prescription, je me rendais compte qu'il n'y avait
pas d'amélioration; de sorte que ma famille fût avisée par ces mêmes spécialistes qu'ils avaient avait très peu
d'espérance, pour ne pas dire aucune, en ma guérison. Il ne restait donc rien d'autre a faire que de tenter un
changement d'air, ce que je fis en me rendant à Saint Georges à Cremano, mais sans en obtenir aucun profit.
Et arriva le mois de Janvier 1884. Racontant les grands malheurs au bon Père, Joseph Cigliano, celui-ci me
dit: « Si tu veux te sentir mieux, tu dois t'adresser à la Madone de Pompéi ». Je ne me le fis pas répéter deux
fois: je priai mon frère Gennaro Ioime, de m'accompagner dès le lendemain à Pompéi. C'est donc avec
beaucoup d'effort que je me rendis, le lendemain matin, à Pompéi, avec mon frère. Pendant qu'il y célébrait
la Messe, je me mis à genoux au pied cette miraculeuse image de la Vierge du Saint Rosaire et je lui adressai
mille suppliques, lui demandant la grâce si ardemment désirée de ma guérison, promettant de retourner à
Pompéi pour la remercier et, par gratitude, de lui faire une offrande de 200 livres pour son temple. Le 13
avril de la même année qui tombait sur le jour de Pâques, jour de la Résurrection du Christ, je me rendis de
nouveau à Pompéi accompagné de ma famille et de mon frère prêtre, dans l'espoir de pouvoir obtenir la
grâce implorée au cours de cette Fête solennelle du Premier mystère glorieux du Rosaire. En vain! Je pensais
alors de faire intercéder les prières des autres auprès de la Vierge. C'est ainsi que je me rendis souvent chez
Madame la comtesse de Fusco et l'Avocat Bartolo Longo, pour leur demander la faveur de faire des prières
pour moi à Pompéi. Ils m'écoutèrent avec une grande patience car je crains d'avoir été importun en me
lamentant sans cesse de mon état et en répétant toujours les mêmes demandes. Cependant, leurs paroles
réconfortantes me donnèrent de plus en plus confiance en la Madone de Pompéi. Le 8 mai approchait.
J'aspirai à la venue de ce jour durant lequel la Madone concède des grâces spéciales pour me rendre de
nouveau au sanctuaire de Pompéi. J'y allai donc; je me recommandai fortement à la Sainte Vierge, récitai
avec les autres fidèles la Supplique à midi et sortis du Temple, réconforté. En sortant, je rencontrais monsieur
Bartolo Longo et je lui recommandai vivement de continuer à faire dire des prières pour moi. « Vous voulez
la grâce, me dit-il, alors faites les Quinze Samedis. Nous commencerons cette pratique dans l'église de Saint
Jean à Constantinople, le dernier samedi de juin prochain. Nous vous verrons la ». Je suivis exactement son
conseil et commençai avec les autres fidèles la belle dévotion des Quinze Samedis, sans aucune interruption.
Nous étions déjà arrivés au Troisième Samedi quand arriva Madame Fortunatina Agrelli, qui, après la
fonction, entra dans la sacristie, et raconta le miracle qu'elle avait reçu de la Madone de Pompéi le 8 Mai. Et
entre autres choses, elle disait que la Madone avait elle-même comment elle voulait être priée par ceux qui
avaient le plus grand besoin de son secours, c'est à dire en faisant trois neuvaines pour implorer les grâces et
en récitant les 15 Mystères du Rosaire en entier; et enfin trois autres Neuvaines avec en plus le Rosaire en
entier après avoir reçu la grâce. Encouragé par ces belles promesses, je commençai tout de suite les trois
Neuvaines à la Vierge de Pompéi, puis la récitation du Rosaire en entier. O Puissance de Marie! Voilà
qu'après avoir commencé la troisième Neuvaine invoquant la Vierge prodigieuse qui a érigé son Trône de
Reine et de Mère à Pompéi, j'obtins ma guérison complète; de telle sorte que début août, quand on célébra le
huitième Samedi, le Troisième Mystère Douloureux du Rosaire, tous mes maux s'étaient évanouis sans en
laisser aucune trace. Moi que les médecins, les amis, les parents considéraient être un squelette au bord de la
tombe, je me remis complètement au grand émerveillement et à la plus grande stupeur de ma famille, de tous
ceux qui m'avaient vu malade, et du médecin lui-même qui, à ce point, n'hésita plus à me remettre son
certificat. Rempli de joie, je me présentai en pleine forme à Madame la Comtesse et à Monsieur Longo, que
j'avais si souvent ennuyés par mes lamentations, et ils éprouvèrent une vive joie, bénissant la miséricorde et
la puissance de la Très Sainte Vierge de Pompéi. Comme preuve de ma complète guérison, je peux affirmer
que durant l'épidémie de choléra, qui occasionna une véritable hécatombe en ce mois d'août 1884 à Naples,
j'ai mangé de tout, sans m'abstenir de certaine nourriture qui, à l'époque, était considérée comme nocive pour
les personne saines et cela parce que j'avais recouvré une santé plus florissante que celle que j'avais avant de
tomber malade. Pour finir j'ajoute que, en reconnaissance pour toute ma vie de ce remarquable prodige
obtenu de la Très Sainte Vierge du Rosaire de Pompéi, j'accomplis immédiatement, en signe de
remerciement, la récitation des trois Neuvaines et du Rosaire en entier, conformément à ce qui m'avait été
indiqué de faire. (Ignace Ioime) ».

Sixième Samedi
Premier Mystère Douloureux
La prière de Jésus au jardin des Oliviers (Mt 26, Mc 14; Lc 22, Jean, 18)
Oraison préparatoire
O mon âme, avant de plonger dans l'océan douloureux de la Passion de ton salut, demande-lui sa grâce et son
amour afin qu'il fasse tomber sur toi son sang divin. O Coeur très saint de mon Sauveur, par l'excès de votre
amour qui vous a porté à endurer pour nous une si grande désolation, donnez-moi le recueillement intérieur
et la componction du coeur, afin que je puisse comprendre l'étendue de vos angoisses lorsque, privé de tous
secours humains, vous vous êtes contraint à souffrir, ce qui faisait horreur à la nature elle-même! Ouvrez mes
oreilles pour qu'elles entendent votre voix; illuminez mes yeux pour qu'ils voient vos divins propres
exemples, amollissez mon coeur afin qu'il devienne sensibles à vos douleurs et craigne désormais tout ce qui
pourrait les renouveler. Et vous, ô très sainte Mère de Dieu qui, dans la solitude de votre demeure avez senti
pendant les longues heures de cette nuit cruelle, les tortures préparées pour faire souffrir cruellement votre
Fils bien-aimé, faites-moi participer aux tourments de votre coeur maternel afin que je déteste en moi-même
les causes de ses douleur. Ainsi soit-il.
Considère, ô mon âme, comment le Divin Sauveur, après avoir lavé les pieds de ses disciples, institué en leur
présence le Sacrement de son Corps et son Sang, et après avoir pris congé d'eaux en des termes émus et
sublime, s'est rendu suivant son habitude dans le jardin de Gethsémani, afin d'être découvert par ses ennemis
plus aisément. Et leur à dit: « Restez ici, tandis que je m'en irai prier là-bas.... Veillez et priez pour ne pas
entrer en tentation » (Mt 26, 36 et 41). Il s'était offert spontanément aux ordres de Dieu son Père, parce que
lui l'avait voulu, mais il suivit cet ordre de manière à ce que sa douloureuse Passion puisse satisfaire sa
justice et dans le même temps nous amener à l'aimer; car le but final de ses souffrances était l'amour. Et Jésus
« commença à ressentir tristesse et angoissse » (Mt 26, 37). Son Père aimant voulait qu'il sacrifiât non
seulement son corps mais aussi son âme avec toutes ses puissances; et ce fût de la partie la plus noble de son
Humanité qu'il voulu commencer le sacrifice de la rédemption. Aussi, avant l'arrivée de ses ennemis, il priva
sa sainte humanité du soutien qu'elle recevait de la Divinité, et, découvrant, dans le même temps, toutes les
souffrances qu'il aurait à endurer, cette nouvelle l'emmena à une agonie mortelle. Son âme vit se dérouler
devant elle toutes les souffrances, tous les tourments dont pâtirait son corps; la flagellation, les épines, les
clous, la croix, le fiel, le vinaigre, les souffrances de son âme: la trahison de Judas, la fuite honteuse de ses
disciples, le reniement de Saint Pierre, les calomnies des prêtres, les injustices des juges, les affronts des
soldats, les ignominies faites à sa personne divine, le mépris fait à sa doctrine et à ses miracles, le triomphe
de ses ennemis, les blasphèmes de la populace, l'abandon dans lequel le laisserait son Père quand il serait sur
la croix et la douleur vue de sa mère désespérée. C'est alors que la peur et l'ennui, le dégoût et l'amertume,
l'abattement et la tristesse s'emparèrent de son âme au point de l'en faire mourir. C'est pourquoi il a dit à ses
disciples: « Mon âme est triste à en mourir » (Mt 26,38). O Coeur affamé de mon aimable Rédempteur,
comment êtes-vous arrivé à tant de désolation? Qui donc vous a poussé à endurer les angoisses et les
horreurs de la mort? Ce tourment, qui fut le premier de votre passion, fut aussi, sans aucun doute le plus
violent, puisqu'il réussit à vous arracher cette prière à votre Père: « Etant allé un peu plus loin, il tomba face
contre terre en faisant cette prière: Mon Père, s'il est possible que cette coupe passe loin de moi! A laquelle
vous avez aussitôt ajouté: Cependant, non pas comme je veux, mais comme vous voulez » (Mt 26:39). Vois,
ô mon âme, ton Jésus, ton Père aimant qui s'adresse aux disciples pour chercher une consolation et qui les
trouve abattus par sa propre faiblesse. S'adressant de nouveau à son Père, il le trouva ferme et inflexible. « Il
vient vers les disciples et les trouve en train de dormir. Et il dit à Pierre: Ainsi, vous n'avez pas eu la force de
veiller une heure avec moi! Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation: l'esprit est ardent, mais la chair
est faible. A nouveau, pour la deuxième fois, il s'en alla prier: Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans
que je la boive, que votre volonté soit faite! (Mt 26, 40-42). Cette prière, il la refit une troisième fois et sa
tristesse s'était tellement accrue qu'elle semblait plus dans l'agonie d'un moribond que la douleur normale
d'un homme qui souffre. « Entré en agonie, il priait de façon plus instante » (Luc 22, 44). La lutte qui
s'ensuivit alors entre la partie inférieure de l'âme pleine de répugnance et la partie supérieure pleine de
soumission fut la cause d'un bain de sueur de sang si abondant qu'après avoir mouillé ses vêtements, il
baigna également la terre où il priait. C'est ainsi que s'abandonna Celui qui était le défenseur de tous les
hommes. Et c'est ainsi que s'avérèrent les paroles du Prophète Royal: « J'espérai la compassion, mais en vain,
des consolateurs, et je n'en ai pas trouvé » (Ps. 68, 21). O très affligé Jésus, c'est donc ainsi que vous voulez
gagner mon amour? En assumant la même infirmité et la même misère compagnon des affligés ? O que de
merveilleux enseignements vous me donnez par ce Mystère!
O Mon âme, les raisons de cette tristesse mortelle de ton Jésus, comme Il le révéla à la Bienheureuse Battista
Varani, furent au nombre de quatre: La première: la damnation d'une quantité innombrables d'âmes, malgré
sa très cruelle mort. « Considère, ô ma chère, disait Jésus à la Bienheureuse, quels furent mon martyre et ma
douleur de voir que pour tant de membres qui avaient séparés de moi, tant d'âmes seraient damnés! Et
chaque membre se séparait autant de fois qu'une âme péchait mortellement ». La grandeur et la multitude
infinie des péchés du monde étaient donc distinctement présent à son esprit avec une claire vision de la
Majesté Divine offensée par tant de délits rendus plus grave par le mépris de son amour. En outre, bien peu
d'hommes auraient pu profiter de son amour pour tous. Par conséquent, il ne trouverait d'autre consolation
que dans la parfaite soumission aux décrets de son père qui voulait qu'il souffrît pour ceux-la mêmes qui ne
profiteraient point de sa Passion. La deuxième: Les péchés et les peines de tous les élus. « Tous les membres
des élus, qui étaient sur le point de pécher mortellement, disait le bon Jésus, m'affligèrent et me crucifièrent
lorsqu'ils s'éloignèrent de moi. Puis, je sentis et j'éprouvais alors toutes leurs amertumes, les martyres, les
pénitence, les tentations, les infamies de leur vie et aussi les peines de leur purgatoire, comme tant de
membres de mon corps ». La troisième: la Sainte Vierge, sa Mère, qu'il aimait d'un amour infini, ses chèrs et
bien-aimés disciples et apôtres pour lesquels son amour avait été plus grand que celui d'un père pour ses fils;
et Marie-Madeleine, en même temps disciple et pénitente qui, bien que le connaissant peu, souffrit plus que
tout, de sa Passion et de sa Mort. La quatrième: L'ingratitude du peuple juif, que Dieu avait fait son peuple
élu et qu'il avait comblé de bienfaits et de prodiges, tout comme celle de son aimé Judas le traitre. Jésus,
agenouillé devant ce traître, lui avait lavé ses pieds, l'avait embrassé avec la plus grande tendresse, et lui
avait parlé en toute sincérité de son amour infini, l'ingratitude de toutes les créatures, qui, pire que Judas,
l'auraient trahi pour de vils plaisirs ou pour de vils intérêts. O Seigneur, quelle part aurais-je pris à votre
tristesse! Quelles impressions devraient faire votre coeur très pur et innocent mes péchés, mes rechutes, mes
infidélités, mes lâchetés? Que suis-je malheureux! Ne serai-je donc jamais pour vous un sujet de joie et de
consolation? Oh combien est différend l'objet de mes peines et celui qui occasionna votre tristesse mortelle!
O coeur chagriné de mon Dieu, vous vouliez par cette tristesse et cette sueur de sang expier la folle attitude
des impies et la tranquillité insensée avec laquelle les pécheurs sont endormis sur leur péché sans avoir peur
d'être surpris par la mort temporelle et éternelle. Vous vouliez expier pour ces joies, ces goûts, ces plaisirs,
ces désirs de la vie, ces espérances pour lesquelles j'abandonne mon coeur même si votre Loi ne le permets
pas. Vous vouliez réparer pour ces fausses contradictions de mon coeur et pour mes conversions sans douleur
intérieure. Vous vouliez sanctifier en moi et en tous les hommes ces mêmes passions de la tristesse, de la
peur, de l'ennui, du dégoût et de la peine que j'éprouve sur la voie de la vie spirituelle, et vous vouliez me
consoler quand j'en souffre et ne mériter la grâce de les supporter avec patience, avec résignation, avec joie.
Vous vouliez me fortifier comme vous aviez fortifié tant de martyrs à défier joyeusement la mort et à me
préparer à la pénitence comme vous aviez inspiré tant d'autres fidèles à s'exercer dans les plus dures
pénitences. O comme votre amour est doux, bon et plein de pitié! O Coeur très doux de Jésus, combien je
vous remercie d'avoir tant souffert! Le sauveur voulut souffrir cette agonie pour te faire comprendre, ô mon
âme, la valeur de la pénitence des sens, de l'humiliation et de la contradiction de l'amour propre. Pour
t'enseigner que personne ne sera jamais jugé pour la faiblesse de sa chair, mais pour l'obéissance à la volonté
de Dieu, il éprouva une tristesses mortelle, proportionnée à sa vertu; et il le fit aussi pour te convaincre que
Dieu, qui distribue comme il lui plaît, les misères de la vie, ne permettra jamais que celles-ci soient
supérieurs à tes forces. Il voulut te faire connaître qu'il y avait deux volontés en lui: celle de la faiblesse
humaine, qui se refuse de souffrir et cherche le plaisir, et celle de la conformité à la volonté de Dieu. Le
chrétien ne doit pas se croire ennemi de Dieu, parce que sa chair se révolte contre l'esprit et aime ses plaisirs;
mais il doit tenter de soumettre sa chair et il doit se persuader que celle-ci ne peut nuire à l'esprit tant que
celui-ci se soumet pleinement à la volonté et aux lois de Dieu. Un Ange descendit du ciel pour consoler Jésus
non pas parce qu'il lui manquait du courage nécessaire pour combattre la faiblesse humaine, mais pour
montrer à tous ceux qui souffrent que leurs consolations et leur forces doivent venir du ciel; car Dieu n'oublie
personne dans l'adversité. Là ou est la souffrance, Dieu est toujours présent. Finalement, Jésus prie son Père.
Il savait bien qu'il ne pouvait se soustraire à la Passion, mais il voulait te démontrer, ô mon âme, cette vérité
si nécessaire: que le secours divin ne consiste pas toujours à te délivrer des peines que Dieu t'a envoyées,
mais à te les faire supporter avec une humble soumission et en pleine et entière conformité, en restant
toujours unie à Lui, dans son amour.
Acte de Réparation au Coeur Agonisant de Jésus
O Coeur paisible et agonisant de mon Sauveur, acceptez, je vous en prie, en échange des trois heures d'agonie
durant lesquelles vous avez été plongé dans les ondes profondes d'une mer de désolation, cette heure de
prière et cette journée que je consacre à la mémoire de votre coeur attristé. Acceptez cette sainte Messe à
laquelle je vais assister et à la Communion que je faire réparation de toute la douleur que vous a causé la vue
de mes péchés. Acceptez aussi toutes mes douleurs, mes peines, mes contrariétés, non seulement jour, mais
de toute ma vie. O Coeur aimant de mon Père, de mon Frère, de mon Epoux, Coeur plein de douceur et de
patience, à quel excès de souffrances vous a poussé votre amour! Et que devez-vous faire de mon amour? Ah
Seigneur! dans l'amertume de mon âme, je vous dirai: J'éprouve de la douleur de vous avoir déçu et je veux à
l'avenir vous aimer plus que je ne l'ai fait jusqu'à présent! » Quand donc vous connaîtrai-je, ô mon Dieu?
Quand donc vous rechercherai-je sans entraves? Quand donc vous obéirai-je sans inconstance? Quand vous
dirai-je avec un coeur sincère: « Que votre Volonté soit faite »? Prenez mon coeur, ô Jésus, et mettez-le dans
le vôtre afin que je vous comprennent et vous aime. O Coeur enflammé de la très grande charité, enflammez
mon coeur par votre amour afin que je puisse vous recevoir dignement, que je sois tout à vous aujourd'hui,
toute ma vie et pendant toute l'éternité. Ainsi soit-il.
Prière au Saint Coeur de Marie pour obtenir la conformité à la Volonté de Dieu
O Bienheureuse Mère de Dieu, ô Vierge Immaculée, que vous fut cruelle la croix de votre ton coeur, en cette
douloureuse nuit où Jésus, abandonné de ses disciples, fut plongé dans une mortelle agonie! Vos yeux ne
purent se fermer au sommeil et vous avez passé ces longues heures de l'agonie dans les larmes et les soupirs,
unie en esprit à votre très doux Jésus. O très douce Mère, vous l'aviez-vu, ce divin Fils, avant qu'il aille à sa
Passion, pâle mais généreux, venir vous faire ses derniers adieux et vous demander votre bénédiction; vous
aviez vu son âme blessée et dans ses yeux mouillés, vous aviez vu la Volonté du Père éternel qui le
condamnait à mort, lui son propre Fils, votre Fils, pour racheter mon âme au prix de tout son Sang et vous
aviez été condamné en même temps à avoir votre Coeur très pur crucifié au pied de la Croix sur le Calvaire.
Un océan d'angoisse submergea alors votre doux Coeur déjà blessé par l'acuité du couteau de Siméon.
Douloureuse nuit s'il en fut jamais pour le coeur d'une Mère comme vous, ô Marie! Quelle âme humaine
pourra comprendre les prières que vous avez adressées à Dieu ce matin-là et les paroles dictées par votre
Coeur enflammé ? « O Jésus, mon Fils, disiez-vous, ô mon Fils, mon très doux Jésus, qui vous a enlevé à
moi? Qui vous a séparé de votre tendre Mère? Pourquoi ne vous vois-je plus, ô lumière de mes yeux? Qui me
permettra, ô Jésus, mon Fils, de souffrir et mourir pour vous ? » Pourquoi pas mon âme ne se fond-elle pas à
la vue de votre douleur? O pieuse Mère et la plus affligée entre toutes les mères, vous pliez la tête sous les
ordres divins, vous buvez le calice jusqu'à la lie avec une parfaite soumission à la volonté de Dieu; et je veux
vous suivre, et je compatis à vos douleurs. O Marie, vous le reverrez votre fils, mais sur le Golgotha, sur les
monts de la douleur, crucifié, moribond, sans réconfort. Obtenez-moi, par les angoisses que vous avez
endurées, par votre parfaite conformité à la volonté de Dieu, que mon coeur devienne semblable au vôtre et
sois toujours soumis à la sainte Volonté de Dieu. Ainsi soit-il.
Vertu: La conformité à la Volonté de Dieu
Pratique: Dès le lever du soleil, préparez-vous à unir votre volonté à celle de Dieu en toutes choses, qu'elles
soient favorables ou défavorables. Répétez souvent dans la journée cette prière de l'Imitation de Jésus-Christ:
« Faites de moi, ô Seigneur, ce qu'il vous plaira, car votre serviteur est prêt à vous obéir ». La pratique de
cette oraison jaculatoire est un moyen très efficace pour arriver à la plus haute la perfection.
Oraison jaculatoire: O Marie, miroir de patience, soyez mon secours dans les tentations.
Prières avant la Communion du Sixième Samedi
Mon très aimé Sauveur, vous n'avez point eu horreur de poser vos lèvres saintes et pleines de vérité sur le
visage livide et menteur du traître Judas. Vous l'avez même appelé du doux nom d'ami: « Ami, fais ta
besogne » (Mt 26 50) et vous voulu encore, par un baiser, gagner le coeur de ce malheureux. Hélas mon âme
est encore plus traitresse que celle de Judas est mon âme: car souvent je vous ai reçu,ô mon Dieu et ensuite
j'ai blessé cruellement votre coeur si humble et bon! Mais votre patience augmente ma confiance en vous.
Vous attendiez de Judas une parole de repentir qui l'aurait sauvé. Cette parole je veux, moi, vous la dire et
vous la répéter cent fois: ô Jésus plein de clémence, mon âme est pleine de remords de vous avoir offensé.
Pardonnez-moi mon Dieu, pardonnez-moi! Je sens maintenant dans mon âme ces paroles que vous avez
adressées à Judas: « Ami, fais ta besogne » (Mt 26 50). Seigneur, je suis venu pour rendre à votre Coeur
Divin la consolation que le lui ai enlevée par mes péchés. Comme je désirerai que la terre m'engloutisse
quand je vous vois pleurer des larmes de sang pour les péchés que j'ai commis et expier dans une douleur
amère tous les instants de plaisir dans lesquels je me suis abandonné! Pourquoi donc suis-je né si je dois être
pour vous un sujet de tant d'afflictions! Ayez pitié de moi, ô miséricorde infinie: je vous en supplie, par la
tristesse mortelle que vous avez ressentie lors de votre agonie, par le sang versé, par l'amour que vous me
portez, faites qu'après vous avoir offensé je sois digne de souffrir pour vous. O Ange qui avez réconforté
Jésus, aidez-moi maintenant à aimer Jésus dans le Sacrement de l'Autel; et vous, mon Ange Gardien, et vous,
Esprits Saints bienheureux qui entourez le trône de Dieu, Michel, Gabriel, Raphaël, assistez-moi en cet acte
de sacrifice et d'amour. Et vous, Mère pleine de douleurs pour mes péchés, faites-moi participer à votre
amour et à votre douleur. O Coeur déchiré de douleur de Jésus, je vous offre le Coeur très aimant et très
affligé de votre très Sainte Mère, afin d'obtenir la grâce de bien vous recevoir ce matin, en réparation de mes
péchés et de ceux de tous les hommes. Donnez-moi une étincelle de l'amour que vous me portez, ô Coeur
aimant de Jésus, afin que je puisse bien me connaître, me haïr et me rendre moins indigne de vous recevoir.
Levez-vous et allons, avez-vous dit à vos disciples dans le jardin de Gethsémani. Lève-toi et va, ô mon âme,
voici ton Jésus qui vient au-devant de toi; jette-toi dans ses bras et tu y trouveras la paix.
On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
Pompéi (voir au 1er samedi)
Prières après la Communion
Que votre amour pour nous est immense, ô mon Jésus, mon ami, mon frère et l'époux de mon âme! Plus
perfide que Judas, je vous ai trahi mille fois et pourtant vous m'avez non donné maintenant le baiser de paix,
mais vous avez voulu encore vous donner à moi comme nourriture, vous unir à moi et me transformer en
vous, moi qui ne suis qu'une vile et indigne créature et vous qui êtes un Dieu infiniment grand et infiniment
bon! Qui suis-je, ô amour divin, pour mériter tant de bienfaits? Vous avez voulu commencer ma rédemption
avec l'agonie très douloureuse de votre âme bénie et moi, en réparation des outrages de tous les hommes et
des miens en particuliers, je vous consacre mon âme. Faites de moi, ô Seigneur, tout ce qu'il vous plaira: je
m'abandonne à vous sans réserve. Je vous consacre ma volonté: rendrez-la conforme à la vôtre. Je vous
consacre mon imagination: guidez-là, préservez-la des ténèbres impures dont le démon voudrait l'entourer. Je
vous consacre ma mémoire afin qu'elle ne s'attache qu'à vous; mon intelligence afin qu'elle ne pense qu'à
vous. Mais vous le savez, ô mon Dieu, je ne suis qu'une pauvre et faible créature; c'est à vous qu'il appartient
de me changer. O coeur très Doux de mon Jésus, je ne puis vous aimer comme je le dois si vous n'enflammez
pas mon amour, ni venir à vous si vous ne m'attirez pas à vous, ni même m'appuyer sur vous si vous ne me
soutenez pas. Et comme tout doit être vôtre, prenez-moi donc, ô Seigneur, possédez-moi, afin qu'étant entre
vos mains, je ne sois plus à moi. Je m'abandonne à votre amour: guidez-moi, transformez-moi, liez-moi,
purifiez-moi, faites de moi tout ce qu'il vous plaira, mais ne permettez pas que je me sépare de vous. Les
pertes, les tentations, les adversités qui m'arriveront désormais deviendront par vos mains divines la source
de grâces que vous me destinez pour me conduire à la vie éternelle. O Coeur Divin et prévoyant de mon
Jésus, ô vrai Père de mon âme, ne prêtez pas attention à cette volonté rebelle, faible, inconstante et ennemie
de mon propre bien. O ma Mère, unissez mon coeur à celui de votre Jésus: changez mon coeur avec le vôtre,
si humble, si patient, si doux, si pur et conforme à la volonté de Dieu. O Anges du Paradis, et vous Cour
céleste fondée sur le sang et les souffrances du Divin Sauveur, obtenez-moi l'amour et les grâces qui viennent
du sang de cet Agneau de Dieu afin qu'avec vous je jouisse des plaisirs de ce très doux Amant. Ainsi soit-il.
On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
Grâces de la Très Sainte Vierge de Pompéi
À Capri, grâce obtenue par la dévotion des Quinze Samedis
Le récit suivant, convalidé par l'attestation du médecin, fut publiée dans « Le Rosaire et la Nouvelle Pompéi
», cahier de Septembre 1887, page 556. Madame Cherubina Licorio, de Capri, après de nombreuses
souffrances, sut, en Juillet 1886, qu'elle avait un cancer à l'abdomen. Les médecins, Messieurs Masotina,
Rispoli et Fischetti, déclarèrent nécessaire une opération chirurgicale assez difficile et osée, pour lui éviter
une mort fatale. Quand elle apprit la nouvelle, la pauvre femme tomba dans un état de dépression terrible et
avec sa soeur, qu'elle aimait tendrement, elle ne fit que pleurer et prier du matin au soir. Entre temps Madame
Annunziata Fischetti, ayant appris le cas malheureux de son amie Licorio, s'empressa de lui apporter le livre
des Quinze samedis du Rosaire, publié à Valle de Pompéi et expédiés par le dit Sanctuaire. Madame Licorio,
réanimée et réconfortée dans la foi à la lecture du livre, se dédia tout de suite à commencer le pieux exercice
qui devait se terminer en Novembre. Elle Priait avec foi et espérance, mais s'estimant indigne de recevoir un
miracle, elle ne voulut point renoncer à tous les moyens humains et a l'efficacité de Dieu, auteur de la
Science, a donné à la science humaine. Aussi, ayant entendu dire qu'à Florence, il y avait un médecin
spécialiste en une telle maladies, elle partit pour se faire opérer par celui-ci. Mais elle voulut que cette
opération se fasse un samedi, afin que la Vierge de Pompéi pût l'aider dans la difficile opération et obtenir
pour elle une heureuse réussite. Mais la clémente reine de Pompéi, qui ne laisse jamais dépasser en
générosité par ses fils, et récompense largement les personnes qui l'honorent avec le saint exercice des
Quinze samedis de son Rosaire, voulut marquer cette journée par un prodige stupéfiant. Le matin du 22
Novembre 1886, Madame Cherubina accomplissait le dernier des Quinze samedis, à Florence, et au cours de
ce même matin, elle se présenta chez le docteur pour être opérée. O grâce prodigieuse!... La tumeur avait
complètement disparu!... Madame Licorio voulut que cette grâce fut publiée pour la plus grande gloire et le
plus grand honneur de la Sainte Vierge de Pompéi. Le docteur Fischetti accepta d'écrire une attestation dans
laquelle il décrivait la nature du mal dont souffrait sa patiente et la guérison survenue sans l'opération
projetée.
À Pérouse, Madame Esther Boccioli
Madame Esther Boccioli, de Pérouse, à la suite d'une chute douloureuse, se trouva avec le bras disloqué et
comme les médecins ne le remirent pas tout de suite en place, l'os resta en dehors de son articulation et son
mal fut déclaré inguérissable. Après six mois de souffrances qui l'empêchèrent de faire un quelconque travail,
elle s'adressa à la Vierge de Pompéi par la dévotion des Quinze samedis. Elle commença cette pieuse
pratique le 24 août 1889, et quatre jours après, sans savoir comment, elle trouva son bras remis en place et
complètement libre dans ses mouvements. Mesdames Aldina Brugnali, Teresa Boccioli, Anne Bagnolini,
Luigia Bagnolini sont les témoins de ce miracle. (Du Périodique « Le Rosaire et la Nouvelle Pompéi, 5e
année).


Septième samedi
Deuxième Mystère Douloureux
La Flagellation de Notre Seigneur (Mt 22, Mc 15, Luc 22)
Jésus dans les tribunaux. Parcours, ô mon âme, la voie douloureuse que suivit ton Père Jésus, durant les
longues et cruelles heures de ses souffrances. Souffleté dans la maison d'Anne, il passa dans celle de Caïphe
où il fut bafoué, déclaré blasphémateur et condamné à mort. Puis enfermé dans une prison, il fut abandonné
jusqu'à l'aube aux coups, aux railleries et aux insultes d'une soldatesque insolente. Quand il fait jour, on le
traine dans les rues et on le fait comparaître devant les deux tribunaux païens de Pilate et Hérode. Par ce
dernier, il est considéré comme fou, et comme tel, on le revêt de la robe blanche de la folie et on l'expose
ainsi à la risée d'une populace séduite. Admire, ô mon âme, ton Jésus, toujours humble, toujours patient. Il se
laisse conduire comme un agneau paisible là où la des hommes et la fureur de Satan le tourmenteront. En
présence des cris, des calomnies et des mépris, il garde le plus profond silence. Et Jésus se taisait pour te
montrer que quand tu es accusée ou calomniée, tu dois, ô mon âme, t'abandonner à Dieu, et ne chercher que
pour son amour d'autre justification que le silence. « Maltraité, il s'humiliait, il n'ouvrait pas la bouche
comme l'agneau qui se laisse mener à l'abattoir comme devant les tondeurs une brebis muette, il n'ouvrait pas
la bouche » (Is 53,7). C'est ainsi qu'en suivant ce divin exemple, tu acquerras la paix du coeur. Que de saints,
de solitaires et que d'hommes aux coeurs pacifiques ce silence de Jésus n'a-t-il pas engendrés! Miséricorde,
Seigneur, miséricorde! Je suis rempli de péchés et vous, vous êtes l'innocence même. Vous aimez vos
persécuteurs jusqu'à mourir pour eux et moi, je nourris de la vengeance et de la haine pour ceux qui m'ont
fait même les plus légères injures. Vous permettez à tous de vous juger et moi, je ne consens à être jugé par
personne. O Bonté infinie, quand donc mon mon coeur sera-t-il changé? O Dieu, mon sauveur, mon Maître,
je vous confesse mon ingratitude, mon orgueil, ma présomption et je désire, avec votre grâce, imiter votre
résignation et souffrir en silence dans toutes les peines et injustices qui me seront faites. Je pardonne de tout
mon coeur à tous ceux qui m'ont offensé et qui m'offenseront dans l'avenir. Par votre amour, je les dispense
de me rendre l'honneur qu'il m'auront enlevé par leur calomnies car je ne veux d'autre honneur que celui de
vous servir et de vous aimer. Détruisez en moi tout sentiment d'aigreur et de vengeance, dilatez mon coeur
par votre charité, afin que je vous aime sans réserve, et qu'en tous ceux qui me persécutent, afin que « je
devienne tout joyeux d'avoir été digne de subir des outrages pour le Nom de Jésus ». (Ac 5, 41).
Jésus dans la prison. Retiré de prison, Jésus est trainé avec ignominie à travers les rues de Jérusalem afin de
le rendre odieuse et méprisable aux yeux du peuple. Celui-ci en effet, qui ne juge que sur les apparences, le
traite de maudit, de séducteur, d'insensé. Il est remis entre les mains de ses bourreaux qui le conduisent
devant Pilate. Dans les rues on lui fait subir mille outrages et mille violences. Il n'entend autour de lui que
blasphèmes. On le tire par des cordes, on le pousse avec le fer des lances, on le force d'avancer sans lui
laisser le temps de se reposer, lui qui est exténué de fatigue et accablé par les souffrances d'une nuit entière.
Quand il tombe, on le recouvre de coups et d'injures comme le plus méprisable des hommes. C'est ainsi que
le vit le Prophète Royal: « Et moi, ver et non pas un homme, risée des gens, mépris du peuple » (Ps. 22,
7). C'est ainsi que du jardin de Gethsémani au Calvaire, en moins de douze heures, on lui fit accomplir six
voyages durant lesquels il ne cessa de montrer la plus inaltérable patience inaltérable, la plus profonde
humilité, la plus infinie charité, la plus incroyable pénitence. Réveille-toi, ô mon âme, sors de
l'assoupissement et de la léthargie dans laquelle tu es plongée et considère les femmes qui, avec Marie,
parcourent les rues de Jérusalem en les baignant de leurs larmes et en remplissant l'air de leurs
gémissements. Reconnais que parmi elles la plus belle des créatures, la plus sainte des femmes, la plus
désolée des mères, reconnais Marie, mère de Jésus, ta mère, qui va à la recherche du bien-aimé de son âme,
et qui demande partout si quelqu'un l'a vu. O très douce Marie, après avoir passé de longues heures en
oraison, vous avez appris que votre fils était entre les de ses ennemis. Mais quand il fut pris et mis en prison
à la merci des injures et des humiliations des soldats, et que Jean vint vous faire le récit de ses tourments et
vous annonça sa condamnation à mort par le Sanhédrin, qui peut exprimer la douleur de votre coeur? Mais
toujours soumise à la volonté de Dieu, vous ne vous êtes pas laissée aller à des transports de désespoir
auxquels se donnent habituellement les femmes affligées Et bien que crucifiée par une douleur incroyable,
vous n'avez montré qu'une parfaite soumission. Et vous avez répété: « Voici la Servante du Seigneur, qu'il me
soit fait selon votre Parole ». Le soleil n'est pas encore levé et vous quittez votre demeure pour retrouver
Jésus et l'accompagner jusqu'au pied de la croix. Mais voici qu'au détour de la rue qui conduit au palais de
Pilate, un peuple agité surgit comme une marée. C'est une foule immense qui traîne, au milieu des cris
moqueurs et de hurlements de blasphèmes, un homme chargé de chaînes, les mains liées derrière le dos, le
visage défais, les cheveux en désordre, les traits défigurés par les crachats et le sang qui le rendent
méconnaissable. Aux battements de votre coeur, ô Marie, vous avez reconnu au milieu de cette foule féroce,
votre Fils innocent. Sous les malédictions de la populace et le triomphe de ses ennemis, revêtu d'une robe
d'ignominie, le Fils de Dieu, doux sous les outrages, tranquille sous les coups, ne proféra ni le moindre
murmure, ni la moindre lamentation. Ce Divin Agneau, se trouvant au milieu des loups, désirait revoir sa
sainte Mère, parce que ceux qui aiment, quand ils sont dans le malheur, ressentent plus vivement l'absence de
leurs amis et ils en désirent ardemment la présence même si cela doit être pour eux une plus grande douleur.
Mais vous, Vierge bénie, vous n'avez pas pu voir votre fils, et Lui n'a pu avoir cette satisfaction. Permettez
que je vous accompagne jusqu'à ce vous puissiez le revoir et vous consoler en lui.
La flagellation. Considère, ô mon âme, que Pilate, bien qu'ayant reconnu l'innocence de Jésus, le condamna à
être flagellé en public pour satisfaire la cruauté du peuple juif, espérant par là le soustraire à la mort. Quelle
justice, grand Dieu! Condamner un innocent juste à la seule fin de donner raison à la haine de ses
accusateurs! On fait entrer Jésus dans le prétoire et on le dépouille de ses vêtements, sans qu'il oppose la
moindre résistance et sans qu'il profère le moindre murmure. Il offre à son Père Éternel, avec un coeur plein
d'amour, sa chair innocente qui va être lacérée et son sang précieux qu'il désirait depuis si longtemps
répandre pour nous. Il est donc lié à une colonne et sans égard pour la loi des juifs qui défendait de donner
plus de quarante coups, les soldats, pour contenter leur instincts sanguinaires, appliquent à Jésus la loi des
romaine qui permettait la flagellation illimitée. Une entière cohorte de soldats entoure la place, formant un
cercle de fer et deux bourreaux musclés arrivent, suivis par d'autres encore plus robuste et plus fiers, se
saisissent d'une masse de verges et de fouets en cuir et de cordes pleine de noeuds. Vois, ô mon âme, ton
Jésus, tranquille, comme s'il était convaincu de tous les délits qu'on lui imputait, débout, lié à une colonne.
Qui pourrait dire combien il a souffert de désolation et de douleur? Dès les premiers coups, sa chair virginale
est battue, brisée, labourée et toute recouverte de sillons sanglants. Les fouets lui enlèvent des lambeaux
entiers de chair et les coups retombent sur les plaies vivre créant de nouvelles blessures sur les anciennes.
Quel spectacle atroce et sanguinaire! Qui peut se le représenter sans en frémir! Ils le battent sans interruption
et Lui n'émet aucune plainte: ils le lacèrent si cruellement que son corps n'est plus qu'une plaie. O divin
Jésus, est-ce le tourment si cruel et si honteux que vous vouliez souffrir pour nous, et auquel vous avez voulu
être soumis pour expier nos péchés? Et comment puis-je encore vous offenser? O mon Dieu, a quel titre, je
mérite que vous souffriez autant pour moi? Vous aviez prédit tout ceci à travers les prophètes. « Sur mon dos
ont labourés les laboureurs, allongeant leurs sillons... » (Ps. 129, 3) « Oui, Dieu m'a livré à des injustes... Il
ouvre en moi une brèche » (Jb 16,11.14). « De la plante des pieds à la tête, il ne reste rien de sain. Ce n'est
que blessures, contusions, plaies ouvertes, qui ne sont pas pansées, ni bandes, ni soignées avec de l'huile » (Is
1,6). « Mais lui, il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes » (Is 53, 5). O mon
Dieu, tout ceci pour nos péchés! Comment? Pour des criminels comme moi, vous avez subi un tel supplice?
Pour moi, coupable de tant de péchés, vous avez enduré des douleurs aussi excessives? Que ne ferai-je pas, ô
mon Sauveur, pour vous et pour expier mes fautes! Voici, mon âme, le modèle de la pénitence, d'après lequel
tous les Saints ont appris à traiter leur propre corps pour le soumettre à l'esprit. Car pendant notre vie
mortelle, notre âme n'a pas de plus grand ennemi que notre chair qui, toujours rebelle, n'accepte ni frein, ni
joug, suis sans retenue ses inclinations terrestres favorisée par les sens, va au-devant de ses désirs avec une
telle violence que l'esprit en est souvent opprimé et cette chair lui donne, à elle seule, plus de difficultés que
tous ses autres ennemis réunis. Voilà donc pourquoi les chrétiens, après la venue de Jésus-Christ, ont
commencé à pratiquer de grandes austérités, autrefois inconnues, telles que l'usage des cilices, des chaînes de
fer, les disciplines, et la volonté continuelle de la mortification des sens; et tout ceci par peur de voir,
d'entendre, de dire ou d'apprécier quelque chose qui pourrait contaminer la pureté de leurs coeurs. Car il faut,
par la mortification du corps, prévenir la tentation et la chute. L'apôtre Saint Paul disait: « Je meurtris mon
corps au contraire et le traine en esclavage » (1 Cor 9, 27). En effet, si toute la sainteté de David et la sagesse
de Salomon n'ont pu les empêcher de tomber, quel sera le sort de ceux qui, durant toute leur vie, le cherchent
qu'à contenter leur propre corps? C'est donc pour expier et mettre des barrières à ce dérèglement si commun
chez les hommes, que le Sauveur a voulu que sa chair innocente soit si cruellement lacérée.
Prière à Jésus flagellé
O mon Dieu, ô mon amour, ô vie de mon âme, me voici devant vous, touché et pénétré de douleur et
d'émerveillement, à tel point que je ne puis trouver aucune parole pour l'exprimer; mais je me prosterne à vos
pieds sacrés, je baise cette terre baignée de votre sang sacré et je pleure mes péchés, cause de vos si grands
tourments et ici, je confesse mes fautes, et ici, j'attends votre miséricorde. Je ne m'en irai pas de ce lieu: je
veux rester ici immobile pour contempler ce spectacle. O sang très précieux et très saint de mon Seigneur
flagellé, je vous adore. Je ne m'éloignerai jamais de vous, ô mon Dieu, et je resterai enlacé à vos pieds,
jusqu'à ce que vous m'avez lavé et purifié avec ce précieux baume, qui seul peut guérir mes plaies. Ainsi soitil.
Vertu: La pénitence.
Pratique: Mortifiez vos sens, instrument de péché et cause des douleurs de Jésus, en vous privant d'un mets
qui vous plaît, en vous levant plus tôt que d'habitude, ou en passant une heure dans le silence. Privez-vous
aussi de quelque plaisirs permis. Pratiquez surtout la modestie et tenez les yeux baissés. Ne satisfaites point
la curiosité que vous avez en vous de vous intéresser aux affaires d'autrui. Récitez le Rosaire à genoux.
Oraison jaculatoire: O Marie, refuge des pécheurs, je place en vous toute mon espérance.
Prières avant la communion du Septième Samedi
Et voici le moment, ô mon Jésus, où votre chair si pure et si innocente a été lacérée pour moi. Vos veines ont
été ouvertes et déchirées et votre sang est apparu pour me sauver. C'est le moment où votre très saint Corps a
été labouré par des coups cruels. Comment puis-je, sans frémir, vous contempler ainsi lacéré et battu? O mon
Jésus, par votre flagellation, vous avez voulu que votre corps soit plein de plaies et d'ouvertures afin que vos
fils puissent y entrer, y établir leur demeure et y trouver leur douce nourriture. Soyez toujours loué, ô mon
Seigneur! Que les anges, le ciel, la terre ainsi que tous les hommes vous bénissent éternellement! Je n'ai pas,
ô mon Dieu, le courage nécessaire d'imiter la pénitence de vos serviteurs, mais de cet Autel vous me
procurez un remède plus doux: celui du Sacrement de votre Corps et de votre Sang qui me donnera la force
de vaincre les tentations de péché de la chair et de me préserver des rechutes. Par la Sainte Communion et la
méditation de vos Mystères vous me donnez la haine du péché et vous me conduisez à avoir une grande
confiance en vous, vous qui avez voulu si fièrement être persécuté pour moi. Vous m'inspirez une haute idée
de la sainteté Dieu et de la la sévérité de ses jugements car il fit tomber sur votre tête innocente la rigueur de
sa justice, uniquement parce que vous aviez pris l'apparence du pécheur. Vous ravivez mon espérance en
vous recevant, c'est pour moi le meilleur moyen de payer toutes mes fautes et de ne pas tomber dans le
désespoir. Ô Marie, Mère très affligée, vous avez entendu le coups de la cruelle flagellation: Vous étiez dans
le prétoire quand la tempête des péchés de les hommes s'est déchaînée sur le le dos innocent de Jésus. Vous
avez vu surgir ce sang que vous lui aviez donné: ayez pitié de moi, qui, par les plaisirs coupables de mon
corps, ai été la cause de la Flagellation de Jésus Obtenez-moi la grâce d'éprouver les mêmes douleurs que
votre Fils, de haïr mes péchés et d'être en ce moment lavés par le sang très de « l'Agneau de Dieu qui enlève
le péché du monde » (Jn 1, 29). J'ai lacéré votre Coeur et je voudrais le guérir en m'unissant à celui de votre
fils dans une union d'amour inséparable. O Jérusalem céleste, continuellement baignée par les sources du
Sauveur, et qui retire de ses plaies toute sa beauté, faites tomber sur cette terre stérile quelques gouttes de ces
eaux bienfaisantes dont vous possédez la source. Aimez, bénissez pour moi ce Dieu de Miséricorde.
Remplacez-le ô bienheureuses âmes, avec votre amour et la lumière dont vous êtes remplies; dissipez les
ténèbres qui embrument mon intelligence; faites fonde par une étincelle de votre flamme sacrée la glace de
mon mon coeur, afin que je brûle avec vous du même feu qui vous a consumées. Ainsi soit-il.
On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
Pompéi (voir au 1er samedi)
Prière après la Communion
Le Prophète David a dit: « Le passereau même a trouvé une maison, et l'hirondelle un nid pour elle, où elle
pose ses petits » (Ps 84, 4). Et Vous, Seigneur Jésus, vous avez ajouté que « Les renards ont des tanières et
les oiseaux du ciel ont des nids » (Lc 9: 58). La maison que vous avez préparé pour mon âme, ô mon doux
Sauveur, est dans vos plaies. Et c'est dans elles que mon âme trouvera l'aliment pour se nourrir, le refuge
contre la fureur de la justice divine, l'abri contre la violence des tentations, des tristesses de la vie. O Coeur de
mon coeur, ô vie de mon âme! Pilate vous a reconnu innocent, mais parce qu'il était cruel et injuste, il vous a
fait flageller pour satisfaire vos ennemis, mais il vous a également satisfait vous qui, durant toute votre vie,
avez désiré vous voir couvert de sang et comblé d'opprobres. Ce feu sacré qui brûle dans votre coeur est
insatiable: il veut tout consommer, et vous, vous vous êtes consumé en entier au nom de l'amour que vous me
portez. Aujourd'hui le sacrifice est complet. Pendant trente-trois ans, vous vous êtes épuisé en privations, en
prières pour moi, en jeûne et même en tentation; maintenant vous avez fait le sacrifice de votre honneur, de
votre doctrine, de votre Sainteté, de vos amis, et non content de me donner tout votre sang, vous avez voulu
aussi vous dépouiller de votre chair dont les lambeaux parsèment le Prétoire! Que puis-je faire? Il est juste
que je me sacrifie pour vous, ô mon trésor, ô mon amour, ô vie de mon âme. Me voici: je m'offre tout à vous,
ô mon Jésus. Permettez que je sois attaché à cette colonne à votre place et que je partage les coups que vous
recevez. Uni à vous par la Sainte Communion durant le sacrifice de la Messe, je vous offre mon amour avec
toutes ses puissances et mon corps avec tous ses sens. Je ne me plaindrai plus, à l'avenir, de tous les malheurs
qui m'arriveront, mais je les accepterai parce qu'ils viennent de votre main. Faites de moi ce qu'il vous plaira.
Battez, corrigez et purifiez ma misérable pécheresse: mais serrez-moi toujours contre votre Coeur paternel,
contre vos plaies dignes d'amour. Faites que je n'aime et n'apprécie que la croix. Et si ma chair se rebelle,
redoublez, afin qu'elle soit entièrement soumise à votre esprit. Par votre Apôtre Saint Paul, vous m'avez dit
que « le sans du Christ purifiera-t-il notre conscience des oeuvres mortes pour que nous rendions un culte au
Dieu vivant » (He 9, 14). O Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, jetez un regard sur ce lépreux
rempli d'ulcères, blessé des pieds à la tête et plein de péchés et d'imperfections. Lavez-moi avec ce le sang
qui s'écoule de tout votre Corps. Vous qui avez dit à Saint-Pierre: « Si je ne te lave pas, tu n'as pas de part
avec moi » (Jn 13, 8). O Seigneur, voici ma tête, mes mains, mes désirs, ma volonté, mon intelligence, mes
oeuvres, mes pensées, mes affections, tous mes sens: lavez-moi complètement car tout est contaminé;
guérissez tout, car tout est malade. Changez-moi par la vertu de votre sang précieux, afin que je puisse
m'unir à vous, ô pureté infinie, et que je puisse entièrement vous servir, ô Agneau si pur! Car vous êtes en
même temps mon berger, mon guide, ma nourriture. Enflammez mon coeur de votre amour divin, but de
votre flagellation, le condensé et la perfection de la loi, le centre de tout le paradis et le terme de mes soupirs,
de mes pleurs, de mes préoccupations de la vie et de la mort. Amen.
On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
Grâces de la Très Sainte Vierge de Pompéi
A Lecce, une retentissante conversion
Le premier jour de l'an 1890, jour au cours duquel la Vierge de Pompéi devait recevoir du Pape du Rosaire,
Sa Sainteté Léon XIII, la plus grande exaltation, puisqu'il rendait son culte universel dans le monde, dans la
belle et pieuse ville de Lecce survenait un acte de miséricorde dont on ne lit de semblable que dans les
premières pages de l'histoire du christianisme. Ce fait fut publié dans le Périodique « Le Rosaire et la
Nouvelle Pompéi », Cahier VI, 1890. Dans la vaste église du Rosaire de Lecce, en présence d'une foule de
seigneurs, d'avocats, d'étudiants et d'artistes, dont est composée la population de cette ville très cultivée, se
présente à l'Autel, pour le Sacrifice Divin, un prêtre qui, après trente années d'un ignoble son divorce de sa
Vierge épouse, l'Église de Jésus-Christ, venait, entre les larmes de repentir sincère et une confession publique
de ses fautes, offrir à Dieu, pour la première fois après un si long intervalle, la victime de l'expiation et du
pardon. La foule mêla ses larmes à celles du repenti, lequel, nouveau Saül, de persécuteur du Christ était
devenu, par un grand miracle de la Vierge de Pompéi, un vase d'élection. Le nom de ce prêtre, qui donnait au
monde un nouveau témoignage de la puissance de la Mère de Dieu, invoquée sous le titre du Rosaire de
Pompéi, était connu pour son désaveu public et de la confession publique. Il s'agissait du Révérend Pasquale
Bortone. Ce fait extraordinaire est relaté par le vénérable Père de ce diocèse, Son Excellence Monseigneur
Luigi Zola, Evêque de Lecce lequel à cause d'un sentiment de tendre affection qu'il portait à notre reine de la
vallée du Vésuve, se déclare fortuné de pouvoir témoigner au monde un si important prodige octroyé par la
Vierge à sa ville si aimée de Lecce dans laquelle revenait au bercail une brebis perdue. C'était en 1860 que
Don Pasquale Bortone, prêtre de la ville de Lecce, pris par la nouveauté des temps, et par des passions de
jeunes, voulut ébranler le doux joug du Seigneur. Oubliant l'excellente dignité où l'avait porter Dieu et
n'attachant aucune considération aux liens indissolubles qui le liaient à Dieu et à l'Église, il voulut d'une
manière misérable, apostasier. Le voilà, ce nouveau fils prodigue, qui va, errant de-ci de-là, loin de la maison
paternelle, et portant toujours vifs dans l'âme, le remords cruel qui, jour et nuit, le torture à la pensée de la
trahison faite à son Dieu. Il disait dans sa confession publique: en vain je cherchais à me par des distraire par
des passe temps et des divertissements; en vain je cherchais la paix, même si ma nouvelle situation était
flatteuse et distrayante. Les remords étaient toujours à à me déchirer l'âme et à m'empêcher de fermer les
yeux pour dormir. Il est Inutile de dire qu'une fois le premier pas fait, il s'enfonça de plus en plus dans
l'abîme. Et pourtant Bortone, une fois brisée la foi en Dieu jurée a cours de l'ordination, ajouta dépravation
sur dépravation. Il passa trente années dans cette vie de péché. Une chose lui resta de sa jeunesse: tout au
long de la vie misérable qu'il menait, il n'oublia jamais Marie. Que ceux qui liront cette relation notent bien
la miséricorde de cette éminente Dame! Je priais toujours la Madone, bien que sans confiance, écrivait-il luimême.
En 1888 Bortone retourna dans sa ville natale, Lecce, mais en si mauvaise santé qu'il faisait pitié.
Dans le certificat médical qui fut publié dans le dit Périodique, on constate que le malheureux, par des
erreurs de diététiques, souffrait de problèmes graves du système nerveux, de paralysie incomplète des sens et
du des nerfs moteurs de presque tout son corps qui lui occasionnaient des tremblements continuels aux
membres inférieurs et supérieurs avec un affaiblissement considérable de ses forces. Il avait aussi des
problèmes mentaux; en effet, il croyait que tout le monde lui en voulait et pour cela il se méfiait presque
toujours aussi bien des personnes que des choses. Sans la santé et sans la grâce de Dieu qui insuffle la
patience et la résignation dans la maladie, Don Pasquale Bortone se laissa aller au désespoir et par deux fois
il tenta de se suicider. C'est dans cet état qu'il fut trouvé par le Docteur Luigi Sellitto de Lecce, lequel, appelé
pour le soigner et constatant la gravité de l'état du malheureux, déclara franchement qu'il n'avait aucun espoir
en sa guérison. Je le soignais pendant près de quatre mois, sans obtenir aucun bon résultat, écrivait le
médecin dans son attestation. Qui plus est, la paralysie qui avait atteint les bras et les mains le réduisit à un
point tel qu'il ne pouvait plus apposer sa signature sur son brevet de pension qu'il devait percevoir chaque
mois. L'infortuné eût la chance d'être accueillie dans la famille de son neveu, Maître Nicolas Bortone, avocat
au Barreau de Lecce. Celui-ci, qui avait une profonde piété, ajoutée à un zèle apostolique pour le Sanctuaire
de Pompéi et à une tendre dévotion pour la Très Sainte Vierge invoquée sous ce titre prodigieux, s'était
depuis peu, adressé à ce Sanctuaire pour obtenir des prières de la part de toute la Confrérie et surtout des
Orphelins de la Madone de Pompéi. La fête solennelle du Rosaire de 1889 arriva et ils se mirent à prier la
Vierge du Rosaire de Pompéi, avec la Neuvaine, pour obtenir les grâces dans les cas les plus désespérés. Et
pour avoir plus de force sur le coeur de notre Reine clémente, Nicolas Bortone unit les prières qui étaient
dites chez lui à celles récitées par les orphelins dans le sanctuaire. Tant de foi et tant de prières firent que la
Vierge n'abandonna jamais cette âme, même si elle était dépravée. Pasquale Bortone, torturé par le remords,
essaya même quelques fois de se réconcilier avec Dieu, mais quand on lui intimait de faire un désaveu public
en réparation des scandales publics, il se montrait réticent et se mettait même en colère ou entrait dans une
fureur noire. Il était inscrit à la Franc-Maçonnerie. Les choses durèrent ainsi jusqu'en fin Novembre 1889.
C'était le 29 de ce mois-là au cours duquel tous les fidèles adressent leur âme affectueuse à la Vierge
Immaculée, en commençant la Neuvaine préparatoire à la fête du 8 Décembre. La famille de l'avocat Bortone
eût le courage de proposer au malade de commencer avec eux, tous ensemble, une neuvaine à la prodigieuse
Vierge de Pompéi pour obtenir au moins un soulagement à tant de souffrances corporelles en accordant le
bénéfice du sommeil. Le malade consentit et ils commencèrent tous ensemble la Neuvaine à la Vierge de
Pompéi, selon la méthode du livre en usage dans ce sanctuaire. Le premier triduum était accompli. C'était
durant la nuit du dimanche 1er décembre, quand Bortone vit en rêve, mais distinctement, la bienheureuse
Vierge, exactement celle qu'on vénérait à Pompéi, qui lui dit: « confesse-toi et réconcilie-toi avec Dieu, il est
encore temps de le faire ». Cela lui procura une grande émotion qui lui donna tout d'abord à penser; puis il
finit par ne plus attacher d'importance à la Vision, qui ne pouvait plus être que la conséquence d'un rêve, et il
n'en parla donc à personne. La nuit suivante, la Bienheureuse Vierge lui apparut de nouveau et, avec des
paroles plus pressantes, le poussa à la plus totale réconciliation avec Dieu, et lui assura qu'il triomphera. «
Fais vite, lui répéta la Madone, appelle le Prêtre et confesse-toi et tu auras le triomphe. Le jour de ma fête, tu
devras communiquer ». A ces paroles, Bortone devint un autre homme. Et la Reine bénie, qui est généreuse
non seulement en grâces spirituelles mais aussi prodigieuse en bénéfices temporels jusqu'à rappeler au Coeur
de son Fils, les âmes perdues, lui redonna, avec la santé de l'âme celle aussi du corps. La paralysie de cette
personne exténuée et fatigué disparut soudain. Ce malade, qui ne pouvait même plus se supporter à tel point
qu'il était prêt à se suicider, se leva du lit, guéri. Il lui tardait d'être au lendemain. Le jour à peine levé, il fit
appeler le curé de Sainte Marie del la Porte, le Révérend Don Giuseppe Caprioli. En pleurant, il lui raconta
ce que la Vierge avait fait pour lui et lui demanda une feuille de papier et ce même Bortone qui, comme le
certifie l'acte notarié, ne pouvait signer ni même apposer sa propre signature, écrivit d'une main ferme son
désaveu et le remit à son évêque. Voici sa déclaration textuelle: «Je soussigné, Don Pasquale Bortone, Prêtre,
par la grâce de Dieu et sous la protection de la Très Sainte Marie de Pompéi, désavoue tout ce que j'ai pu dire
ou faire contre Dieu, l'Eglise et les obligations dues à ma charge. Je prie Dieu et la Très Sainte Marie de
toujours m'aider si tant est qu'avec une vie de bonté je puisse réparer le scandale donné et mourir dans sein
de l'Eglise catholique. Lecce, le 3 Décembre 1889. Bortone Pasquale, Prêtre. » Cette nuit là, il dormit
paisiblement. C'était la première fois, après trente années de remords, qu'il goûtait la douceur du repos d'une
conscience réhabilitée dans la grâce divine. Peu de jours après, de sa propre main, il écrivit une relation sur
la grâce miraculeuse qu'il reçut de la Vierge. La conversion fut complète, et lui qui, d'abord par un sentiment
respect humain, non seulement ne voulait pas faire une rétractation publique, mais qui, de plus,
recommandait au Curé de Caprioli de ne pas se faire remarquer lorsqu'il venait lui rendre visite, une fois
publiée la rétractation, acheta plusieurs copies du périodique de Lecce « le Vexille de la vérité » qui la
publiait, pour l'envoyer aux divers endroits ou il avait fait scandale, en vivant comme séculier alors qu'il était
prêtre. Accomplissant finalement tout ce prescrit l'Eglise en de semblables circonstances, l'Evêque de Lecce,
Monseigneur Zola, put le réhabiliter au ministère sacerdotal. Il lui fit faire d'abord une retraites de quelques
jours pour un cours d'exercices spirituels. Puis il l'admis à la célébration du Divin Sacrifice. Pour cela, il fut
décidé que ce jour solennel serait le 1er de l'An 1890. L'église choisie pour cette belle fonction fut la grande
église du Très Saint Rosaire de Lecce. L'annonce de ce fait et de l'évènement tout nouveau qui devait
s'accomplir, attira à l'église une foule immense, composée non seulement d'artistes et d'ouvriers qui
formaient la population de Lecce, mais également de l'aristocratie et de la jeunesse studieuse ainsi que des
célébrités les plus nobles du Barreau. Et en ce jour solennel, le Père Don Pasquale Bortone, réconcilié avec
Dieu et l'Eglise, célébra le Saint Sacrifice, après presque trente années d'interruption. En ce matin du mardi 3
Décembre, sous l'empire de la ferveur de sa récente conversion, il avait manifesté sa détermination de
vouloir se confesser sur la place publique afin de réparer le scandale notoire. Le prudent Evêque approuva le
désir ce cette volonté mue par une main très puissante, mais au lieu de la place, il préféra assigner l'église. Et
le révérend Bortone, une fois accompli le Saint Mystère, voulut raconter lui-même, de sa propre bouche, au
très nombreux auditoire les prodiges de Marie du Rosaire de Pompéi, qui l'avait converti et guérit et il
demanda à tous pardon des scandales qu'il avait commis. Tous ceux qui étaient dans l'église ne surent pas
retenir leurs ses larmes, tant était leur commotion car tous reconnaissaient en cet homme un prodige digne de
la Miséricorde de Marie. Et c'est ainsi qu'ils sortirent de l'église tout en louant et bénissant la puissance de
cette Dame qui, en ce jour, a ouvert, de son Trône de Pompéi, une nouvelle source de grâces en faveur des
pécheurs. Le converti se retira du monde, s'enferma dans le Sanctuaire de Lecce, et voulut réparer les
scandales commis en menant une vie vraiment pénitente. Aujourd'hui, par ce fait merveilleux et
extraordinaire, s'ouvre à l'esprit des hommes un pan de l'énigmatique rideau qui recouvre le Mystère Divin
enveloppant le Sanctuaire de Pompéi. Aujourd'hui, les desseins de Dieu sur cette nouvelle Arche du Salut
commencent à se manifester aux hommes de bonne volonté avec une clarté lumineuse qui n'est presque plus
la foi. Pour quelle raison donc Dieu a-t-il privilégié d'un aussi particulier amour les séculiers et les pécheurs
à Pompéi? A présent, mes frères, après avoir lu le nouveau triomphe de la Reine des Victoires, vous
répondrez vous-mêmes: Que Dieu choisissait, dans son Temple de Pompéi, des séculiers et des pécheurs
pour les convertir et les sauver par l'entremise de sa Mère, et après ceux-ci, une longue liste de pécheurs
serait convertie en de nouveaux esclaves fidèles à la Reine du Ciel, et en de nouveaux propagateurs de ses
miséricordes inouïes. Voici donc écarté un peu du mystère: le Temple de Pompéi, fait par des pécheurs, est
destiné par Dieu, à la confession des pécheurs.
Palerme, Soeur Silvia Manzella est prodigieusement libérée de la phtisie grâce à la dévotion des
Quinze Samedis
« Le 3 Janvier 1906, je fus prise de fièvre accompagnée de sueurs, de toux et de douleurs au dos et à la
poitrine qui me donnèrent à présager quelque chose de grave, surtout pour une constitution aussi fragile que
la mienne. J'ai voulu faire analyser mes crachats et de l'analyse il résultat qu'il étaient plein de bacilles de
Koch. Entre temps, la maladie poursuivait son cours, et les soeurs du Couvent m'exhortaient à prier la Vierge
de Pompéi pour obtenir la guérison. Je commençais alors les Quinze samedis: mes élèves priaient elles aussi
avec une une foi très vive et une grande ferveur. C'était là demander une grâce extraordinaire, un vrai
prodige: mais la puissance miséricordieuse de Marie a des limites? A ce moment-là, la fièvre commença à
cesser, la toux a diminué petit à petit, l'expectoration disparut complètement. A la fin des Quinze Samedis, on
envoya de nouveau au laboratoire l'expectoration et le résultat fut meilleur vu qu'on y trouva très peu de
bacilles. On recommença les Quinze samedis et à son terme la bonne Mère Supérieure voulut que fût
analysé, pour la troisième fois, mon crachat. Et consolante stupeur! Le, cette fois fut complètement négatif.
Pour plus de sûreté, il fut également demandé au laboratoire de l'hôpital d'en faire l'esamen d'où l'on obtint la
même réponse: complément négatif. Le premier dimanche d'octobre, Fête du Très Saint Rosaire,
complètement rétablie, je pus me joindre aux autres soeurs et aux élèves, pour remercier, dans la chapelle, la
Sainte Vierge du Rosaire de Pompéi. Et maintenant je ne souffre plus rien, j'ai passé un hiver très rigoureux
en pleine forme et je suis si bien remise que tous ceux qui me voient en restent surpris. Il faut en remercier
infiniment la glorieuse Mère de Miséricorde et Reine des victoires! Palerme, le 23 Janvier 1909. Soeur Silvia
Manzella, Soeur des Pauvres » (Du Périodique Le Rosaire et la nouvelle Pompéi », XXVII année).
À Sienne, Soeur Marie Catherine Prunetti, bénédictine, obtient la guérison grâce à la dévotion des
Quinze Samedis et à la récitation du Rosaire
« Pour la plus grande gloire de Dieu, j'envoie la narration de la prodigieuse guérison obtenue, y incluant le
certificat médical où on relèvera la grave maladie dont j'étais atteinte. Ayant perdu tout espoir de guérison,
abandonnée par les médecins et résignée à la volonté divine, j'avais, à l'âge de vingt-huit ans, déjà fait le
sacrifice de ma vie. Il n'en demeurait pas moins que je commençai les Quinze samedis à la Très Sainte Vierge
du Rosaire de Pompéi. Le 6 août, je me senti poussée, avec une plus grande foi à m'adresser à la puissante
reine puissante: « Chère maman, je dis-je, Saint Stanislas, à l'occasion de votre glorieuse Ascension au Ciel,
vous supplia de venir au Paradis pour célébrer cette fête, et il fut, par vous, exaucé. Je n'ose point, à cause de
mon indignité, vous demander autant, mais si c'est conforme à votre sainte volonté et à celle de Jésus, je vous
demande la grâce de la santé pour pouvoir servir la Communauté Religieuse dont je fais partie. Au même
moment, je ne saurais décrire ce qui se passa en moi. Une voix céleste parla à mon pauvre coeur et je me
sentis dire: « Je veux te guérir! Et tu es digne de la grâce ». Le miracle s'était déjà réalisé! Mes yeux
versèrent des larmes de joie... Le même jour, je pus assister aux Heures Canoniales et prendre part au repas
en commun; quelques jours après, je repris les exercices habituels, abandonés pendant cinq années. En un
mot, grâce à la Bienfaitrice céleste, je suis complètement guérie. Toutes les autres soeurs ne cessent
d'applaudir à ce miracle. Quand à moi, il ne me reste qu'à être digne de la grâce reçue. Sienne, Monastère de
la Madonne près le Reguge, le 4 Décembre 1904, Soeur Marie Catherine Prunetti, Bénédictine. »
A Laureana, grâce obtenue par l'Avocat Francesco Carlizzi, au cours du dernier des Quinze
samedis précédant la Fête du 8 Mai
« C'est avec l'âme pleine de joie et une profonde émotion que je fais connaître une importante grâce que la
Très Sainte Vierge de Pompéi a accordé à ma fille Marie en Mai de cette même année 1903. Ma fille Marie,
âgée de six ans, était depuis longtemps pâle et maigrissait de jour en jour. Nous, ses parents, tout comme le
médecin, nous ne pouvions nous expliquer son dépérissement. Un mal latent la rongeait... mais lequel? Nous
ne réussissions pas à le savoir. Jusqu'à ce qu'un jour, ma fille ressentit une douleur au genou gauche, qui
l'empêchait de marcher. Tout de suite, elle fut examinée par le médecin et la nouvelle que celui-ci nous
annonça fut une très douloureuse et poignante surprise: il s'agissait d'une tumeur froide et maligne!... Nous
avons commencé aussitôt à faire à notre fille toutes sortes de cures, mais en vain. La grosseur, à notre grande
frayeur, augmentait et notre fille, ne pouvait plus bouger!... Alors nous nous sommes adressés à notre Très
Sainte Mère de Pompéi... C'était le soir du vendredi qui précédait le dernier des Quinze samedis, en
préparation à la fête de la Vierge de Pompéi du 8 Mai. Ayant perdu toute espérance dans la science, je ne
voyais briller en mon âme que le nom très saint de la Sainte Vierge de Pompéi, et dans un élan de foi, après
avoir fait la dernière méditation de la journée à la petite, je mis sur le genou, de la malade un petit billet ou
j'avais écrit: « V.R. Pompéi o. p. ». Puis je refis le pansement du genou, et, me recommander à puissante la
reine pour obtenir la grâce désirée le jour suivant qui était le dernier de ses Samedis, je m'écriai avec une foi
vive: « Vous seul, ô Mère, pouvez guérir ma créature, ma petite, ma malheureuse créature! » Exalté par ma
foi et par un pressentiment intérieur de la grâce, le matin du samedi, j'attendis avec impatience le moment de
donner les soins à ma fille. O prodige! En lui enlevant les pansements, je m'aperçus tout de suite que l'enflure
n'existait plus. Je commençai à crier: Miracle! Miracle! Toute ma famille accourit et peu après le médecin
traitant arriva et ce dernier constata qu'il n'y avait plus ni grosseur, ni durcissement, ni aucu,e trace du mal
dont souffrait ma fille. Du fait, celle qui, pendant près de deux mois, gisait dans le lit sans pouvoir poser son
pied a terre, se leva et put marcher, courir et sauter avec ses soeurs, sans la moindre souffrance. Laureana, le
14 août 1904. L'avocat Francesco Carlizi » (Du Périodique « Le Rosaire et la Nouvelle Pompéi », XXIIIe
Année).

Huitième samedi
Troisième Mystère Douloureux
Jésus couronné d'épines (Mt 27, Mc 15, Jn 19)
Considère, ô mon âme, comment les bourreaux, las de flageller le Sauveur, le détachèrent de la colonne tout
baigné de sang. Contemple ton Jésus férocement lacéré dont tout le corps n'est qu'une plaie, obligé d'aller à
la recherche de ses vêtements que les soldats, par fureur et par malice, avaient dispersés de-ci et de-là quand
ils l'avaient dépouillé, et contraint de parcourir tout le prétoire sous les moqueries et les sarcasmes de ces
gens indignes qui ajoutaient l'insulte à la cruauté. Il supporta leurs outrages comme il avait supporté leurs
coups, avec une douceur, une modestie et une patience invincibles, et, ayant finalement retrouvé ses
vêtements, il s'habilla. Et bien que ce spectacle eût dû remplir de compassion les coeurs les plus endurcis, ses
bourreaux n'en furent pas plus émus que les loups sans pitié; ils inventèrent même, pour le faire souffrir de
nouveau, un supplice jusqu'alors inconnu et qui jamais n'a été répété dans les martyrs les plus barbares. Voilà
l'effet que produit le péché dans l'âme, et cette dernière commet le péché avec imprudence et plaisir. Un
péché commis laisse toujours après lui le désir de commettre d'autres. Même si un homme est fatigué de
pécher, il n'en est pas pour autant assouvi, et bien qu'il ait perdu le pouvoir, il conserve la volonté du pécher.
Une des plus grandes illusions du pécheur est de croire qu'il se libère de la tentation en la satisfaisant. Le fait
de commettre le péché ne fait qu'augmenter en nous l'inclination qui nous porte à le faire, parce que selon
l'observation de Saint-Grégoire (XXV Mora. 12), le péché qui n'est pas détruit par la pénitence, se laisse aller
de tout son poids à un autre péché. L'âme qui, en péchant perd la grâce de Dieu, perd encore plus la force de
résister aux occasions qui se présentent pour pécher; et le corps est encore moins capable d'être freiné dans
ses appétits, vu qu'il a goûté le plaisir de les satisfaire. Ces gredins sont donc arrivé »s jusqu'à perdre tout
sentiment de l'humanité. Les Juifs avaient accusé Jésus Christ d'avoir voulu se faire et même dire être roi de
Judée. Maintenant battu, et recouvert d'infamies, ils l'exposent comme un roi dérisoire aux sarcasmes du
peuple. O mon âme, entre donc dans cette cour du prétoire: unis-toi à Marie, fidèle compagne des douleurs et
des ignominies de Jésus, qui se trouve là, au milieu de cette foule démoniaque et entend les cris et les
blasphèmes. Demande-lui la grâce de comprendre ce profond mystère pour en profiter et adoucis-lui sa
douleur. Ils enlèvent de nouveau à Jésus ses habits déjà attachés aux récentes plaies dues à la flagellation; son
sang commence de nouveau à s'écouler de toutes parts. Ils le couvrent d'un manteau de pourpre, tressent une
couronne de longues épines armées de pointes dures et acérées et la lui mettent sur la tête: et afin qu'elle ne
tombe pas, ils la lui enfoncent, avec fureur, à coups de bâtons. Les épines pénètrent de toutes parts, dans le
front, dans les tempes, et le sang se répand sur le visage, sur le cou, surtout son corps et lui occasionnent des
douleurs si vives qu'elles lui auraient donné la mort si la vertu divine ne l'avait soutenu jusqu'à sa mort sur la
croix. Donc, ces douleurs dureront jusqu'à ce qu'il meurt. Quelle souffrance! Et si seulement une seule épine
s'enfonçait dans la tête de quelqu'un d'autre, comment aurait-il réagi? Et certainement, comme l'affirme saint
Anselme, le vénérable tête du Christ, la plus belle et la plus délicate de tous les hommes, fut blessée par mille
pointes. Lui, vraiment il nous aima, « or ce sont nos souffrances qu'il portait et nous douleurs dont il était
chargé » (Is 53,4).
Pour peu que tu aies souffert de violents de maux de tête, tu peux imaginer combien fut terrible la souffrance
de ton Sauveur parmi toutes les autres qu'il endurait déjà. Cette seule pensée fait frémir. Et ce qui aurait pu
émouvoir, ce qui n'aurait jamais du être vu sans horreur même chez les animaux les plus vils, ne servit à rien
d'autre qu'à exciter les rires insolents et les insultes cruelles de ces coeurs barbares. E Jésus se laisse conduire,
dépouiller, couronner, comme ils le voulaient, sans dire une parole, sans faire la moindre résistance, faisant
preuve d'une patience surhumaines. Tous en fermant les yeux à cause de la violente douleur; il offre son
martyre au Père éternel. C'est ici également que s'accomplissent les paroles du prophète Isaïe: «J'ai tendu le
dos à ceux qui me frappaient, et les joues à ceux qui m'arrachaient la barbe; je n'ai pas soustrait ma face aux
outrages et aux crachats » (Is 50, 6). Jésus n'avait pas les yeux bandés, comme dans la maison de Caïphe: il
voyait les salutations insultantes qu'on lui rendait, il voyait les coups qu'on lui préparait. Il souffrait dans un
profond silence, avec une patience inébranlable. « L'ayant dévêtu, ils lui remirent une chlamyde écarlate,
puis ayant tressé une couronne avec des épines, ils la placèrent sur sa tête, avec un roseau dans sa main
droite; et, s'agenouillant devant lui, ils se moquaient de lui en disant: « Salut, roi des Juifs! » et crachant sur
lui, ils prenaient le roseau et frappaient sa tête » (Mt 27, 28-30). Et parce que le Christ supportait tout cela
avec une très grande patience, il étaient pris d'une grande fureur. O mon âme pécheresse, orgueilleuse et vile,
rends-toi compte de la monstruosité de tes péchés qui, pour être expiés, ont eu besoin d'une si sévère
correction et d'un tel châtiment de la part du Père éternel! Jésus mêlait ses larmes avec son sang, qu'il
répandait pour toi. Il expiait ainsi les raffinités de ton corps, les plaisirs de ta chair coupable, le luxe de tes
habits, la vanité que tu en tires et l'orgueil qu'il t'en inspirent. Il expiait ainsi ce désir de dominer qui se
trouve dans tous les coeurs. Il expiait ainsi tous les péchés qui naissent et qui restent dans nos têtes, dans
notre mémoire, dans notre imagination, dans notre esprit. C'est ainsi que ton bien-aimé Sauveur expiait les
soins idolâtre que tant de gens prennent pour orner leur tête orgueilleuse et pécheresse afin de l'exposer aux
regards de tous dans le but de s'attirer des adorateurs, alors que tout ceci n'est que poussière sale et putréfiée.
Il méritait la grâce de la patience et de la mortification, la grâce du mépris du monde, de ses vanités et de
toute sa gloire. Il méritait la grâce de l'humilité, de la douceur et de la patience. O mon âme, que ce soit dans
les tentations, dans les projets de fortune, d'ambition, de vengeance, dans les pensées impures ou dans les
imaginations impures, pense à Jésus couronné d'épines. Et quand tu souffres de maux de tête, pense aux
péchés qu'elle ta fais commettre; et pour les expier, unis le peu que tu souffres aux grandes souffrances que
Jésus a dû endurer pour toi. O mon Sauveur, quelle part n'ai-je pas prise moi-même à cette souffrance que
vous avez endurée dans le Prétoire! C'est moi qui, par mes péchés, vous ai couronné d'épines, qui vous ai
salué avec dérision, qui vous ai craché au visage, qui ai frappé votre tête, qui ai fait couler votre sang et qui
vous ai causé de si cruelles douleurs. Et quelle gratitude pourrai-je avoir envers vous? « Jésus sortit donc
dehors, portant la couronne d'épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit: Voici l'homme! Lorsqu'ils le
virent, les grands prêtres et les gardes vociféraient: crucifie-le! Crucifie-le! » (Jn 19, 5-6). O mon Jésus
Divin, je ne veux plus vous crucifier. Je vous adore comme mon vrai roi, je vous reconnais comme pour mon
Seigneur, même couvert de plaies et d'opprobres, car vous avez voulu en être couvert pour me revêtir de
gloire. Le sang qui s'écoulait de tout votre corps tout ne suffisait-il pas, ô mon Sauveur, sans avoir besoin de
répandre aussi celui de votre tête? La tête est la partie qui distingue les hommes, où se réunissent tous les
sens et les organes de la vie, où se révèlent la beauté et la laideur, où apparaissent la joie et mélancolie, la
santé et la maladie et en un mot, tous les sentiments de l'âme. C'est précisément cette partie, ô Seigneur, que
vous avez laissé perforer par les épines et baigner par le sang. Avec de telles preuves, je vous reconnaîtrai, ô
doux Epoux de mon âme, « le plus beau des enfants des hommes » (Psaume 44, 3). Est-ce le visage pour
lequel les anges soupirent, et qui était la joie de Joseph et de Marie, votre Mère, devenue maintenant la plus
affligée des Mères? Je vous adore, ô Dieu de mon coeur, j'adore l'amour infini qui vous a rendu dans cet état
et que des grâces infinies vous récompense de tant de miséricordes! Misérable que je suis! Cela ne me suffitil
pas encore pour aimer la Croix, les injures, les opprobres, et tout ce qui me rendrait semblable à vous, ô
Dieu de mon âme? Quand il m'arrive des souffrances, je suis atterré; quand elles durent, j'en reste abattu,
quand je m'en vois délivré, j'éprouve une grande joie. Ne détruirez-vous jamais, ô mon Dieu, la faiblesse de
ma chair avec la force de votre amour? Toutes mes pensées vont toujours dans le sens de la commodité de
mon corps, de la douceur de cette vie, de l'illusion que j'ai de moi-même, du plaisir que je prends aux éloges
des hommes et j'oublie alors combien je suis misérable et méprisable à vos yeux. Quand donc apprendrai-je à
me mépriser comme je le mérite? Vous êtes couronné d'épines et moi je fuis tout ce qui me fait souffrir! O
Très Sainte Mère de Dieu, parfaite imitatrice du Sauveur, comme vous êtes submergée par le chagrin! Si
votre Fils innocent est couronné d'épines, qu'adviendra-t-il de moi qui ne suis qu'orgueil et sensualité?
Assistez-moi, ô refuge des pécheurs, pour que j'imite son exemple, donnez-moi la volonté et la force de
supporter toutes les souffrances qu'il plaira à Dieu de m'envoyer, parce que je sais que je ne peux me mettre à
sa place sans croix et sans épines. O mon Ange gardien, et vous Anges vous de la paix, qui avez vu mon
Sauveur défiguré et sanguinolent, et qui avez vu nettement les épines de mon Seigneur, ayez pitié d'une âme
pécheresse et misérable qui, avant d'être couronnée avec vous de gloire au Ciel doit nécessairement être
couronnée d'épines sur la terre. Ainsi soit-il.
Vertu: La patience.
Pratique: Supportez avec douceur le caractère souvent difficile des personnes de votre entourage car ces
tempéraments sont nécessaires pour l'exercice de la vertu. Souffrez les aridités et les ennuis de l'esprit, aussi
bien que les tristesses et les tentations et aussi les infirmités sans vous lamenter et sans aller les raconter
partout ou chercher de l'apitoiement. Supportez également les calomnies et les autres formes de mépris sans
vous plaindre et ainsi vous aurez trouvé la paix.
Oraison jaculatoire: O Marie, ma vie et mon espérance, que deviendrai-je si vous m'abandonnez?
Prières avant la Communion du Huitième Samedi
Quand tu verras, ô mon âme, la sainte hostie entre les mains du Prêtre, et qu'il te diras: «Voici l'Agneau de
Dieu, celui qui efface les péchés du monde, ravive ta la foi et pense, sous les formes sacramentelles, tu vois
ton Jésus couvert de plaies, couronné d'épines, revêtu d'un manteau de pourpre et présenté au peuple juif par
Pilate: Voici l'homme (Ecce homo). Entends ces paroles que te répéter en ce moment, le Père éternel: mon
enfant, voici l'homme qui est mon Fils, qui est semblable à moi, et maintenant il a été fait et il est semblable
à toi, et il t'aime d'un amour infini. C'est mon Fils bien-aimé; je te le donne dans l'état dans lequel tu le
contemples. Que puis-je faire pour toi? Reçois-le, écoute-le, aime-le, et essaye de l'imiter. En lui je te donne
les biens que je possède, en lui tu trouveras un remède à tous tes maux, un soulagement à toutes tes peines,
une consolation dans tes tristesses, le médiateur pour toutes tes demandes. Que vous rendrai-je, ô Père
éternel, pour cette Charité infinie? Je sais qu'en échange de tous ces biens, vous ne demandez que moi. Qui
donc suis-je, Seigneur, pour mériter vos regards après tant d'ingratitudes? C'est pour cela que je vous offre
votre Fils, cet Homme de douleur: Voici l'Homme, je vous l'offre avec tout son Sang, avec tous ses
tourments, avec tous ses mérites, et je me consacre pour toujours à vous avec Lui et en Lui. Et vous, ô mon
Jésus, ainsi réduit, que dites-vous à mon âme misérable qui est maintenant affligée de vous avoir outragé? Je
sens que vous me répondez par cette Hostie: âme pécheresse, voici l'Homme. Voilà je suis cet homme que tu,
le médiateur entre Dieu et toi, ton Sauveur, l'amant éternel de ton âme: où vas-tu quand tu me fuis? Qui
cherches-tu quand tu ne me recherche pas? Qui aimes-tu quand tu n'aimes pas? Quel père, frère comme moi
trouveras tu? Voici l'homme: admire-moi et demande-moi ce que tu désires. Donne même à tes désirs toute
l'extension que tu voudras parce que c'est pour toi que je suis couvert de plaies et baigné de larmes. Tous ces
tourments c'est pour toi que je les endure: mon Sang, mon Corps, ma Vie, mes mérites, tout est à toi. « Venez
à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai » (Mt 11, 28). Entrez dans
mon Coeur par ces plaies, gardez les biens que vous y trouverez; venez à moi, et je vous réconforterai, vous
aimerai, et vous calmerai avec tous les délices de mon amour. Et moi, ô Seigneur, que puis-je vous répondre?
Je ne puis que me jeter à vos pieds, vous adorer, vous remercier, vous louer, vous confesser toutes mes
misères et répéter cent fois: Voici l'Homme. Voici cette âme malheureuse qui se trouve devant vous, et qui
vous a tant de fois frappé et craché au visage. Mes mains, ô Seigneur, en pratiquant l'iniquité, vous ont
enfoncé ces épines. Mais toutes ces misères ne peuvent m'ôter la confiance que j'ai en votre miséricorde.
Comment pourrai-je me défier de votre Charité? Puis-je manquer d'espérance en vous, ô mon Dieu, en
voyant ce que vous avez enduré pour moi? Voici l'homme pour lequel vous vous êtes fait homme. Je vous en
prie, ô Dieu de mon coeur, au nom de cet amour, de me pardonner mes fautes passées, de me changer, de me
transformer entièrement en vous. Si vous cherchez de l'humiliation en moi, vous en trouverez en quantité; si
vous voulez sauver les pécheurs, venez dans cette âme et sauvez-là. Je viens à vous, Mère de miséricorde,
pour que vous me présentiez à votre Fils, que de vos mains je veux recevoir ce matin, afin que son Coeur
déçu soit consolé par votre amour et par ma douleur. Saint Joseph, mon Père, assistez-moi. Anges du
Seigneur, priez pour moi.
On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
Pompéi (voir au 1er samedi)
Prière après la Communion
Je vous adore dans mon coeur, beauté céleste, ô vrai Dieu du ciel et la terre. Je vous aime et vous embrasse.
Je ne dirai pas comme Jacob: Je ne vous laisserai point aller sans que vous m'ayez béni; Mais je répéterai
plutôt: je serre dans mes bras mon Epoux et je ne l'abandonnerai plus jamais. Quand donc verrai-je votre
visage, lumière de mes yeux, mon amour, ma joie? Que de misères ne trouvez-vous pas à détruire en moi, ô
miséricorde infinies! O mon Dieu et mon Roi, vous vous êtes exposé à la vue de vos amis et de vos ennemis
les mains liées, couvert d'ignominies et de plaies et couronné d'épines et ceci dans le but d'allumer votre
amour dans les âmes. Exécutez donc sur moi vos desseins, ô mon Espérance et ma Vie, prenez mon âme.
Plus elle est misérable et attachée aux biens de ce monde et plus vous ferez ressortir en elle la force de votre
amour. Au grand jour du jugement, ô Seigneur, votre couronne sera changée en une couronne de majesté et
de gloire. De quelle frayeur ne seront pas saisis vos ennemis! Que diront-ils alors? Que diront ceux qui vous
ont outragé quotidiennement? Comme ils seront terrifiés! Serai-je du nombre des réprouvés?... Aurai-je à
craindre votre présence et mon sort sera-t-il de vous blasphémer éternellement? ... Oh! non, mon Sauveur et
mon Dieu: c'est maintenant que vous devez me juger et non à ce moment là, maintenant que je vous tiens
bien serré contre mon coeur, vous; mon unique bien, mon amour, ma vie. Jugez-moi à présente que je vous
adore couronné d'épines. Brûlez-moi maintenant, éprouvez-moi maintenant, ne me pardonnez pas
maintenant, afin que vous me pardonniez dans l'éternité, dirai-je comme Saint Augustin. O Jésus affligé,
méprisé, martyrisé, je me jette à vos pieds et je veux être à vous. Ouvrez sur moi les yeux de votre
miséricorde; achevez votre oeuvre, ô Coeur de Jésus couronné d'épines; transpercez mon coeur de vos épines
sanglantes et ardentes d'amour, perforez-le avec ces pointes pour l'allumer de leur feu: piquez son amour
propre et faites fuir de lui toute sensualité. Je vous offre mon âme, mon corps, mes forces, mon honneur, ma
vie et tout ce que j'ai reçu de vous! Je vous offre aussi mes péchés, ma misère et mes nécessités. Faites sur
moi ce que vous font les plaies dont vous êtes couvert, parce que je suis si misérable et si aveugle que
j'ignore même ce qui me convient et ce que je dois vous demander. Dites-le donc vous-même, à mon âme,
doux Jésus, combien vous m'aimez, ce que vous avez fait et ce que vous avez dû subir pour moi. La seule
chose que je puisse faire est de m'offrir à vous, de m'abandonner en toi, ô mon Dieu, mon Sauveur, ô ma vie!
O Marie, la plus bénie entre toutes les femmes, vous êtes maintenant la plus désolé de toutes les mères, car
vous avez vu de vos propres yeux votre Fils unique lacéré de plaies, couronné d'épines, défiguré par le sang.
Qui peut mesurer l'intensité d'une telle douleur? Comment pouvez-vous retrouver sur ce visage la beauté de
votre Jésus qui faisait votre consolation dans les épreuves de votre vie? Ce Jésus, fruit de vos chastes
entrailles, que vous avez nourri de votre lait virginal et sur les lèvres duquel, quand vous l'embrassiez, vous
trouviez les douceurs du Paradis; lui que vous aviez soustrait aux embûches du cruel Hérode et qui, devenu
adulte, avait partagé vios fatigues et vos peines; et qui maintenant n'es plus l'aspect d'un homme, mais qui
n'est plus qu'une plaie de la tête aux pieds et comme un lépreux, il est devenu l'opprobre du peuple. O ma
Mère affligée par mes péchés, je veux participer à votre grande douleur ce matin, partager votre peine; je
vous prie de la graver dans mon coeur en m'unissant par un plus fort amour à votre Fils bien-aimé que j'ai
reçu dans cette communion. Offrez-lui en même temps que votre coeur mon coeur attristé et dites-lui ces
paroles ineffable d'amour que moi je ne suis pas capable de prononcer. Faites de moi de devenir un autre
homme et mettez-moi au nombre de vos véritables enfants et de vos dévots. Mon ange gardien, glorieux
Saint Joseph, mes Saints Patrons, Saint Michel, éminent prince du Paradis, ô Saints Elus Esprit Célestes,
vous qui adorez continuellement Jésus dans le Sacrement de l'autel, et vous toutes, Bienheureuses Ames du
Ciel qui devez au sang et aux Epines de Jésus la gloire dont vous bénéficiez là haut, ayez pitié de moi. Priez
pour mon âme misérable qui est exilée de la Patrie et dépouillée de tout bien: obtenez-lui le véritable amour
de Dieu, la patience dans toutes les peines et la persévérance finale. Ainsi soit-il.
On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
Grâce de la Très Sainte Vierge de Pompéi
À Naples, dans la maison des Soeurs du Bon Pasteur, à Posillipo
Nous sommes le 10 avril 1890, et un mal cruel me prend aux jambes, si bien que deux jours après, je perds
l'usage de mes jambes, en ce sens que je ne peux plus marcher. Quand on me soulève, je reste toute courbée
et je ne sens plus la plante de mes pieds. Je ne peux ni rester debout, ni rester au lit. Deux personnes me
prennent par les aisselles et je m'abandonne sans force à leur soutien. Le médecin craignait la paralysie, et
après de nombreuses cures, internes et externes, il n'arrivent à rien. Le mal augmente très vite et je me sens
mourir. Il n'y a plus de remède! Une sclérose de la moelle épinière me porte inévitablement à la tombe. De
nombreuses prières ont été faites et à plusieurs saints. Nous nous adressons à Saint Joseph, à notre Mère
Supérieure, la vénérable Pelletier, à Rosa Maria Carafa, et enfin au Très Saint Coeur de Jésus. C'est alors que
Mère vicaire mère, Soeur Marie de Sainte-Germaine, me suggère de m'adresser à la Vierge du Rosaire de
Pompéi. Avec une douce espérance, je me recommande à la Madone, et commence la dévotion des Quinze
samedis du Très Saint Rosaire. Et je renouvelle les trois neuvaines à la Vierge de Pompéi. Lorsque arrive le
Huitième Samedi, au cours duquel on commémore le huitième Mystère qui es le troisième Douloureux, nous
étions le 24 Juillet. Je souffrais encore plus que les autres jours. Ce soir-là, pour me faire respirer un peu d'air
pur, on me transporta sur la terrasse et je faisait vraiment peine à voir. La Bonne Mère Vicaire, prise de
compassion, me dit: J'ai confiance en la Madone de Pompéi: la Madone de Pompéi, nous accordera
certainement grâce, et nous faisons la promesse d'écrire et de publier cette grâce. Cette nuit je dormis. De
temps en temps, je m'éveillais et alors je priais la Madone de Pompéi. Puissance de Marie! A peine réveillée
le lendemain matin, je sens en moi une nouvelle force qui me donne envie de me jeter hors du lit. C'est
l'heure de la prière, les nonnes vont au Choeur. Je me sens fortement poussée. Je descends toute seule du lit
et commence à m'habiller. J'étais instantanément et miraculeusement guérie!... Prise d'une force surnaturelle
qui me meut, qui me pousse, qui m'agite, je sors de la cellule, et folle de joie de me voir complètement
remise, je me mets à courir dans le couloir tout en me mettant à crier: La Madone de Pompéi m'a accordé la
grâce!... Je suis guérie grâce à un miracle, je peux marcher et courir!... Jusqu'à ce moment-là, une de mes
consoeurs, Soeur Gertrude sortit et en me voyant ainsi, effrayée, elle poussa un cri. En entendant ce cri, la
Supérieure et toutes les nonnes, près de 23 personnes, quittèrent le choeur en courant suivies par les 60 filles
qui se trouvaient dans l'autre choeur. Au milieu des pleurs et de l'allégresse, je sautais, battis les pieds à terre
et pour montrer que j'étais vraiment guérie, je montais deux paliers d'escalier. Enfin, de retour à l'église, toute
la communauté en larmes entonna le Te Deum dans une commotion générale. Après le Te Deum, tout le
monde cria, en choeur: Vive Marie! Vive Marie! La Supérieur fit prendre un portrait de la Vierge de Pompéi,
et le fit exposer sur l'autel à l'église; et toute la journée il y eut a un va et vient continuel de visites à cette
image dont Dieu s'était servi pour visiter et égayer, par sa grâce, l'humble maison des Soeurs du Bon Pasteur
à Villanova di Posillipo. Je vous ai consacré mon coeur, ô Madone de Pompéi, vous m'avez secourue dans
cette vie, ayez pitié de moi! Naples Institut du Bon Pasteur de Villanova di Posillipo, le 16 août 1890. La
grâciée: Soeur Madeleine de Saint Jean de la Croix Grossi. Vu pour la vérité des faits: Soeur Marie de Sainte
Germaine, Vicaire de l'Institut du Bon Pasteur. Son témoins des faits quatre-vingts trois personnes.
Attestation médicale
Je soussigné Guillaume Romanelli, Docteur en Médecine, certifie que Madeleine de Saint Jean Grossi,
atteinte de sclérose de la moelle épinière, rebelle aux cures pharmaceutiques rebelles, a été guérie
miraculeusement, après cinq mois de maladie, d'une manière instantanée, grâce à la Très Sainte Vierge du
Rosaire de Pompéi. Naples, le 17 août 1890, Docteur Guillaume Romanelli. Cette grâce a été publié dans le
Périodique « Le Rosaire et la nouvelle Pompéi », en août 1891.


Neuvième samedi
Quatrième Mystère Douloureux
Jésus, condamné à mort, monte au Calvaire en portant sa Croix (Mt 27, Mc 15, Lc 23; Jn
19)
Jésus condamné à mort. Considère, ô mon âme, que par trois fois Pilate, cherche à délivrer Jésus, et trois fois
et que par trois fois les Juifs réclament sa mort à grands cris: « Crucifie-le! Crucifie-le! » (Jn 19:15). Pilate
pouvait appliquer sa justice, mais au lieu de cela, bien qu'il l'eût déclaré innocent, il délivre à sa place
Barabbas, et par un vil respect humain, il abandonne Jésus à la merci de ses ennemis pour le faire crucifier.
Un commissaire public fait savoir que par ordre de l'empereur, et conformément aux lois romaines, Jésus de
Nazareth, pour avoir voulu devenir roi de Judée, est condamné à mourir sur la croix entre deux voleurs, euxmêmes
condamnés pour leurs escroqueries, à subir le même supplice. O Mon âme, voici donc l'instant où ton
Dieu créateur, ton Jésus, le Sauveur des hommes, est condamné, par les hommes, à être tué de leurs propres
mains sur un échafaud infâme. Qui pourra entendre sans horreur cette cruelle condamnation à mort? Et toi,
que fais-tu? Prie Marie qu'elle daigne de prendre avec elle dans ce lugubre voyage, qu'elle va entreprendre
aujourd'hui, avec son fils, jusqu'au Calvaire. Ô Marie, ô Mère des douleurs, n'entendez-vous pas les cris
furibonds de mort lancés contre votre fils? Qui vous retient au milieu de cette foule inhumaine? Comment
pouvez-vous supporter autant de cruauté? Votre Jésus, la vie de votre vie, le Roi du ciel et la terre, le
Créateur des hommes, l'unique espérance des pécheurs, est condamné à mort! Ses ennemis accueillent cette
sentence avec joie, ses amis et ses disciples en sont consternés; mais cet Agneau innocent, malgré l'instinct
de conservation et de douleur pour une si grande injustice, accepte la mort avec une affectueuse obéissance.
O mon Jésus, que de souffrances poignantes dans votre Coeur! Vous avez entendu la grande ingratitude de ce
peuple qui s'écrie: « Nous n'avons de roi que César (Jn 19, 15). « Que son sang soit sur nous et nos enfants! »
(Matthieu 27:25). Quel peuple perfide! Quels terribles enseignements pour toi, ô mon âme! Que de fois n'astu
pas rejeté sur le démon et sur la fragilité de ta chair les péchés que tu commettais de propos délibéré?
Ainsi, les Juifs, aveuglés par leur haine, estimaient que c'était peu de chose que de faire retomber sur leurs
têtes et sur celles de leurs enfants le Sang du Fils de Dieu. Les cris confus de cette population s'unissaient à
la voix de tes péchés, qui étaient alors déjà présents devant le Père Eternel, pour demander la mort du
Sauveur qui s'était chargé des péchés du monde. C'est ce qui fait dire à Saint Paul que nous crucifions de
nouveau Jésus chaque fois que nous commettons un péché parce que nous renouvelons ainsi les cause de sa
mort. Pardonnez-moi, ô mon Dieu, parce que je suis pire que ce peuple qui ne veut pas vous voir parce qu'il
ne vous connait pas: et moi qui crois en vous, qui vous adore, qui vous reconnaît comme mon Dieu, que de
fois j'ai détourné mes yeux de vous lorsque vous veniez à moi pour m'attirer à vous? Remédiez à mes fautes,
Seigneur, faites que je ne vous perde de vue et que vous soyez toujours l'objet de mes regards, de mes désirs,
de mon amour. Écoute, âme pécheresse, la voix du héraut: regarde l'empressement avec lequel les soldats
exécutent la tragique sentence. Au milieu de ce tumulte, observer le silence, la paix, la mansuétude et la
Charité de Jésus, qui entend tout, voit tout, souffre tout ce qu'on lui fait sans se plaindre et sans montrer le
moindre signe d'impatience. O Dieu de mon âme, comment puis-je voir ce que je vois et entendre ce que
j'entends? Vous, faux roi? vous, ami fidèle de nos âmes, un traitre? Etre jugé digne de mort, vous, auteur de
la vie? Comme je me sens coupable de toutes ces fautes: et le coupable vit tandis que l'innocent meurt? Le
Maitre donne sa vie pour que la conserve son esclave? O divin amour, ô put amour, comment ne suis-je pas
me consumé de vos flammes? Pourquoi ne me soumettez-vous pas complètement à vous, ô Coeur
omniprésent, qui vous sacrifiez pour moi? Jésus est chargé de sa Croix. Afin que Jésus Christ fût reconnu de
tout le peuple, on lui arracha avec violence le vieux manteau de pourpre, rouvrant ainsi les plaies qui s'étaient
adhérées fortement au manteau lui renouvelant donc ses douleur; puis on lui remit sa tunique, mais comme
celle-ci n'avait pas de couture et ne s'ouvrait pas sur le devant, il fut donc nécessaire de la lui enfiler par la
tête, opération difficile à cause des épines qui s'entremêlaient; donc la couronne fut violemment secouée et
les piqûres des épines accrurent la douleur et le sang recommença à s'écouler. Enfin, lorsque tout fut prêt, le
Sauveur sortit de la maison de Pilate, entre deux haies de soldats chargés d'écarter la foule, et là il trouva la
croix qu'on lui avait préparée. Il s'agissait du plus infâme de tous le supplices, celui réservé aux esclaves et
aux criminels objet de la malédiction publique, si bien que personne n'osa s'approcher par peu de la crainte
d'infamie. Cette longue et pesante croix fut donc placée sur les épaules et endolories de Jésus. Et Jésus n'en
fut point effrayé! Il considéra toujours la croix comme une épouse très chère, comme le refuge de ses amis,
comme l'étoile qui devait être le guide de ses élus pour éviter les écueils de ce monde, comme le trophée de
sa gloire et le monument éternel de son amour infini. Une fois amené devant la croix, le Sauveur la regarda
fixement et lui a dit, non avec des mots mais avec toute son âme: « O bonne et croix, que j'ai désirée toute
ma vie, tu es l'épouse qui m'as été promise et pour laquelle j'ai travaillé pendant trente trois ans. Tu es la
dispensatrice de mes bienfaits, le trophée de mes victoires, la gloire et la couronne de mon amour. Voici le
jour où nous seront strictement unis. Tu seras l'étendard de mes élus, qui ne devront arriver à la gloire qu'a
travers toi. Tu seras la gloire de mes serviteurs; qui se glorifiera en toi sera honoré, et qui aura honte de toi
tombera dans l'infamie. Aujourd'hui tu me recevras dans tes bras et te je baignerai dans mon sang et tu
deviendras la Mère de toutes les nations. Viens donc, ô ma fidèle compagne, allons ensemble au Calvaire, où
je dois mourir en souffrant et cette mort arrachera mon corps de tes bras, mais ne t'enlèvera pas mon coeur.
Tu seras la terreur de l'enfer et la joie du Paradis. Tous ceux qui me chercheront et tous ceux qui voudront me
suivre, te prendront pour guide et obtiendront, par on intermédiaire, tout ce qu'ils désireront de moi ». C'est
avec ces sentiments d'estime et d'affection qu'il se laissa charger du fardeau de la croix; il l'embrassa avec
tendresse et c'est de cette manière qu'il nous précéda comme Chef et modèle des prédestinés et comme il n'y
avait de personnes supérieures à sa Mère Vierge, il lui donna la première place sous cet étendard. Elle le
suivit dans les rues de Jérusalem, et comme elle le révéla elle-même à Sainte Brigitte, elle suivit les traces du
sang qu'elle trouvait par terre. Et pendant que Jésus portait sur ses épaules cette croix pesante, la Sainte
Vierge en portait une dans son coeur plus douloureuse que toutes celles qu'on portées tous les hommes depuis
la création du monde. Elle a voulu ainsi nous enseigner trois vérités: la première, que c'est une grande faveur
de porter la croix derrière Jésus-Christ; la deuxième, que celui qui n'a pas de croix à porter doit se considérer
très éloigné de ces deux modèles de perfection que sont Jésus et de Marie; la troisième, que celui qui ne
désire ni ne comprend cette fortune est dans l'aveuglement le plus complet. Jésus voulut également être vu en
plein jour chargé de sa croix, vêtu de ses propres habits, en présence de tout un peuple, dans les rues les plus
fréquentées de Jérusalem, de la maison de Pilate jusqu'au Calvaire, pour confirmer, avec son affirmer
exemple, ce qu'il avait enseigné, avec la doctrine, à savoir que Celui qui ne porte pas sa croix n'est pas digne
d'être son disciple.
Jésus porte la Croix. Considère, ô mon âme, ton Sauveur qui sort du prétoire, courbé sous le poids énorme de
la croix et si épuisé par le sang qu'il a répandu qu'il peut à peine se soutenir. C'est dans cet état qu'il marche
vers le Calvaire, précédé d'un héraut et de deux voleurs qui doivent être crucifiés avec lui, entouré de soldats
qui le maltraitent continuellement, suivi par les prêtres, les docteurs de la Loi, les pharisiens et les principales
autorités Juives et ils le conduisent eux-mêmes et le laisseront seulement après qu'il aura expiré. Pendant ce
temps, notre très bon Rédempteur, haletant et suant, n'arrive plus à respirer; et toutes ses plaies se sont
rouvrent par les efforts qu'il fait. Enfin, sorti de la ville, n'en pouvant plus, il succombe sous le poids de la
croix, et tombe par terre. Les soldats l'abreuvent de coups et l'injurient pour le faire se relever. Mais les Juifs,
craignant qu'il ne meure avant d'avoir eu le plaisir barbare de le crucifier, ayant rencontré Simon de Cyrène
qui revenaient de la campagne, le contraignirent à l'aider à porter la croix jusqu'au Calvaire. « Une grande
masse du peuple le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Mais
Jésus, plus préoccupé de nos maux que de ses propres douleurs, se retournant vers elles, dit: « Filles de
Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants... Car si l'on traite ainsi
bois vert, qu'adviendra-t-il du sec? » (Lc 23, 27-28 et 31). Pour pouvoir rencontrer son Fils, Marie, prenant
un chemin plus direct, ainsi que le pense Saint Bonaventure, vint se placer sur la voie par laquelle devait
passer le sinistre cortège. Arrivée là, ô mon Dieu, elle vit les blessures, les bleus, le sang coagulé qui le
faisaient ressemblé à un lépreux. Cependant, Marie le regarda avec des yeux pleins d'amour et de peur et
Jésus, enlevant de ses yeux un caillot de sang (comme le révéla Sainte Brigitte) regarda la mère. Regards de
douleur qui brisèrent les deux Coeurs les plus nobles, les plus amoureux et les plus saints de la terre. Mon
fils, s'écria la Mère affligée et elle n'en put dire plus tant sa la douleur était violente, et comme le dit Saint
Bernardin, si cette douleur avait été partagée entre toutes les les créatures, elle les aurait toutes fait mourir de
chagrin. Et le Prophète avait dit: « Vous tous qui passez par le chemin, regardez et voyez s'il est une douleur
pareille à la douleur qui me tourmente » (Lam 1,12). Elle voulut l'embrasser mais elle fut éloignée avec des
injures et, qui plus est, le Seigneur fut bousculé; et Marie le suivit. Durant ce voyage, la plaie dont souffrir le
plus le divin Rédempteur, ainsi que le disent les Vénérable Taulero et Saint-Bernard, fut celle qu'il avait sur
l'épaule; parce que c'était sur que reposait le poids de la pesante Croix qui n'avait fait qu'une immense plaies
de toutes celles qu'il avait déjà sur l'épaule, si bien que la douleur en était si vive qu'elle lui pénétrait jusque
dans son pitoyable Coeur. O Sainte-Croix, consacrée par les sueur et le sang de mon Sauveur, moi aussi, je
t'embrasse. Tu seras à l'avenir mon refuge, ma lumière, ma science et toute ma sagesse. Ne m'abandonne pas,
ne t'éloigne jamais de moi, même si ma chair te craint et te fuit. En toi se trouvent la santé, la vie, la victoire
sur Esprits malins, l'allégresse du coeur, la perfection de la vertu. Tu as confirmé les Apôtres, fortifié les
martyrs, soutenu les Vierges, sanctifiés les Justes. Tu réjouis les anges, défends l'Église, remplis le Ciel et au
jour terrible du Jugement Dernier, tu apparaîtras avec Jésus pour la gloire de ses élus et pour la confusion
éternelle confusion de ses ennemis. O mon âme, misérable pécheresse, qu'as-tu donc trouvé en fuyant la
croix? Quels que soient les efforts que tu aies fait pour l'éviter, tu la rencontre toujours parce que tu vis dans
un lieu d'exil et dans une vallée de larmes. D'un côté, tu l'évites, mais de l'autre, tu tombes dans une infinité
de maux qui t'attristent, t'inquiètent, te troublent, t'abattent, te dépriment et ne te laissent aucune espérance.
Si tu t'abandonnes aux douceurs de ce monde, tu perds la paix du coeur, la consolation intérieure, la sagesse
céleste; le monde te déchire, t'inquiète, te traîne derrière lui. Si tu la fuis pour suivre les penchants de ta chair,
tu te trouves dans une instabilité continuelle et dans une agitation constante. Si tu l'abandonnes à la recherche
des vanités, tu reste vide, affamée, toujours avide, mais jamais satisfaite. Et les richesses dont tu faisais si
grand cas, en se dilatant, te font perdre la santé, l'honneur, puis la fortune, et enfin les amis. Tout ce que tu
désires, tu ne m'obtiens jamais: et si parfois tu l'obtiens, il ne dure point. Tu ne peux bâtir rien de solide dans
la vie et la mort est accompagnée de peurs et de tourments étant donné que tout ce qui t'entoure te contamine
la conscience. À chaque pas, tu trouves mille dégoûtant; et tant soins inutiles, il ne te reste souvent que des
larmes amères, qu'une douleur sans consolation, qu'une perte sans recours. Voici, ô Sainte Croix, les périls
que j'ai encourus pour t'avoir fuis quand tu t'es présentée à moi, pour ne pas t'avoir embrassé avec tout mon
coeur. O sainte Croix, lumière du Paradis, asile de secours pour les affligés, accueille-moi dans tes bras et fais
en sorte que par toi je sois uni à Celui qui, au-dessus de toi, m'a sauvé. Ainsi soit-il.
Prière à Jésus portant sa Croix
O Seigneur Jésus, mon Sauveur, sur cette croix vous avez porté tous les péchés du monde, et c'est pour cette
raison qu'elle était si pesante. Alors que vous montiez les pentes abruptes du Calvaire, vos soupirs
pénétrèrent le ciel. Par les battements de votre Très Saint Coeur, vous avez attendri Celui du Père éternel pour
les pauvres pécheurs et vous leurs avez ouvert la route de la gloire. Vous avez gardé un profond silence; mais
ce silence s'est fait sentir très loin, et à invité tous les hommes à vous suivre. O mon guide, ô mon Roi, mon
espérance, ma vraie vie, mon Bien suprême, ne permettez pas que je sois exclu de cette société où votre
Sainte Mère a, après vous, la première place et où ont été reçus tous vos fidèles amis. Prenez-moi avec vous,
Seigneur, ou trainez-moi près de vous, afin que je ne perde jamais de vue, ni vous-même, ni votre croix. Je
veux vous suivre e vous imiter Et je veux être crucifié avec vous plutôt que de goûter tous les plaisirs de la
vie. Mais je suis faible et vil, ô mon Dieu: je confesse ma misère. Mais vous, vous êtes ma force. O Jésus, vie
de mon âme, où allez-vous ainsi tout seul? N'entendez-vous pas la voix qui vous appelle et qui ne peut vous
suivre que de loin? Monterez-vous seul au Calvaire sans moi? Donnez-moi votre Croix. Mais étant donné
que vous voulez passer pour le chef des malfaiteurs, en voici un autre. Au lieu d'un voleur, avec moi, vous en
sauverez deux, ô mon Sauveur, ô mon Dieu. Ainsi soit-il.
Vertu: L'amour de la croix.
Pratique: Acceptez de grand coeur la croix que Dieu vous envoie pour votre Salut et qui consiste en toutes
les petites croix liés à votre état. Et si vous souffrez de quelques infirmités, tenez-là cachée aux yeux des
autres comme un vrai trésor qui chaque jour vous enrichit pour l'éternité. Aujourd'hui, répétez souvent les
paroles de Jésus-Christ: « Si quelqu'un veut venir derrière-moi, qu'il se renie lui-même, prenne sa croix et
qu'il me suive » (Mt 2,6, 24).
Oraison jaculatoire: Ô Marie, pour autant que je sois pécheur, vous êtes toujours ma mère.
Prières avant la Communion du Neuvième Samedi
Les Juifs, O mon Jésus, d'une seule voix, demandaient votre mort: « A mort! A mort! Crucifie-le! » Mais
moi, Seigneur, je veux continuer à vous voir et à vous embrasser embrasser avec cette Croix, qui est le lit
nuptial de vos âmes amoureuses. Prenez-le donc, ô Marie, enlevez-le de ces bêtes féroces qui ne peuvent
supporter sa présence, et donnez-le moi: je l'accueillerai dans mes bras, je panserai ses plaies, je l'adorerai, je
le servirai. Venez à moi, ô mon Sauveur, mon amour: Venez à moi, moi qui vous désire, qui vous cherche et
qui vous aime même défiguré. Entrez dans mon âme, vivez en elle et faites que je meure pour vous.
Pardonnez-moi, mon Dieu, parce que je suis pire que ce peuple. O trésor des biens éternels qui vous êtes
donné librement à moi, vous qui désiré avec tant d'ardeur je vous possède comme mon propre bien, venez à
moi: en vous recevant aujourd'hui, je vous embrasse avec la Croix. Je veux moi aussi, tout comme Simon de
Cyrène, vous aider un peu en portant votre Croix avec la mienne. Je veux vous contenter en m'abandonnant
et en remettant entre vos mains tout ce qui m'appartient. Je suis déjà vôtre par justice, vous m'avez acheté
avec votre sang et avec votre mort horrible sur la croix. Regardez-moi comme votre esclave et faites que je
sois tout vôtre. Seulement en vous possédant, je serai très riche. Gare à moi si je m'éloigne un seul moment
de votre croix et de l'obéissance que je vous dois. Ma pauvreté est si grande que je ne peux rien vous donner
d'autre que moi-même, mes misères, mes infidélités, mes péchés. O Agneau de Dieu qui effacez les péchés
du monde, avant de vous unir à moi, lavez-moi dans votre sang, purifiez-moi avec vos Chairs immaculées, et
purifiez-moi par votre Croix. Venez, ô Seigneur, afin que je sois tout à vous pour toujours. Ô Marie, c'est par
vos mains que je veux recevoir votre Fils blessé par mes péchés. Vous l'avez rencontré sur le chemin abrupt
du Calvaire, trébuchant sous le poids de la croix. Vous avez vu cet appareil de douleur, les clous, les
marteaux, les cordes, tous les instruments funeste pour la mort de votre Fils. Et vous auriez dû me conduire à
l'encontre de Jésus avec ma croix, sous lequel j'ai chuté plusieurs fois. Les injures des soldats dont vous avez
souffert représentaient mes péchés. Obtenez-moi de votre Fils que je n'y retombe plus, pendant que moi,
imitant Sainte Véronique, j'essuierai son sang dans mon coeur. De grâce, imprimez sur ce coeur ingrat les
traits de mon Dieu, ainsi défiguré par ma faute, afin qu'elle s'attache à sa Croix, avec son image photo dans
mon coeur, jamais plus je ne l'abandonne. O Sainte Véronique, Bienheureux Simon de Cyrène et vous, fidèle
Madeleine, qui aviez eu de la compassion lorsque Jésus est tombé sous le poids de la croix et qui aviez
soutenu Marie dans sa grande douleur, prêtez-moi vos sentiments, soutenez la Foi, augmentez ma Charité
pour Jésus Christ qui s'est fait mon compagnon, ma richesse, ma nourriture. Ainsi soit-il.
On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
Pompéi (voir au 1er samedi)
Prière après la Communion
Je vous adore, ô amour infinie; je vous adore, ô Coeur de mon Jésus, principe de ma vie, lumière de mon
âme, source de mon salut, trésor de tous les biens que je possède, et que j'attends de recevoir. Maintenant que
votre Coeur est mien et que nous ne sommes plus qu'un seul et même être, je peux dire avec votre Apôtre: «
Ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi » (Ga 2,20). Et je peux dire aussi avec Sainte
Catherine de Sienne: « Seigneur, je vous recommande non mon coeur, mais le vôtre ». Bien que mon coeur
soit tout vôtre, faites pour moi ce que vous avez fait pour cette Sainte Servante: prenez mon coeur en
échange, et donnez-moi le votre. Mais si cela est trop vous demander, refaites au moins celui que j'ai, afin
qu'il le vive, ne sente et ne palpite que pour vous. O Coeur enflammée de Jésus, imprimez votre Croix dans
mon coeur pour le soutenir dans les tentations; entourez-le de vos épines pour l'humilier: brûlez-le de vos
flammes pour qu'il vous aime. Ô Feu qui brûle toujours sans jamais le consumer, que sont admirables les
inventions de votre charité! O Charité Divine, vous avez accepté de souffrir et de mourir sur la croix parce
que nous l'avions demandé et vous auriez accepté de vous soumettre à d'autres sortes de supplices si nous
l'avions désiré! Si vous avez contenté de si barbares désirs, pourquoi n'exaucez-vous pas mes prières quand
je vous demande la grâce de vous aimer, la grâce de vous servir? Quelle n'est pas ma confusion de penser
que j'ai si souvent refusé de m'abandonner à votre volonté, alors que vous, vous vous êtes abandonné, pour
moi, à la volonté cruelle et injuste de vos ennemis. Votre volonté est une Loi de toute justice, et moi, je ne
m'y soumets pas quand il m'arrive des désagréments. Et pourtant vous ne me demandez rien d'autre que de
faire des choses pour votre gloire et mon bien. Mes malheurs se changent en bonheurs, les tentations et les
désolations en consolations, la mort elle-même n'est pour moi qu'une transition à la vie bienheureuse et
nonobstant tout, je me lamente, je vous fuis et je ne me contente pas de cet ordre admirable que vous avez
établi avec tant de sagesse et de bonté! O aveuglement de l'esprit, ô dureté du coeur! Changez dès maintenant,
ô mon Dieu, cette dureté de mon coeur: je m'abandonne sans réserve à votre volonté. Parlez, ô Seigneur, votre
serviteur vous écoute. Ici, j'embrasse avec vous ma croix; ici, crucifiez-moi le corps et l'âme, le coeur et
l'esprit afin que je fasse votre volonté et non la mienne, à présent et pour toujours, dans la vie et la mort, dans
le temps et l'éternité. Ce matin, je veux aussi m'adresser à vous, ô Coeur affligé de Marie, Coeur oppressé
d'angoisse, meurtri par la croix de Jésus et encore plus blessé par mes iniquités. Je me prosterne à vos pieds,
ô Mère très affligée, et vous demande pardon de toujours retomber dans mes péchés qui ont été la cause de la
chute de Jésus sous la croix et de vos douleurs. Comment est-il possible, ô ma Mère, que je puisse vivre en
paix avec tous mes péchés alors que ceux-ci ont ôté votre vie et celle de votre fils? Prenez ma vie en ce
moment même car je ne veux plus vous offenser; ou bien donnez-moi votre afin qu'elle me préserve contre le
péché. De vos mains, je viens de recevoir votre Fils et de vos mains, je veux recevoir toutes les croix et tous
les chagrins de la vie qu'il lui plaira de m'envoyer. Et si je dois être crucifié sur la terre et devenir un sujet
d'abjection et d'opprobre, alors Marie, vous serez vraiment mon amie, ma bonne mère, mon unique
consolation. Très Sainte Trinité, je vous remercie de m'avoir donné Jésus-Christ avec sa croix, et je vous en
remercie par ce saint sacrifice que je vous offre en union avec toutes les messes qui se célèbrent aujourd'hui
dans le monde entier et avec toutes celles, qui se célèbreront jusqu'à la fin des temps. O Anges de Dieu, O
Esprits Saints qui entourez le trône de l'Agneau, adorez Jésus dans mon coeur. Céleste Jérusalem, chantez
pour moi des hymnes déloges, de remerciements pour tous les bienfaits qui me viennent de la croix de Jésus.
Et vous, âmes bienheureuses, qui, sur la terre, avez été tourmentées, humiliées, abattues sous la Croix; et
vous, âmes pécheresses, qui à présent jouissez de la gloire grâce à la Divine Miséricorde, et aussi grâce à la
croix du Sauveur, Jésus, priez pour moi Marie et Jésus pour qu'ils daignent m'admettre un jour parmi vous au
ciel. Ainsi soit-il.
On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
Grâces de la Très Sainte Vierge de Pompéi
A Saint Benoît du Tronto
La salutaire pratique des Quinze Samedis prit racine et vigueur dans la ville de Saint Benoît du Tronto après
la prodigieuse guérison du petit Virgilio Ascolani, advenu le 8 mai 1891, jour mémorable ou le cardinal
Monaco La Valetta, procéda à la dédicace solennelle de ce Sanctuaire mondialement connu. L'attestation de
ce fait extraordinaire fut écrite et nous fut envoyée par l'illustre Dom François Sciochetti, Révérend Père de
Saint Benoît du Tronto. « Très illustre Maître Bartolo Longo, la Vierge du Très Saint Rosaire, connue sous le
titre de Madone de Pompéi, vénérée et aimée sur ces rives de l'Adriatique, comme dans toutes les autres
parties de l'Italie, répand même ici ses grâces. Dans les premiers jours du mois de Mai de 1891, les époux
Alexandre Notar Ascolani et Constance Marinelli pleuraient la mort très prochaine de leur fils Virgilio, un
enfant très gracieux et plein de vivacité. Atteint d'une fièvre pulmonaire, abandonné par les médecins qui
avaient exprimé leur impuissance absolue et l'inefficacité des remèdes pour le guérir, cet enfant était proche
de la fin. Le père du petit Virgilio, ne pouvant supporter la vue des souffrances de son cher petit ange,
attendait la triste nouvelle dans une chambre voisine à celle de son fils. La mère, désespérée, rassemblant
alors toutes ses forces pour vaincre sa douleur, avait fait préparé le vêtement blanc qui devait recouvrir la
dépouille l'innocente dans la tombe. Parmi tant de désolation, il leur restait cependant un peu d'espoir: la
puissance de la Madone de Pompéi. Et, à cet effet, les parents affligés mais confiants, avaient demandé l'aide
des prières publiques et privées et vous avaient maintes fois télégraphiées, Monsieur l'Avocat, afin que
l'enfant soit chaudement recommandé par les pauvres orphelins de la Reine du Rosaire. Le Mai 1891, jour
extraordinaire et mémorable pour la Nouvelle Pompéi, alors que l'on procédait à la solennelle consécration
du Temple dédié à la Reine du Très Saint Rosaire, ici à Saint Benoît du Tronto, les dévots de la Vierge de
Pompéi étaient rassemblés dans cette église de Saint Joseph, devant l'image de la Madone de Valle. Les
parents du petit malade étaient venus eux aussi s'unir à ces dévots et imploraient en larmes la grâce tant
désirée. Que le Seigneur soit mille fois béni! A ce moment, l'enfant commença à se réanimer: l'espérance se
fit plus vive, la confiance en la puissante médiation de Marie s'accrut et un extraordinaire sentiment de joie
inonda l'âme de tous. Le médecin appelé exprès constata l'amélioration inespérée et ne put s'empêcher de
s'exclamer: « Il s'agit d'un miracle!... » Et en effet, en peu de jours, le cher enfant, complètement rétabli,
redevint la joie et la consolation de ses parents. Saint Benoît du Tronto, Octobre 1891, votre dévoué serviteur
le Père François Sciocchetti ». (Du Périodique « Le chapelet et la Nouvelle Pompéi », Cahier de NovembreDécembre
1891, p. 547 et suiv.)
En Amérique du Sud à Rafaela (Argentine), grâce immédiate obtenue par la Dévotion des Quinze
Samedis au cours de la Fête du Rosaire.
De la Colonie Rafaela (Argentine), nous avons reçu de Madame Pascale Alfredo, en date du 20 Février 1899,
l'attestation suivante de grâce obtenue par la pratique des Quinze samedis du Très Saint Rosaire. Cette grâce
est merveilleux pour l'instantanéité avec laquelle elle a été obtenue et admirable par la simplicité avec
laquelle elle a été écrite par une mère malheureuse. « Au très illustre Avocat et Commandeur Bartolo Longo,
par cette lettre, je veux vous raconter une singulière grâce obtenue le 2 Octobre 1898, premier dimanche
d'Octobre, fête de la grande solennité de la Vierge de Pompéi. Mon enfant, né le 8 Avril, 1897 et baptisé le 22
du même mois, était estropié des deux pieds. J'appelai un médecin qui l'opéra, mais sans résultat. Je fis
appeler alors le docteur Gentile de la Colonie Sunchales. Celui-ci se déclara impuissant à soigner l'enfant et
me conseilla de le porter à Buenos Aires, que je rejoignis après vingt-quatre heures de voyage en bateaumouche.
Je me mis à la recherche du célèbre docteur François Garcia. Celui-ci visita mon pauvre fils et il me
dit, lui aussi, qu'il ne lui était pas possible de le guérir et il m'envoya au Grand Hôpital pour enfants. Après
vingt jours d'inutiles essais et de soins donnés par six médecins de l'Hôpital, je dus retourner , découragée, à
Rafaela, avec mon fils toujours estropié. Le 18 Juillet 1898, j'allais visiter mon frère Clemente Marchisio, qui
avait le livre des Quinze samedis, et il me dit: « Aies confiance en la Bienheureuse Vierge du Rosaire de
Pompéi, pratique avec ferveur les Quinze samedis avec son Saint Rosaire, en implorant son aide divine et tu
verras que ton fils guérira ». En possession du livre, je me mis tout de suite à la pieuse pratique des Quinze
samedis. Arriva le premier dimanche du mois d'Octobre, jour de la fête de la Bienheureuse du Rosaire. Je
commençai la commémoration du Dixième Samedi quand, soudainement mon fils, estropié depuis si
longtemps, se mit à marcher. Quelle joie ne fut pas la mienne, moi qui suis la mère de huit enfants! Mais ce
fut également une grande et merveilleuse surprise pour les gens qui avaient toujours connu mon fils estropié.
Je termine ce récit en remerciant la Thaumaturge Vierge du Rosaire de Pompéi pour la guérison de mon fils.
Les témoins de ce fait sont: Docteur Gentile de la Colonie Sunchales, Joseph Marchisio et et Antoine
Marchisio.


 

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