Le jour de Marie désolée

Le jour de Marie désolée

Le jour de Marie désolée

Exercice de dévotion à pratiquer en l'honneur de la très-sainte Vierge Marie , principalement depuis le soir du Vendredi-Saint, jusqu'à l'aurore du jour de Pâques.
Il peut encore se pratiquer tous les Vendredis et Samedis de l'année, et même en forme de Semaine ou de Neuvaine.

AU LECTEUR DÉVOT
Parmi tant de douleurs aiguës que Marie a souffertes pendant le cours de la Passion et à la mort de Jésus-Christ son divin Fils, la plus violente, la plus profonde, et cependant la moins connue et la moins honorée par les Fidèles, paraît être celle qu'elle ressentit quand elle se vit privée du Corps de son Fils.
Avoir vu ce Corps précieux tout déchiré de coups, tout couvert de sang, attaché et mort sur une croix , avait été pour cette tendre Mère un martyre douloureux ; mais ne plus le voir, ne plus le posséder jusqu'au moment de sa Résurrection : ah! c'est ce qui mit le comble à sa douleur, et la rendit la plus affligée de toutes les mères...
C'est le propre de l'amour de posséder et de contempler l'objet aimé, fût-il même accablé sous le poids des plus vives douleurs ; et si on ne peut plus voir cet objet chéri, ah ! c'est alors que le tourment s'accroît et parvient à son comble ! Dans le temps qui s'écoula entre la sépulture de Jésus-Christ et sa glorieuse Résurrection ; temps où cette tendre Mère fut privée de la présence visible de ce Fils bien-aimé, pieux Lecteur, soyez touché de compassion pour Marie, venez vous entretenir avec elle, cherchez à lui procurer quelque soulagement, et soyez assuré que vous ressentirez toujours les effets de sa puissante protection. 

EXERCICE À PRATIQUER.
DES PRIÈRES.
Le Corps adorable du Sauveur ayant demeuré environ quarante heures dans le tombeau, il paraît convenable que la dévotion envers Marie désolée dure autant de temps, partout où elle peut se pratiquer, c'est-à-dire, qu'elle commence une demi-heure avant le coucher du soleil du vendredi, et continue sans interruption jusqu'à l'aurore du dimanche de Pâques.
Les personnes pieuses associées à cette sainte pratique de dévotion, pourront se partager entre elles le temps, tant du jour que de la nuit, dans lequel elles devront prier pendant une heure ou une heure et demie, ou comme il conviendra le mieux, afin que l'oraison soit continuelle pendant tout ce temps, et que toujours quelqu'un tienne compagnie à Marie désolée.
Cette dévotion commença dans le pieux monastère des Religieuses de Palme, en Sicile, célèbre par la grande servante de Dieu, la vénérable sœur Marie crucifiée Tommasi, sœur du bienheureux Cardinal du même nom ; ces ferventes Religieuses ne laissèrent jamais seule, dans leur Chapelle, l'image de Marie, depuis le soir du Vendredi-Saint, jusqu'au Dimanche de Pâques, allant chacune à leur tour et avec empressement la visiter et lui tenir compagnie dans sa douleur et son affliction. Cette dévotion s'est beaucoup étendue dans les pieuses Communautés, dans les maisons particulières et dans les Paroisses d'Italie.
Demi-heure avant le coucher du soleil, le Vendredi-Saint, prosternez-vous devant quelque image de Marie, ou en quelque endroit que vous vous trouviez, et dites-lui avec saint Ephrem  :
O ma Souveraine, prosterné humblement à vos pieds, j'implore votre secours, afin que votre divin Fils ne me rejette point de sa sainte présence à cause de mes péchés, qui ont été le vrai sujet de ses plus cruelles douleurs et des vôtres.
Faites en sorte de répéter cette oraison jaculatoire chaque heure, et même plusieurs fois par heure, jusqu'à l'aurore du Dimanche ; et en allant prendre votre repos, priez votre saint Ange Gardien de la répéter souvent pour tous à votre tendre Mère plongée dans un océan d'amertume et d'affliction ; adressez-lui cette courte Oraison jaculatoire, toutes les fois que vous vous éveillerez pendant la nuit, Et si la dévotion vous inspirait de passer toute la nuit, ou une bonne partie de la nuit, dans le cas où votre santé et l'obéissance ne s'y opposeraient pas, faites ce que la dévotion et la piété vous suggéreront ; car chacun en son particulier peut, selon qu'il sera inspiré, s'exciter à cette pieuse et sainte pratique.
Au lieu de cette Oraison jaculatoire, vous pouvez réciter le Salve Regina, ou bien dire :
Ma tendre Mère, que je vois plongée dans la plus profonde affliction, je ne veux point vous laisser seule répandre des torrents de larmes dans votre solitude ; non, je ne vous abandonnerai pas, je veux mêler mes larmes aux vôtres ; je veux partager vos douleurs, et celles de mon divin Rédempteur.
Eia ! Mater, fons amoris,
Me sentire vim doloris,
Fac ut tecum lugeam.
Pendant le jour et dans les deux nuits, méditez plusieurs fois sur l'extrême affliction de Marie : les Stations suivantes vous en fourniront le sujet.
Pendant le jour il convient de les faire à l'Église, si cela est possible, pendant les deux nuits, chacun peut les faire chez soi.
Les Associés à cette sainte et pieuse pratique, d'une ou de plusieurs Paroisses, peuvent se distribuer entre eux le temps, de manière à ce que toujours il y ait quelqu'un qui s'entretienne avec Marie plongée dans son affliction.
Pour cela, il convient que quelqu'un ait soin d'assigner, à chacun des Associés, l'heure qui lui sera le plus commode : si le nombre est considérable, ils pourront être plusieurs à la même heure ; si le nombre est petit, la même personne pourra prendre plus d'une heure, ou continue ou séparée, selon qu'il lui sera plus commode, afin qu'il n'y ait aucune interruption dans cet exercice de dévotion.

PREMIÈRE STATION.
Marie navrée de douleur auprès du sépulcre de son divin Fils.
O mon âme ! regarde et contemple l'affliction et la douleur dans laquelle fut plongée Marie auprès du sépulcre, où devait être enfermé le Corps de son Fils bien-aimé. Elle fut présente lorsque Joseph d'Arimathie et Nicodème enveloppèrent ce précieux Corps dans un suaire. Ah ! que dut-elle dire à cette vue ! Moi-même j'ai enveloppé de langes le Corps de ce Fils bien-aimé à sa naissance ; mais hélas ! quelle différence !.... Voyant le Corps de Jésus placé dans le tombeau, Marie se tourne, les yeux baignés de larmes ; accablée sous le poids de sa tristesse, elle s'adresse à Joseph et Nicodème : Daignez, je vous en supplie, leur dit-elle, daignez attendre encore un peu, et ne privez pas mes yeux d'un objet si cher à mon cœur. Mais il fallut enfin qu'elle le vît enseveli, et une pierre placée sur le sépulcre lui ôta la dernière consolation de le voir encore. Elle bénit alors, selon la pensée de saint Bernard, son Fils déjà enseveli. Elle l'appelle, l'appelle de nouveau avec une voix entre-coupée de sanglots ; et ne pouvant entendre sa voix. Ah ! dit-elle, je l'appelle, et il ne me répond point ! La tête appuyée sur le sépulcre, les mains étendues, Marie pleure, et ne peut s'en éloigner, elle le tient collé contre ses lèvres, et l'arrose d'un torrent de larmes.
Je prends part à votre affliction, ô Mère plongée dans la dernière douleur auprès du sépulcre de votre Fils bien-aimé. Oh ! quelle tristesse ! ne plus voir, ne plus entendre Jésus, et au lieu de ce Corps adorable pouvoir seulement embrasser la pierre qui le couvre et le dérobe à vos regards ! Je vous prie, Vierge sainte, par cette affliction dont votre cœur est navré, de faire que mon âme ne soit jamais privée par ma faute de la présence de mon Dieu.
Pater, Ave.
 SECONDE STATION.
Marie part du sépulcre pour retourner à Jérusalem avec saint Jean et les femmes pieuses qui l'avaient accompagnée.
O mon âme, considère l'affliction de Marie sur le point de quitter le tombeau de son cher Fils l'unique objet de son amour. La nuit s'approche, lui dit saint Jean, il ne convient pas que nous restions ici, ni que nous retournions à la ville pendant la nuit ; partons donc, si c'est votre volonté. A l'instant, Marie, toujours soumise et résignée à la volonté de Dieu, se lève de terre où elle était tombée par l'excès de ses douleurs, fléchit les genoux, embrasse le sépulcre qu'elle arrose de ses larmes : Mon Fils, s'écrie-t-elle d'une voix entrecoupée de sanglots ; mon Fils, mon cher et tendre Fils, je ne puis plus rester ici avec vous. Elle lève les yeux au Ciel : Mon Père, continue-t-elle, Père Éternel, je vous recommande mon Fils, qui est aussi le vôtre ; et donnant le dernier adieu au sépulcre : Recevez, ô mon Fils, recevez mon cœur que je laisse enseveli avec vous. Les femmes pieuses qui l'accompagnent soutiennent son corps défaillant et chancelant, lui couvrent le visage d'un voile. Elles marchent les premières ; Marie plongée dans l'affliction les suit ; Jean et Magdelène sont à ses côtes. Son visage abattu, noyé d'un torrent de larmes amères, ses regards, tendres et languissans vers le jardin où est enseveli l'objet de son amour, et qu'elle ne peut s'empêcher de fixer souvent en s'éloignant, nous font bien connaître que son cœur était non-seulement affligé, mais qu'il était devenu l'asile de l'affliction. 
O Mère navrée de douleurs, je prends part à vos peines dans la dure et triste circonstance où vous êtes obligée de vous séparer, comme par force, de la tombe sacrée de votre divin Fils, pour retourner à Jérusalem. Par cette grande douleur que vous éprouvâtes alors, je vous prie de m'obtenir la grâce de demeurer enseveli avec Jésus, et de vivre dans la suite et jusqu'au dernier soupir de ma vie, non plus selon l'esprit du monde, mais selon l'esprit de mon divin Sauveur.
Pater, Ave.

TROISIÈME STATION.
Marie, en retournant à Jérusalem, passe sur le Calvaire, et là elle voit la croix sur laquelle son divin Fils a été attaché, et où il est mort ; elle se prosterne devant elle, et l'adore.
Considère, ô mon âme, l'océan d'amertume dans lequel fut plongé le cœur de Marie en retournant à Jérusalem ; elle se vit obligée du passer sur le Calvaire, lieu où peu auparavant s'était passée cette scène tragique, qui ne finit que par un horrible déicide. Elle s'arrête sur cette montagne, et là se renouvellent toutes les douleurs qu'elle y ressentit Elle voit la croix encore élevée, et toute baignée du sang de son Fils : son imagination lui représente les crues tourments qu'il y a endurés pendant les trois heures de son agonie mortelle. Ah ! mon Fils, disait-elle, si vous n'avez pas eu pitié de vous-même, pourquoi n'avez-vous pas eu compassion de moi ? pourquoi ne m'a-t-il pas été permis de souffrir à votre place ? la mort même ne m'aurait pas été si cruelle. Marie s'approche de la croix, et l'adore ; elle la serre entre ses bras, et plus étroitement encore contre son cœur : elle l'arrose de ses larmes, mais ce sont des larmes qui partent de son cœur tout pénétré et rempli d'amour.
 O ma tendre Mère, je prends part à votre affliction et à la douleur que vous éprouvâtes en vous voyant sur le Calvaire, et au pied de la croix teinte du sang précieux de votre divin Fils. Ah ! ma Mère, ma tendre Mère ! c'est moi, ce sont mes péchés qui l'y ont attaché, et qui sont la cause de sa mort. Permettez donc que je révère, que j'embrasse cette croix, que dans les sentiments d'un cœur contrit et humilié je l'arrose de mes larmes ; obtenez-moi, de votre Fils, d'être un vrai adorateur de la Croix, d'aimer la Croix, de supporter avec soumission et résignation à la volonté de Dieu toutes celles qu'il lui plaira de m'envoyer, et que par mes souffrances unies à celles de mon divin Rédempteur, je puisse expier mes péchés et mériter un jour le Ciel.
Pater, Ave.

QUATRIÈME STATION.
Marie entre à Jérusalem, accompagnée de Jean et des femmes pieuses.
Considère, ô mon âme, de quelle douleur fut pénétrée Marie, en rentrant à Jérusalem, cette ville ingrate et malheureuse où son cher Fils avait été condamné à la mort infame de la croix. Jean ne peut retenir ses larmes : les saintes femmes qui accompagnaient Marie donnent un libre cours aux leurs : Marie, elle-même pénétrée de la plus profonde tristesse pleure avec tant de douleur, pousse des soupirs et des sanglots si tendres et en même temps si amers, que les cœurs les plus insensibles sont touchés de compassion, et mêlent leurs larmes aux siennes ; partout où elle passe, on ne voit que larmes, on n'entend que des voix entrecoupées de sanglots. A chaque pas se renouvellent les douleurs dont son cœur est navré. Les rues de Jérusalem, les places, le prétoire, tout lui rappelle les cruautés inouïes qu'on a exercées envers son cher Fils. C'est par cette rue, dut-elle se dire à elle-même, c'est par cette rue que passa mon cher Fils, lié, garrotté et traîné de tribunaux en tribunaux, comme un malfaiteur ; c'est par cette rue qu'il fut conduit chez Hérode, qui le renvoya après l'avoir traité d'insensé. Ici il fut cruellement flagellé et couronné d'épines ; là il fut chargé du pesant fardeau de la croix ; c'est ici que je l'ai rencontré tout épuisé, tout couvert de sueur et de sang... Ah ! mon Fils, mon cher et tendre Fils, que n'avez-vous pas souffert !
 O ma tendre Mère, je suis touché de compassion en vous voyant rentrer dans Jérusalem : de quelles nouvelles blessures ne fut pas percé votre cœur, à la vue du sang précieux et tout divin de votre Fils, dont les rues de Jérusalem étaient arrosées ; à la rencontre de ceux qui avaient sollicité et demandé à grands cris qu'il fût condamné à mort ; à la vue de tant de pieuses femmes, qui, touchées de compassion, mêlèrent leurs larmes aux vôtres ! Daignez, je vous en supplie, ma tendre Mère, faire en sorte que les afflictions dans lesquelles je vous vois plongée, excitent dans mon cœur les sentiments d'une vraie compassion, et que ce cœur soit pénétré d'une sincère contrition de mes péchés qui ont été la cause de la mort de votre Fils, mon Sauveur et mon Dieu, et des douleurs excessives que vous ressentîtes pendant le cours de sa Passion. Obtenez-moi, je vous en supplie, la grâce de détester sincèrement le péché, et de marcher d'un pas égal et constant dans le chemin qui conduit au salut.
Pater, Ave.  

CINQUIÈME STATION.
Marie se retire, et est reçue dans la maison de Jean.
Considère, ô mon âme, quelles durent être la joie et la consolation de Jean, d'avoir chez lui la Mère de son divin Maître ! Marie elle-même est contente d'être dans la maison du Disciple bien-aimé de Jésus ; Jésus le lui avait donné pour fils, et Marie était devenue sa mère. Mais Jean n'est pas Jésus, et la compagnie de Jean ne la console pas de la perte de Jésus. Cette privation la jette dans la tristesse, et lui fait verser jour et nuit des torrents de larmes. Elle est inconsolable, personne ne peut adoucir l'amertume de ses douleurs. Où est mon Fils, s'écria-t-elle, je ne le vois pas ici ? Jean, où est mon Fils ? Magdelène, où est votre Père ? mes chères sœurs, où est mon Fils ? Ah ! Jésus était la joie de notre cœur, il faisait les délices de nos jours, nos jeux ne se lassaient point de le voir et de le contempler, et il n'est plus ; tout est perdu avec lui ; il est mort, après avoir été tout déchiré de coups, rassasié d'opprobres ; tous l'ont abandonné. Mon Fils, ah ! mon Fils, quelle cruelle et triste séparation !
 Je prends part à votre affliction, ô Mère navrée de douleur, en vous voyant dans la maison de Jean votre nouveau fils ; mais rien ne peut adoucir la tristesse profonde dans laquelle vous jette la séparation de Jésus votre cher et tendre Fils. O Mère pleine de tendresse et de miséricorde ! vous m'avez adopté pour votre fils dans la personne de Jean, je me jette avec confiance entre vos bras ; vous êtes ma Mère, je suis votre fils, vous ne me rejetterez pas, quelque indigne que je sois ; vous êtes le refuge des pécheurs qui veulent sincèrement se convertir, et rentrer dans le sein du Père des miséricordes.
Pater, Ave.

 SIXIÈME STATION.
Marie, pendant le jour, et pendant la nuit, a toujours présente à son esprit la Passion et la mort de son divin Fils.
Considère, ô mon âme, la douleur amère dans laquelle Marie est plongée pendant les deux nuits et pendant le jour qui s'écoulèrent depuis que Jésus fut enseveli dans le tombeau, jusqu'à sa glorieuse Résurrection ; tous les tourments que ce tendre Fils, l'unique objet de son amour, a endurés dans sa Passion, se présentent en foule à son esprit. Les angoisses dont il fut accablé, les crachats, les soufflets infames qui couvrirent sa face sacrée, les moqueries, les railleries d'une vile soldatesque, les fouets, les épines qui déchirèrent son précieux Corps et firent de lui l'homme de douleur, la croix sur laquelle il fut attaché, le fiel, le vinaigre dont sa langue fut abreuvée, la mort même, tout réuni ensemble, forme le triste et funeste objet de ses pensées. Marie pleure, soupire, gémit, ne fait entendre qu'une voix entrecoupée de sanglots ; elle s'écrie d'un ton plaintif et presqu'éteint : Jésus, mon Fils, mon Fils Jésus, Dieu éternel, créateur de toutes choses, vous vous êtes fait homme, pour sauver les hommes, et les hommes ingrats vous ont condamné à la mort la plus infame et la plus ignominieuse ! Vous, mon Fils, que l'immensité des cieux ne peut contenir, vous êtes à présent renfermé dans un tombeau. Mon Fils est mort, et une pierre le dérobe à ma vue. Le samedi matin Pierre vint visiter Marie, et après lui les autres Disciples ; leurs pleurs, leurs sanglots ne leur permirent pas de proférer une seule parole, et ce morne silence, qui est la marque certaine de leur profonde tristesse, ne fait qu'accroître les vives douleurs dont Marie elle-même est pénétrée.
O Mère plongée dans un océan d'amertume, je prends part à l'excès des douleurs que vous ressentîtes au cruel souvenir de la Passion et de la mort de votre cher Fils. Obtenez-moi, je vous en supplie, la grâce d'imprimer vivement et pour toujours, et dans mon esprit et dans mon cœur, la considération de la Passion douloureuse de Jésus mon divin Rédempteur, et de la vôtre, afin que je réponde, par la vivacité de mon amour, cet amour excessif que lui et vous avez eu pour moi.
Pater, Ave.

SEPTIÈME STATION.
Marie affligée sur la perte de son peuple et de tant d'âmes rachetées au prix du sang de Jésus-christ, qui abusent des mérites de sa Passion et de sa mort.  
Marie, présente à la mort de son divin Fils, offrit au Père Éternel ce cher et tendre Fils pour le salut des hommes qu'elle venait d'adopter pour ses enfants. Considère donc, ô mon âme, et pourras-tu jamais le comprendre ! combien fut grande l'amertume dont fut navré le tendre cœur de Marie, en voyant que parmi tant d'enfants adoptifs, plusieurs et même le plus grand nombre se perdraient malheureusement, en abusant du Sang précieux que Jésus a versé jusqu'à la dernière goutte, pour leur mériter le Ciel et les sauver. Cette vue mit le comble à sa douleur, ce fut pour elle le coup le plus sensible et le plus déchirant, et qui la rendit la Reine des Martyrs. Elle voit son peuple spécialement élu de Dieu, comblé de ses bienfaits, elle le voit endurci, aveuglé, obstiné, ingrat envers son Sauveur : elle voit les Chrétiens comblés des miséricordes infinies de Dieu, elle les voit courir en foule à leur perte, à la réprobation,  par leur propre faute et leur propre malice. O quelle douleur, quel déchirement de cœur pour cette tendre Mère, la Mère des miséricordes !
 O ma Mère, la plus aimable des mères, je prends part à l'inconcevable douleur dont votre cœur fut navré, au martyre cruel que vous souffrîtes en voyant le Sang de notre divin Rédempteur répandu par amour pour les hommes, et répandu inutilement pour le plus grand nombre qui court malheureusement à sa perte. Ne permettez pas, Vierge sainte, que je sois du nombre de ces infortunés. Vous êtes ma Mère, je suis votre enfant, je me jette avec confiance entre vos bras ; vous êtes pleine de bonté et de tendresse pour moi ; ne m'abandonnez pas, je vous en supplie, ni pendant ma vie, ni au moment de ma mort.
Pater, Ave.
Le jour de Pâques, dès le point du jour, ou dans un autre temps de la matinée, réjouissez-vous avec Marie de la Résurrection glorieuse de son divin Fils, et adressez-lui la prière suivante,
ORAISON.
Cessez, ô Vierge glorieuse, Mère très-aimable, cessez de Vous livrer à la tristesse et à l'affliction ; Vous avez assez pleuré, il est temps d'essuyer vos larmes. Votre divin Fils est ressuscité. Le voilà, contemplez-le : son Visage, ses Plaies, sa sainte âme, son Corps sacré ; tout en lui est rempli de majesté, de lumière, d'éclat et de beauté ; il a triomphé de la mort, subjugué l'Enfer, détruit le péché. Tous les Anges qui sont dans le Ciel, tous les Saints détenus dans les limbes, tous ses Disciples, les saintes femmes, toutes les créatures applaudissent au triomphe de l'Homme-Dieu, et prennent part à votre joie. Agréez, ô ma tendre Mère, agréez les sentiments de mon cœur qui vient partager avec vous sa joie et son alégresse, et vous féliciter avec tous les Saints de la glorieuse Résurrection de votre cher Fils, l'objet de vos plus tendres affections. Après avoir pris part à l'affliction et à la douleur arrière, dont votre cœur a été navré pendant ces jours de deuil, je Vous prie, ô ma tendre Mère, en ce jour d'allégresse, d'intercéder pour moi, et de m'obtenir la grâce de rompre les chaînes qui me tiennent attaché au péché et au monde, de vaincre et de surmonter les tentations continuelles du démon, de ressusciter à la vie spirituelle de la grâce, et de vivre jusqu'au dernier soupir de ma vie dans l'amour de Jésus votre divin Fils. Ainsi soit-il.
Regina Cœli, laetare, alleluia
Quia quem meruisti portare, alleluia,
Resurrexit sicut dixit, alleluia.
Ora pro nobis Deum, alléluia.



Notre-Dame des sept Douleurs
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